Le syndrome post-COVID-19 a touché 40 % des travailleurs de la santé

Une étude menée par l’INSPQ sur les travailleurs de la santé du Québec infectés par la COVID-19 durant les premières vagues pandémiques, généralement avant le début de la campagne de vaccination, révèle que les symptômes persistent souvent plusieurs semaines après l’infection chez un fort pourcentage des participants.

Cette étude disponible en prépublication a recueilli des informations sur la persistance des symptômes post-COVID auprès de plus de 6 000 travailleurs de la santé dans les 5 à 28 semaines après leur infection.

Le syndrome post-COVID-19 (SPC), souvent appelé COVID longue, est défini comme la persistance de symptômes au moins 4 semaines (selon les Centers for Disease Control) ou 12 semaines (selon l’Organisation mondiale de la santé) après la phase aigüe de la maladie.

L’étude montre que le syndrome post-COVID-19 est fréquent non seulement chez les travailleurs de la santé hospitalisés, mais aussi chez ceux qui ont eu une COVID-19 moins sévère, et qu’il s’accompagne souvent d’atteintes cognitives.

En effet, parmi les personnes n’ayant pas été d’hospitalisées, 46 % présentaient encore au moins un symptôme (17 % au moins un symptôme sévère) à 4 semaines ou plus et 40 % avaient des symptômes à 12 semaines ou plus.

Le risque de présenter des symptômes post-COVID était encore plus élevé chez les personnes qui avaient été hospitalisées pour la COVID-19 ainsi que chez les femmes et les travailleurs plus âgés. 

Parmi les personnes avec des symptômes à 4 semaines ou plus, une proportion substantielle rapportait avoir souvent ou très souvent des dysfonctionnements cognitifs au travail ou dans leurs activités quotidiennes, à savoir de la difficulté à se concentrer ou à soutenir l’attention (33 %), de la difficulté à s’organiser (23%), des oublis (20 %) ou la perte d’objets personnels. Ces symptômes étaient toujours aussi persistants plus de 12 semaines après l’infection.

Ces dysfonctionnements cognitifs peuvent également provenir d’un état de détresse psychologique et de la fatigue, mais ils étaient 2 à 3 fois plus fréquents chez les travailleurs de la santé présentant un syndrome post-COVID que chez les travailleurs n’ayant pas été infectés.

Le syndrome post-COVID-19 pourrait s’avérer une séquelle fréquente d’une infection par la COVID-19 chez les adultes en âge de travailler, avec des effets importants sur la cognition. Avec un si grand nombre de travailleurs de la santé infectés depuis le début de la pandémie de COVID-19, les implications actuelles sur la prestation des soins de santé pourraient être importantes si le dysfonctionnement cognitif et d'autres symptômes post-COVID sévères persistent à long terme de manière professionnellement invalidante.

Cette étude a été réalisée chez des travailleurs de la santé infectés par la souche initiale du virus ou le variant Alpha, et principalement avant le début de la campagne de vaccination. Le risque de COVID longue lié à une infection par le variant Omicron chez des personnes vaccinées n’a pas été documenté dans cette étude.

Des études additionnelles seront nécessaires pour évaluer l’évolution et les conséquences à long terme des symptômes post-COVID.

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14 mars 2022