Retraitement des dispositifs médicaux ophtalmiques

  • Ce guide de pratique professionnelle vise à favoriser les bonnes pratiques en retraitement des dispositifs médicaux (RDM) ophtalmiques semi-critiques et critiques, harmoniser les pratiques et améliorer la qualité en RDM, autant dans les établissements du réseau de la santé et des services sociaux (RSSS) que dans les cliniques hors établissement (ex. : cliniques privées, cliniques d’ophtalmologie avec ou sans chirurgie et cliniques d’optométrie).
  • Dans les dernières années, plusieurs cas d’affections oculaires notamment de kératoconjonctivites virales et de syndrome de toxicité dans le segment antérieur (TASS, en anglais Toxic Anterior Segment Syndrome) ont été associés entre autres à de mauvaises pratiques en RDM. Les dispositifs médicaux (DM) servant aux soins des usagers peuvent être des véhicules importants de transmission des infections si le retraitement s’avère inadéquat.
  • Les activités de retraitement doivent être effectuées sous la supervision d’un responsable qui s’assure de la qualité du RDM. Seul le personnel compétent et qualifié peut retraiter les DM. Les codes de déontologie respectifs des ophtalmologistes et optométristes précisent leurs responsabilités professionnelles en lien avec le RDM.
  • Selon la classification de Spaulding, la désinfection de niveau intermédiaire s’applique au DM non critique, tandis que la désinfection de haut niveau (DHN) s’applique au DM semi-critique. Il est de la responsabilité de l’utilisateur de s’assurer que le désinfectant de haut niveau est compatible avec le DM à retraiter. Les DM critiques, quant à eux, requièrent une stérilisation. Ce procédé doit être rigoureux, encadré et soumis à des contrôles de qualité.
  • La zone de RDM doit être adéquatement aménagée selon les principes et normes établis (principe unidirectionnel). Une bonne qualité de l’air est essentielle à la santé et à la sécurité du personnel, car elle contribue notamment à réduire l’exposition à des contaminants chimiques. De plus, afin de contrôler les infections nosocomiales, le déplacement général de l’air doit se faire de la zone la plus propre vers la zone la moins propre. Les exigences en lien avec la ventilation dépendront du désinfectant utilisé et dicteront l’endroit où s’effectuera la désinfection des DM semi-critiques.
  • Le respect de chacune des étapes de retraitement constitue un moyen efficace pour minimiser les risques de complications oculaires. Le choix du détergent, la qualité de l’eau, du séchage et de la vapeur sont entre autres des éléments essentiels dans les étapes de RDM.
  • Tous les appareils mécaniques doivent faire l’objet d’un entretien préventif à fréquence régulière. Les instructions des fabricants des différents appareils doivent être respectées.
  • L’URDM doit se doter d’un programme d’assurance qualité, afin de s’assurer que les politiques et procédures en matière de RDM sont conformes aux normes établies en la matière. Certaines données en lien avec le contrôle de qualité de la DHN et de la stérilisation doivent être conservées. Il appartient au responsable du service utilisateur d’assurer le classement et la conservation de ces données, ainsi que le contrôle de leur accès.
  • Le respect rigoureux des mesures de prévention et contrôle des infections ainsi que des étapes de retraitement assure la sécurité des usagers et contribue à réduire les risques de complications oculaires.