Scénarios de surveillance intégrée pour la maladie de Lyme

Annie Doucet, Louise Lambert, François Milord, Louise Trudel, Bouchra Serhir
 

Contexte :
Au Québec, le nombre de cas indigènes de la maladie de Lyme est en augmentation. La surveillance passive montre une augmentation du nombre des tiques vectrices de la maladie. Des études de terrain ont identifié des secteurs d’endémicité en Montérégie. L’objectif de cette étude est de développer des scénarios de surveillance intégrée pour supporter l’analyse des risques d’acquisition de la maladie chez l’humain.

Méthode :
Sur la base d’une étude de l’INSPQ(1) comparant quatre modes de surveillance de la tique Ixodes scapularis, la surveillance passive des tiques et la surveillance active (collecte des tiques dans l’environnement par la technique de la flanelle et recherche de Borrelia burgdorferi) furent sélectionnées. La déclaration des cas humains et le signalement des cas suspects (érythèmes migrants ou épreuves sérologiques de dépistage positives) furent ajoutés. Les modes de surveillance furent classés en trois catégories : la surveillance des cas humains et les surveillances passive et active des tiques. Dans sa catégorie, chacun des scénarios combinait jusqu’à trois modes de surveillance. Trois niveaux furent définis pour déterminer l’état épidémiologique d’un secteur : la pré-émergence, l’émergence ou l’endémicité.

Résultats :
Pour les secteurs pré-émergents, la déclaration des cas humains et la surveillance passive des tiques sont recommandés. Dans les secteurs en émergence, la combinaison d’une surveillance des cas déclarés et suspects avec la surveillance passive des tiques d’origine humaine est recommandée. La surveillance active des tiques pourrait permettre la délimitation des secteurs endémiques potentiels. En secteur endémique, la recommandation est de prioriser la déclaration des cas humains comme mode de surveillance.

Conclusion :
En situation de pré-émergence, la surveillance des tiques d’origine animale permet de compenser le manque de sensibilité de la déclaration des cas humains et de la surveillance passive des tiques d’origine humaine. En situation d’émergence, la surveillance des tiques d’origine animale est plus difficile en raison de leur surabondance. La surveillance des cas humains suspects est utilisée pour pouvoir détecter un changement d’état épidémiologique avec plus de sensibilité. En déterminant l’état épidémiologique d’un secteur avec le plus de sensibilité possible, les scénarios devraient nous permettre d’évaluer avec précision le risque humain d’acquisition de la maladie de Lyme.