L'inscription des diabétiques : les effets

Pierre Tousignant
Odette Lemoine
Yves Roy
Sylvie Provost

Contexte :
Au Québec, en 2003, des incitatifs financiers ont encouragé l'inscription de patients vulnérables auprès de médecins traitants et la formation de groupes de médecine familiale (GMF: groupe de 5-10 médecins et une infirmière offrant des soins étendus et coordonnés). Ce projet décrit l'implantation des inscriptions dans la population montréalaise et en identifie les effets.

Méthode :
Nous utilisons les banques administratives jumelables des usagers montréalais entre 2000 et 2006. Pour les diabétiques, nous avons suivi le profil d'hospitalisations et de consultations auprès des médecins omnipraticiens et spécialistes. En contrastant les non inscrits aux deux groupes d'inscrits (par analyses contrôlant pour l'âge, la morbidité et le niveau socio-économique) nous avons évalué l'accessibilité avec le pourcentage des patients sans visite aux omnipraticiens ou aux spécialistes, la continuité des soins offerts par les médecins, et la probabilité annuelle d'au moins une visite à l'urgence et d'au moins une hospitalisation.

Résultats :
Pour la période, nous suivons entre 73 039 et 86 774 diabétiques (prévalence 5,0 -5,85%). En 2006, 35 477 diabétiques sont inscrits comme vulnérables et 3 387 inscrits dans un GMF. Les non inscrits sont plus souvent sans visite auprès des omnipraticiens (20%) qu'auprès des spécialistes (8%), les vulnérables font le contraire (3 vs 9%). Avec le temps, les inscrits en GMF sont moins souvent sans visite auprès des omnipraticiens (-10%) qui s'accompagne par une légère augmentation de la continuité. Le pourcentage des diabétiques avec au moins une visite à l'urgence change peu et tend même à augmenter chez les inscrits. Le pourcentage des diabétiques avec au moins une hospitalisation change aussi peu et tend à diminuer légèrement chez les non inscrits et les inscrits en GMF.

Conclusion :
Le suivi des patients diabétiques vulnérables implique de façon très importante les omnipraticiens. L'implication des omnipraticiens tend à augmenter pour ce groupe et pour les inscrits en GMF surtout vers la fin de la période d'observation qui coïncide avec l'implantation des deux mesures. Les résultats obtenus ne montrent pas clairement la diminution attendue dans le pourcentage des diabétiques avec au moins une visite à l'urgence ou une hospitalisation.