L'infection génitale au virus Herpès Simplex
L’infection génitale causée par l’Herpes Simplex (VHS) est reconnue comme une des infections transmissibles sexuellement (ITS) les plus fréquentes. Il s’agit d’une infection chronique qui peut présenter des épisodes cliniques récurrents, avec un risque de transmission difficile à évaluer mais pouvant être présent même en l’absence de signes ou symptômes. Ces considérations contribuent à l’impact psychologique négatif important que cette infection peut avoir chez la personne qui réalise qu’elle en est atteinte. Il est bien reconnu que la présence d’une ulcération génitale augmente le risque de transmission de l’infection au virus de l’immunodéficience humaine (VIH) de même que la présence d’une co-infection au VIH peut aggraver l’évolution clinique d’une infection herpétique. Enfin, l’herpès néonatal, qui peut résulter de la transmission du VHS d’une mère infectée à son nouveau-né, est reconnu comme une infection avec une létalité et morbidité très élevées, même dans les conditions d’un traitement adéquat.
Les connaissances sur le VHS ont progressé au cours des dernières années. De nouvelles technologies de détection se sont développées permettant ainsi de raffiner le diagnostic. Les régimes thérapeutiques sont variés et doivent maintenant être adaptés à l’ensemble du tableau clinique. Reconnaître l’importance d’un problème de santé publique est le premier pas vers la prévention, mais il est essentiel de comprendre le mieux possible les diverses composantes de la problématique pour identifier les stratégies et interventions qui sont les plus susceptibles d’avoir un impact réel sur la santé de la population. Freiner la propagation de cette infection, réduire la morbidité reliée à l’infection génitale au VHS, incluant les impacts psychologiques négatifs, prévenir la survenue de l’herpès néo-natal, sont autant d’objectifs qui doivent retenir l’attention du réseau de la santé publique. Toutefois, la prise de conscience de l’insuffisance des ressources du réseau de la santé nous incite à tenir de plus en plus compte du rapport coût/efficacité des mesures préventives ou curatives qui sont envisagées.
Nous avons donc voulu rassembler les connaissances issues de la recension des écrits afin de dresser un portrait tenant compte des multiples aspects de la problématique. Toutefois, devant l’évolution extrêmement rapide du développement des connaissances, les résultats souvent discordants des études publiées et la complexité croissante des aspects technologiques, nous avons procédé à une validation de notre analyse de la recension des écrits auprès d’un panel d’experts du Québec.
Nous espérons que ces travaux seront utiles à la planification de la prévention des infections génitales au VHS et aideront à prendre des décisions basées sur des évidences scientifiques.