Surveillance des souches de Neisseria gonorrhoeae résistantes aux antibiotiques dans la province de Québec : rapport 2019

En 2019, le programme de surveillance a permis de mettre en évidence les faits suivants :

  • Parmi les 79 laboratoires participants (76 laboratoires du réseau public et 3 laboratoires privés), 46 ont rapporté au moins une souche de N. gonorrhoeae;
  • Parmi les 1750 souches retenues pour analyse (1 souche/personne/14 jours), 1493 avaient été isolées chez des hommes, 250 chez des femmes et 7 chez des personnes dont le sexe n’était pas disponible;
  • Des analyses de sensibilité aux antibiotiques ont été faites pour 1747 souches (1491 hommes, 249 femmes et 7 personnes dont l’information sur le sexe n’était pas disponible);
  • Parallèlement au programme de surveillance du LSPQ, selon le fichier des maladies à déclaration obligatoire, 7521 cas ont été déclarés au Québec en 2019 (5658 chez des hommes, 1833 chez des femmes, 3 chez des personnes transgenres et 27 chez des personnes dont l’information sur le sexe n’était pas disponible). On estime donc que des souches ont été obtenues pour 26 % des cas déclarés chez les hommes et 14 % chez les femmes;
  • Une résistance à au moins un antibiotique testé a été notée pour 88 % des 1747 souches pour lesquelles l’antibiogramme a pu être réalisé;
  • La sensibilité à la ciprofloxacine se situe à 24 % (424/1747);
  • Une résistance à la ciprofloxacine a été retrouvée chez 87 % des souches isolées chez des femmes (216/249) et 72 % des souches isolées chez des hommes (1074/1491);
  • Alors que la sensibilité à l’azithromycine (≤ 1 mg/L) a diminué à un rythme inquiétant depuis 2013, elle semble se stabiliser au cours des trois dernières années : entre 2008 et 2013, elle était à plus de 98 %, baissant à 93 % en 2014, 88 % en 2015, 80 % en 2016, 69 % en 2017, 72 % en 2018 et 2019;
  • Des souches résistantes ont été retrouvées dans 15 des 18 régions du Québec;
  • La résistance à l’azithromycine a été détectée chez 43 % des souches isolées chez des femmes (106/249) et 25 % des souches isolées chez des hommes (371/1491);
  • Parmi les souches résistantes à l’azithromycine, 381 (79 %) sont également résistantes à la ciprofloxacine;
  • Une augmentation du nombre de souches non sensibles à la céfixime a été notée pour la première fois au Québec en 2019:
  • Douze souches ont été isolées chez 6 femmes et 6 hommes en provenance de 4 régions (Montréal, Laval, Montérégie et Laurentides). Les souches sont résistantes à la ciprofloxacine et à la tétracycline, mais sensibles à l’azithromycine et à la ceftriaxone. Parmi ces souches, 4 possèdent une sensibilité réduite à la ceftriaxone.
  • Des souches s’approchant du seuil de non sensibilité aux C3G ou correspondant à une sensibilité réduite aux C3G selon les critères de l’OMS ont aussi été détectées :
  • Des CMI s’approchant de la valeur seuil de non sensibilité à la céfixime ont été observées pour 31 souches (1,8 %) : 0,12 mg/L (n = 21) – 0,25 mg/L (n = 10);
    • Ces 31 souches ont été isolées chez 17 hommes et chez 14 femmes;
    • Les 10 souches dont la céfixime se situe à 0,25 mg/L correspondent à une sensibilité réduite;
  • Cinq souches possédant une sensibilité réduite à la ceftriaxone (0,12 mg/L) ont aussi été détectées;
  • Aucune souche n’a présenté une sensibilité réduite simultanée aux deux C3G.
Surveillance des souches de Neisseria gonorrhoeae résistantes aux antibiotiques dans la province de Québec : rapport 2019
Type de publication
ISBN (électronique)
978-2-550-91714-4
ISSN (électronique)
1921-670X
Notice Santécom
Date de publication