Santé physique et mentale et violence domestique : quelles politiques et programmes de prévention européenne?

Honorine Santerre
Laurence Fond-Harmant, Dounia Aissat

 

Contexte :
Bien que la violence domestique concerne pour grande partie le secteur judiciaire, ses conséquences sur la santé physique et mentale en font un enjeu de santé publique, non seulement national mais international. Au regard de l’augmentation de la violence domestique au Luxembourg (+35.2 % mesures d’expulsions entre 2010 et 2012), le Ministère de l’Égalité des chances et le Centre de Recherche Public de la Santé mènent une recherche approfondie sur les causes de violence. Les objectifs principaux de l’étude sont de caractériser les victimes et auteurs, et les origines de la violence. Il s’agit de comprendre les processus de construction sociale pour émettre des recommandations en matière de prévention, de lutte et d’accompagnement des politiques publiques luxembourgeoises.

Méthode :
Le projet de recherche d’une durée de 2 ans porte sur le recueil et l’analyse de données qualitatives et quantitatives relative aux auteurs et victimes. En complément, un état des politiques de lutte contre la violence domestique est réalisé dans 7 pays de la zone Europe. Cette analyse permet de situer le Luxembourg et de définir les axes de recommandations nationales en matière de prévention ciblée.

Résultats :
1. Examen des cadres réglementaires et politiques de lutte contre la violence domestique, des rapports nationaux et internationaux des 5 dernières années
2. Sélection des 7 pays à situations socio-économiques et valeurs culturelles comparables : Allemagne, Autriche, Belgique, Suisse, France, Grand-Duché du Luxembourg, Royaume-Uni.
3. Construction d’une grille d’analyse s’appuyant sur les principes de la Convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique (convention d’Istanbul, 2011), en accord avec les recommandations de santé publique de l’OMS.
4. Analyse et comparaisons

Conclusion :
Production d’une matrice par pays, regroupant : concept de référence, législation, plans d’action nationaux et mesures d’accompagnement, prévention et formations des professionnels. Si l’ensemble des pays a une législation qui condamne les violences intrafamiliales, l’appellation « violence domestique » et ce qu’elle recouvre n’est pas consensuel en Europe. Le nombre de places en « refuge » adapté pour les victimes reste insuffisant au regard des recommandations du Conseil de l’Europe. Concernant la mise en place d’une ligne téléphonique d’urgence, seuls 3 pays respectent les recommandations de la convention. La mobilisation d’acteurs pluridisciplinaires est nécessaire pour une meilleure prévention.