Grossesse, alcool et représentations sociales chez les femmes

  • De façon générale, les femmes ayant participé aux études consultées voient la consommation fréquente ou en grande quantité d’alcool comme étant incompatible avec le fait de devenir parent. La santé du fœtus en développement est leur principale motivation pour changer un comportement pendant la grossesse.
  • Tandis que pour plusieurs femmes, l’abstinence s’impose comme la seule option responsable, une certaine acceptabilité sociale se dégage concernant la consommation de petites quantités d’alcool au moment de planifier une grossesse et durant celle-ci.
  • Le moment pour l’arrêt ou la réduction de la consommation d’alcool correspond souvent à celui où les femmes ont la confirmation qu’elles sont enceintes.
  • L’absence de consensus scientifique concernant le risque pour le fœtus d’une faible consommation d’alcool durant la grossesse et l’absence d’un seuil sécuritaire établi ont été mentionnées par les femmes à l’appui des différentes positions face à la recommandation d’abstinence. Les femmes évoquent la limite des connaissances scientifiques pour justifier l’importance d’éviter le risque de consommer de l’alcool, mais aussi pour se distancier de la recommandation d’abstinence.
  • Lorsqu’elles prennent une distance par rapport à la recommandation d’abstinence, les femmes l’expliquent en disant qu’elles adhèrent à la recommandation, mais qu’elles cherchent un équilibre permettant quelques écarts à l’occasion. Elles peuvent aussi invoquer le stress ou des difficultés personnelles pour éviter de porter un jugement moral sur les femmes qui consomment de l’alcool durant leur grossesse.
  • Bien que les femmes connaissent le risque de consommer de l’alcool en cours de grossesse, la conscience de ce risque peut être modulée par certaines perceptions. Nous en avons répertorié trois principales : la consommation d’une petite quantité d’alcool n’est pas forcément dommageable; le risque est moindre en fin de grossesse; la consommation de vin est plus sécuritaire que celle d’autres types d’alcool.
  • Les femmes qui vivent du stress et qui utilisent l’alcool afin de composer avec certains états émotifs pourraient avoir plus de mal à y renoncer en l’absence de stratégies alternatives.
  • L’arrivée d’un enfant correspond à la fois à un facteur de motivation pour entreprendre des changements dans le mode de consommation d’alcool, tout en constituant parfois un facteur de stress qui rend plus difficile ce changement.

Enfin, mentionnons que les études consultées ne permettent pas de tirer des conclusions relativement à l’effet des différences de conditions socioéconomiques sur les représentations sociales et le vécu qui leur est associé. La problématique des inégalités sociales n’a pu être considérée, mais cela ne signifie pas qu’elle est inexistante. L’analyse de l’interaction entre plusieurs facteurs de risque et de vulnérabilité est cruciale pour arriver à une meilleure compréhension des enjeux liés à la consommation d’alcool durant la grossesse.

Grossesse, alcool et représentations sociales  chez les femmes
Auteur(-trice)s
Type de publication
ISBN (électronique)
78-2-550-93294-9
Notice Santécom
Date de publication