Efficacité communicationnelle : l'évaluation de trois outils de communication grand public sur le monoxyde de carbone

Le présent rapport comprend les résultats d'une étude portant sur l'efficacité communicationnelle de trois outils de communication destinés au grand public sur le monoxyde de carbone. Pour ce faire, l'adéquation entre l'intention de communication et la réponse du public a été mesurée, le rôle et la vision des rédacteurs ont été documentés et les éléments ayant un effet nuisible ou facilitant pour un lecteur moyen ont été cernés.

Les trois outils de communication évalués s'intitulent : Un avertisseur de monoxyde de carbone peut sauver des vies (2001); Le monoxyde de carbone tue (2005); et Vacanciers soyez vigilants! (2001). Une analyse textuelle a d'abord été produite sur ces trois documents à partir de critères objectifs portant sur trois aspects du traitement psychocognitif de la lecture, soit : 1) la reconnaissance, qui se mesure par la lisibilité scriptovisuelle (typographique et iconographique); 2) le décodage, mesurable à partir de la lisibilité lexicosyntaxique (vocabulaire et structure de phrase); et 3) l'interprétation, qui se mesure par le choix et la structure de l'information. Cette analyse montre que, sur le plan de la reconnaissance, les outils présentent à peu près tous les mêmes forces et faiblesses à propos de la mise en page, de la typographie, du choix des couleurs et du choix des illustrations. Cela est principalement causé par la répétition du même concept graphique dans chacun des outils. Sur le plan du décodage, la présence de nombreux termes peu familiers au lecteur et un faible indice de lisibilité (obtenu à partir de la formule de Gunning) indiquent que le texte des outils est moyennement difficile à difficile à lire pour le lecteur moyen. Enfin, sur le plan de l'interprétation, les outils présentent des lacunes en lien avec un choix d'information parfois inapproprié, des connecteurs logiques souvent absents et une structure de texte incohérente par endroits, ce qui augmente la difficulté du texte.

Des rencontres avec des lecteurs potentiels du dépliant sur l'avertisseur ont ensuite permis de documenter un autre aspect du traitement psychocognitif de la lecture, soit l'appropriation de l'information, au moyen de différentes mesures. L'analyse des résultats obtenus grâce à ces mesures montre que plusieurs connaissances inexactes des lecteurs n'ont pas été modifiées après la lecture du dépliant et que le texte du dépliant sur l'avertisseur n'est que partiellement compris des lecteurs.

Des rencontres avec les rédacteurs ont finalement permis d'expliquer certaines des raisons expliquant la compréhension partielle des lecteurs. Les rédacteurs engagés dans la réalisation des outils de communication ont des préoccupations davantage liées à la gestion de projet dans son ensemble plutôt qu'au texte et à son adaptation au grand public. Et lorsqu'ils prennent en considération le lecteur dans leurs décisions, le lecteur modèle à partir duquel ils rédigent ne correspond pas au lecteur réel, mais plutôt à une sorte d'alter ego peu comparable au lecteur moyen. Ce qui donne un dépliant inefficace sur le plan communicationnel puisque le texte n'est pas adapté au lecteur réel.

Les recommandations générales qui se trouvent au dernier chapitre rassemblent les principales conditions à respecter lors de la production d'un outil de communication ou de l'utilisation d'un moyen de communication afin d'atteindre les différents objectifs visés.

Auteur(-trice)s
Marion Schnebelen
Institut national de santé publique du Québec et Ministère de la Santé et des Services sociaux
Claire Laliberté
M. A., M. Sc., conseillère scientifique, Institut national de santé publique du Québec
Type de publication
ISBN (électronique)
978-2-550-58710-1
ISBN (imprimé)
978-2-550-58709-5
Notice Santécom
Date de publication