Hypothèse de relation entre l'immunisation combinée contre la rougeole, la rubéole et les oreillons, les maladies inflammatoires de l'intestin et l'autisme

En 1998, un groupe de chercheurs britannique appelé Inflammatory bowel study group et dirigé par le Dr Andrew Wakefield, a publié dans la revue Lancet, une série de 12 cas en évoquant l’hypothèse d’une possible relation causale entre l’immunisation avec le vaccin combiné rougeole-rubéole-oreillons (RRO), la survenue d’une maladie inflammatoire de l’intestin et une régression comportementale subséquente pouvant correspondre à une manifestation du spectre de maladies du comportement associées à l’autisme. Cet article a provoqué une forte couverture médiatique et a suscité beaucoup d’inquiétudes chez les parents et les professionnels de la santé au point de réduire, en particulier au Royaume-Uni, la couverture vaccinale avec le vaccin RRO.

Ces préoccupations ont atteint le Québec, et le Dr Richard Massé, sous-ministre adjoint à la santé publique au ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec, a demandé à l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) d’émettre un avis sur la question. Le groupe scientifique sur l’immunisation de l’INSPQ a donc revu l’ensemble des données disponibles et a préparé un avis exhaustif sur la question, incluant notamment les données actuelles sur l’épidémiologie de l’autisme, l’analyse des études publiées sur l’hypothèse d’un lien possible entre l’immunisation avec le vaccin RRO et la survenue d’une maladie inflammatoire de l’intestin, l’analyse des études sur le lien entre le vaccin RRO et l’autisme, la somme des informations de surveillance sur les effets secondaires du vaccin RRO accumulées depuis 30 ans. Ce rapport a fait l’objet d’une validation externe par le Comité sur l’immunisation du Québec. Le présent document résume les principales constatations et les recommandations de l'avis.

Après avoir revu la preuve scientifique disponible, à l’instar de l’American Academy of Pediatrics et de l’Institute of Medicine, le Groupe scientifique sur l’immunisation de l’INSPQ est d’avis que la preuve scientifique actuelle favorise le rejet d’une relation causale entre la vaccination avec le vaccin RRO et les désordres appartenant au spectre de l’autisme.

Il n’existe pas présentement d’étude finale permettant de confirmer ou d’infirmer l’hypothèse de Wakefield et de son groupe quant à un lien causal entre le vaccin RRO, une maladie inflammatoire de l’intestin et l’autisme. Toutefois, seule la série de cas publiée en 1998 supporte cette hypothèse alors que plusieurs autres études, méthodologiquement supérieures (études cas-témoin, études écologiques), sont en défaveur de l’hypothèse.

De plus, l’expérience acquise au cours des trente dernières années avec le vaccin RRO, et le contrôle de la rougeole, de la rubéole et des oreillons ainsi obtenus sont des bénéfices compensant largement un risque non démontré d’association entre le vaccin RRO, une maladie inflammatoire de l’intestin et l’autisme.

Type de publication
ISBN (imprimé)
2-550-38840-2
Notice Santécom
Date de publication