Profil d’utilisation de l’électroconvulsivothérapie au Québec

L’électroconvulsivothérapie (ECT) est une intervention médicale de derniers recours utilisée pour certains troubles mentaux sévères qui résistent aux traitements par médicaments tels que la dépression majeure, la schizophrénie, la manie et plus rarement pour quelques conditions médicales graves. Elle consiste à induire une convulsion dans le cerveau, à l’aide d’un courant électrique.

Cette étude portant sur le suivi de l’ECT dresse un portrait détaillé de l’utilisation de cette thérapie au Québec de 1996 à 2013. Pendant cette période, 8 149 personnes ont reçu de l’ECT, dont 804 personnes traitées en moyenne par année.

Au Québec, l’ECT est encore un traitement d’exception dont l’utilisation est conforme aux normes de pratiques cliniques énoncées dans les lignes directrices internationales. Par exemple, sur les 900 000 personnes traitées pour troubles mentaux chaque année au Québec, 0,08 % d’entre elles auraient reçu de l’ECT. Le recours à cette thérapie est en constante diminution.

  • L’usage de l’ECT a baissé de 30 % à partir de 2002-2003, passant de 15,4/100 000 (2002-2003) à 10,8/100 000 (2012-2013), autant chez les hommes que chez les femmes de tout âge;
  • Cette diminution est plus marquée dans les groupes dont la prévalence du recours à l’ECT est la plus élevée, à savoir chez les femmes et chez les personnes âgées de 65 ans et plus.

L’ECT a été plus fréquemment administrée chez :

  • les femmes et les personnes âgées de plus de 65 ans reflétant l’incidence relative de la dépression majeure et la complexité de la situation clinique pour ces populations spécifiques;
  • les personnes souffrant de troubles affectifs, telle que la dépression majeure, constituant les trois quarts des individus ayant recours à l’ECT.

En moyenne, chaque personne a reçu 9,7 séances d’ECT par année, soit 7,5 séances aiguës et 2,2 séances supplémentaires, appelées séance d’entretien. L’administration d’ECT en phase aiguë a sensiblement diminué durant cette période, contrairement à l’ECT d’entretien qui a augmenté.

  • Les disparités régionales et le nombre de séances d’ECT données par les médecins-psychiatres posent toutefois certaines questions importantes telles que l’adéquation de l’utilisation de l’ECT et le maintien de la qualité des services. Ceci souligne la nécessité de mettre en place un système de suivi plus élaboré sur la qualité des soins et des services d’ECT dans l’ensemble de la province du Québec.

Chiffres clés pour l'année 2012-2013

  • Au Québec, 750 personnes ont reçu de l’ECT soit 10,8 personnes/100 000 habitants;
  • 17 % des médecins-psychiatres du Québec ont utilisé l’ECT;
  • Un traitement aigu et d’entretien comprend en moyenne 8,3 et 3,3 séances d’ECT, respectivement.

 

 

Auteur(-trice)s
Louis Rochette
Institut national de santé publique du Québec
ISBN (électronique)
978-2-550-75753-5
Notice Santécom
Date de publication