Impact potentiel du variant Omicron sur l’évolution des cas et des hospitalisations

Bien que les données sur le variant Omicron soit incertaines et limitées, l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) et le Groupe de recherche en modélisation mathématique et en économie de la santé liée aux maladies infectieuses de l'Université Laval projettent que les cas augmenteront de façon exponentielle s’il s’avère que ce variant préoccupant est beaucoup plus transmissible que le variant Delta. Dans ce contexte, les perturbations dans les secteurs socioéconomiques pourraient être nombreuses. La hausse des cas pourrait également se traduire en une augmentation importante des hospitalisations, mais l’ampleur de cette augmentation demeure incertaine et dépendra de la sévérité d’Omicron. 

Deux scénarios ont été modélisés. Des hypothèses de transmissibilité et d’échappement vaccinal d’Omicron sont d’abord présentées en considérant qu’il est aussi sévère que Delta dans un premier temps, et par la suite, trois fois moins sévère que Delta.

Les modélisations tiennent également compte d’autres variables telles que l’augmentation des cas observée depuis quelques semaines, les contacts sociaux associés aux fêtes, la couverture vaccinale des Québécois et une diminution progressive de la protection vaccinale de base conférée par deux doses de vaccins contre les infections non sévères de la COVID-19.

Principaux constats

Si Omicron est beaucoup plus transmissible (2,2 à 3,2 fois plus) que Delta, mais qu’il ne présente pas d’échappement vaccinal, il pourrait y avoir une augmentation exponentielle de la transmission communautaire. Omicron pourrait rapidement infecter la majorité des personnes non vaccinées ou susceptibles.

Si Omicron est un peu plus transmissible (1,3 à 1,7 fois plus) et qu’il présente de l’échappement vaccinal, il pourrait y avoir une augmentation exponentielle et généralisée de la transmission communautaire parmi les personnes non vaccinées et celles doublement vaccinées.

L’impact de cette augmentation de la transmission communautaire d’Omicron sur les hospitalisations dépendra principalement de l’ampleur de son échappement vaccinal et de sa sévérité chez les personnes doublement vaccinées ou immunes aux souches précédentes.

Même si le variant Omicron est trois fois moins sévère que le variant Delta, il pourrait y avoir une augmentation considérable des hospitalisations, en raison de la croissance exponentielle des cas.

Les prochains jours seront déterminants

« Les données concernant Omicron sont très incertaines et limitées », insiste Marc Brisson, chercheur au Groupe de recherche en modélisation mathématique et en économie de la santé liée aux maladies infectieuses de l’Université Laval. Ces projections préliminaires doivent être considérées comme hypothétiques et seront mises à jour lorsque de nouvelles données seront disponibles. Si par exemple, des mesures sanitaires s’additionnent aux mesures actuelles ou si les comportements préventifs de la population changent, les projections pourraient en être teintées. De plus, les doses de rappel n’étant pas modélisées dans ces projections, cela pourrait atténuer l’impact de l’échappement vaccinal d’Omicron et ainsi réduire les cas et hospitalisations chez les personnes triplement vaccinées. »

Pour le Dr Éric Litvak, vice-président associé aux affaires scientifiques à l’INSPQ, la situation est très préoccupante. « Les données actuelles suggèrent qu’Omicron présente une combinaison de transmissibilité accrue et d’échappement vaccinal, mais serait moins sévère en termes de risque d’hospitalisation et de décès par cas. Tel que les projections le montrent, cette combinaison de caractéristiques demeure très problématique, car elle peut mener à une flambée des cas et à une augmentation importante des hospitalisations. »

Pour consulter les projections : https://www.inspq.qc.ca/covid-19/donnees/projections/16-decembre-2021

Sujet(s)
16 décembre 2021