L’Institut national de santé publique appuie sans réserve le projet de règlement sur la cigarette électronique

L’Institut national de santé publique (INSPQ) soutient les propositions contenues dans le projet de règlement modifiant le Règlement d’application de la Loi concernant la lutte contre le tabagisme, soumis à la consultation publique par le ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec (MSSS).

Dans son mémoire déposé au MSSS, l’INSPQ souligne que si les fumeuses et fumeurs l’utilisent comme option pour cesser le tabagisme, la cigarette électronique n’est pas pour autant exempte de risques pour la santé. « Nous nous inquiétons particulièrement de l’attrait de ces produits chez les jeunes », souligne le président-directeur général de l’INSPQ, Pierre-Gerlier Forest. « Pour contrer cet engouement, nous préconisons l’interdiction de la vente des liquides de vapotage aromatisés, à l’exception de l’arôme de tabac, dans tous les types de points de vente, puisqu’ils contribuent largement à recruter de nouveaux jeunes adeptes du vapotage », ajoute-t-il.

L’INSPQ prône une limitation de la variété de ces produits et il suggère leur standardisation pour en atténuer l’attractivité. « En plus des arômes, certaines formes de dispositifs contribuent à les rendre attrayants pour les personnes qui les utilisent ou plus faciles à dissimuler. Quant aux cigarettes électroniques jetables, elles présentent davantage de risque de toxicité que celles qui sont rechargeables. De plus, elles facilitent l’accès des jeunes au vapotage en raison de leur faible coût. Considérant le fait qu’elles n’offrent aucun avantage pour cesser de fumer, le législateur devrait envisager leur interdiction », estime monsieur Forest.

« Nous saluons l’effort du Ministère, dont la démarche s’inscrit dans la foulée des recommandations du Directeur national de santé publique formulées en 2020 sur cette question. Nous encourageons le gouvernement à renforcer les activités d’inspection et à rappeler aux fumeurs les autres moyens pour cesser de fumer reconnus efficaces qui sont à leur disposition. Il faudra suivre l’évolution de l’offre pour s’assurer d’atteindre les objectifs du règlement », conclut le président-directeur général de l’INSPQ.

Certains faits concernant le vapotage au Québec :

Selon les données de l’Institut de la statistique du Québec, en 2020, la proportion de Québécois âgés de 15 ans et plus ayant utilisé une cigarette électronique au cours des 30 derniers jours se chiffrait à 6 %. Cette proportion s’avérait toutefois nettement plus élevée parmi les 15-17 ans (19 %) et les 18-24 ans (18 %). Chez les adultes plus âgés, elle se chiffrait à 6 % chez les 25-44 ans, 3 % chez les 45-64 ans et 1 % chez les plus de 65 ans, bien qu’on dénombre plus de personnes en chiffres absolus dans ces derniers groupes d’âge. Chez les 25 ans et plus, la moitié fumait et près d’un tiers d’entre eux étaient d’anciens fumeurs. Fait à souligner, parmi les 15-17 ans, trois vapoteurs sur quatre étaient des non-fumeurs.

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5 juin 2023