Influence de la température et de l’humidité sur la transmission potentielle de la COVID-19

  • Certains paramètres environnementaux comme la température, l’humidité relative et l’humidité absolue pourraient jouer un rôle complémentaire dans le processus de transmission du SRAS-CoV-2, plus particulièrement en milieu intérieur. Alors que la transmission virale par contact direct et rapproché serait peu influencée par la température et l’humidité relative ou absolue de l’air ambiant, la transmission du SRAS-CoV-2 à distance (à plus de 2 mètres) ou indirecte (par l’entremise des surfaces contaminées (fomites)) pourrait, dans une certaine mesure, être facilitée ou atténuée dans certains contextes environnementaux. Toutefois, la contribution respective de ces modes de transmission, directs ou indirects, dans l’actuelle pandémie demeure difficile à établir, bien que la transmission par aérosols soit plus importante que celle induite par les fomites selon les plus récentes données disponibles.

Effets de la température

  • Des températures de moins de 20 °C pourraient contribuer au maintien de la charge virale présente tant dans les aérosols que sur les fomites, alors que des températures de plus de 30 °C atténueraient la virulence des charges virales se trouvant dans ou sur ces matrices.
  • Les processus d’évaporation et de dispersion des particules seraient favorisés lors de l’augmentation de la température, tandis que de telles conditions diminueraient la vitesse de déposition des particules sur des surfaces.
  • Des températures de moins de 20 °C faciliteraient le dépôt des aérosols infectieux dans les voies respiratoires supérieures tout en contribuant à l’inflammation et à l’altération des muqueuses respiratoires.

Effets de l’humidité

  • L’influence de l’humidité relative sur les particules virales respiratoires semble plus complexe à déterminer que celle de la température.
  • La persistance du virus associé aux aérosols et aux fomites serait généralement accrue, tant par des taux faibles d’humidité relative (< 30 %-40 %) que par des taux élevés (> 60 %-65 %). Les niveaux moyens d’humidité relative (entre 30 % et 65 %), normalement présents en milieu intérieur, réduiraient le maintien de la charge virale dans l’air.
  • Dans des conditions de faible humidité relative, les virus conserveraient davantage leur intégrité, et ce, dans une variété d’environnements.
  • Les conditions d’humidité relative élevée augmenteraient la vitesse de dépôt des particules, alors que les conditions de faible humidité relative faciliteraient l’évaporation de ces particules et donc leur maintien en suspension dans l’air ambiant de même que leur dispersion.
  • Les faibles niveaux d’humidité pourraient altérer les processus de réparation des cellules épithéliales et de clairance mucociliaire; des processus de défense physiologique de première ligne au regard des infections respiratoires.

Milieu extérieur

  • L’étude du lien entre la transmission du SRAS-CoV-2 et la température ainsi que l’humidité relative ou absolue en milieu extérieur n’a pas permis d’établir de relation claire entre ces éléments.

Mesures de prévention pour diminuer la propagation du SRAS-CoV-2 dans les milieux intérieurs

  • La température des milieux intérieurs devrait se situer entre 20 et 26,5 °C. Ces conditions militent en faveur d’un emploi judicieux des climatiseurs en saison estivale et de l’évitement de la surclimatisation à des températures trop basses.
  • Il serait pertinent de maintenir l’humidité relative à l’intérieur des plages de valeurs recommandées par les organismes compétents (de 30 % à 50 % en saison hivernale), car ces plages pourraient réduire la persistance du virus dans l’environnement tout en contribuant à préserver l’intégrité des mécanismes de défense des hôtes.
  • Le port du masque ou du couvre-visage en milieu intérieur, la distanciation physique, l’application d’une ventilation adéquate et le lavage des mains pourraient atténuer l’effet de la présence de conditions plus propices à la persistance de l’infectiosité du virus et de sa transmission par l’entremise de l’environnement.
  • D’autres paramètres pourraient influencer plus considérablement le comportement des particules virales présentes dans l’environnement comme la présence de rayons UV, les déplacements d’air et le type de surface sur lequel les virus sont déposés, mais ces éléments ne font pas partie des concepts explorés systématiquement dans cette revue.
  • La transmission par contact direct ou rapproché, moins influencée par les paramètres pris en compte dans cette revue, demeure certainement la plus importante.
  • Le déploiement de mesures de protection efficaces dans certains milieux où la persistance du virus pourrait être accrue, tels les milieux intérieurs climatisés, serait indiqué
Influence de la température et de l’humidité sur la transmission potentielle de la COVID-19
Auteur(-trice)s
Patrick Poulin
Ph. D., conseiller scientifique spécialisé, Direction de la santé environnementale et de la toxicologie, Institut national de santé publique du Québec
Isabelle Goupil-Sormany
M.D., M. Sc., CCMF, FRCPC; Direction de santé publique du CIUSSS de la Capitale-Nationale
Sujet(s)
COVID-19
Type de publication
ISBN (électronique)
978-2-550-93448-6
Notice Santécom
Date de publication