Épidémiologie des maladies reliées à l’exposition à l’amiante (incidence et mortalité) de 1981 à 2012

Cette étude décrit l’épidémiologie des principales maladies reliées à l’exposition à l’amiante au Québec, entre les années 1981 et 2012, soit l’amiantose, les cancers et les mésothéliomes de la plèvre et du péritoine, les cancers du larynx et de l’ovaire et les plaques pleurales. Le cancer pulmonaire relié à l’amiante est exclu du rapport car il fera l’objet d’une surveillance distincte. Les données utilisées pour l’étude proviennent des fichiers sociosanitaires disponibles au Québec : le Fichier des tumeurs du Québec, le Fichier des décès et la banque de données Maintenance et exploitation des données pour l’étude de la clientèle hospitalière (MED-ÉCHO).

Taux d’incidence

  • Les taux de nouveaux cas de mésothéliome de la plèvre chez les hommes du Québec ont augmenté de 1984 à 2004, puis ils ont eu tendance à diminuer de 2004 à 2010. De leur côté, les taux de mésothéliome du péritoine ont augmenté chez les hommes de 2002 à 2010.
  • Les taux d’amiantose, estimés par l’hospitalisation avec une première mention de ce diagnostic, ont augmenté progressivement chez les Québécois et les Québécoises de 1994 à 2012.
  • Les taux de cancers du larynx et de l’ovaire récemment reconnus reliés à l’amiante ont diminué progressivement de 1984 à 2010, contrairement aux autres maladies reliées à l’amiante.

Des écarts marqués

  • Des excès des taux de cancer de la plèvre, de mésothéliome de la plèvre et d’amiantose ont été observés dans les régions sociosanitaires avec un historique d’exploitation de mines d’amiante, soit Chaudière-Appalaches et l’Estrie. De tels excès ont aussi été notés dans des régions avec un historique de construction navale : Chaudière-Appalaches et la Montérégie. De plus, des excès de ces mêmes cancers ont été observés dans Lanaudière dont certains résidants allaient travailler dans les chantiers navals de la Montérégie et de Montréal.
  • L’émergence d’un excès de mésothéliome de la plèvre a été constatée dans la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean où l’on retrouvait des industries lourdes pouvant occasionner une exposition à l’amiante. Un excès d’amiantose est apparu dans la région de Montréal qui pourrait s’expliquer par la présence d’usines de fabrication de produits en amiante.
  • Les régions présentant des excès de cancers du larynx et de l’ovaire ne sont pas toutes les mêmes que celles qui montrent des excès des autres maladies reliées à l’amiante. C’est probablement la présence et la distribution d’autres facteurs de risque qui seraient la cause des excès observés, étant donné les fractions attribuables à l’amiante peu élevées pour ces deux cancers.

Recommandations

Les résultats démontrent l’importance de continuer la surveillance des tendances des maladies reliées à l’amiante dans le futur. Même si ces maladies sont reliées à des expositions qui ont eu lieu il y a 20 à 40 ans environ, il faut s’assurer de contrôler les expositions actuelles pour que la fréquence des maladies diminue.

Auteur(-trice)s
Louise De Guire
M.D., Institut national de santé publique du Québec
Sujet(s)
Amiante
ISBN (électronique)
978-2-550-75584-5
Notice Santécom
Date de publication