Projet VIP : Pratique vaccinale proactive des infirmières

Petit, Geneviève, M.D., M.Sc., PhD (c), Direction de santé publique et de l'évaluation de l'Estrie et Université de Sherbrooke
Lise Gauvin, Ph.D. Département de médecine sociale et préventive, UdM, Monique Letellier, M.D. M.Ed. DSP (ASSSMontréal),
Caroline Larue, inf. Ph.D., Faculté de sciences infirmières, UdM, Nicole Boulianne, inf. M.Sc. Institut National de Santé publique du Québec
Louise Valiquette, M.D. M.Sc. DSP (ASSSMontréal), Catherine Guimond, inf. B.Sc., DSP (ASSSMontréal)

Contexte :
Plusieurs études scientifiques ont identifiées que certains groupes de professionnels de la santé, et particulièrement les infirmières, avaient des doutes par rapport à la valeur de la vaccination comme mesure préventive (Dionne et al., 1999; 2001; Petrovic, Roberts and Ramsay, 2001; St-Amour et al., 2004). Ce constat est préoccupant car ces doutes pourraient se traduire en une promotion moins énergique de la vaccination et conséquemment en couvertures vaccinales moins élevées dans la population (Prislin et al., 2002; Szilagyi et al., 1994; Taylor et al. 1997). Des éléments nouveaux sont nécessaires à une meilleure compréhension de l'adoption de certaines pratiques plus proactives parmi les infirmières ayant des tâches d'immunisation. Les objectifs de cette étude sont d'évaluer la fiabilité d'un indicateur reflétant une pratique de vaccination proactive, de décrire la fréquence d'utilisation de 14 pratiques proactives et d'identifier des caractéristiques personnelles associées à une pratique vaccinale plus proactive.

Méthode :
Toutes les infirmières travaillant en CLSC (maintenant CSSS) du Québec en 2004 et ayant eu des tâches de vaccination auprès d'enfants de 0 à 5 ans au cours des 6 derniers mois ont été invitées à compléter un questionnaire. Le questionnaire a été développé à partir d'une consultation auprès d'experts en vaccination (Petit, 2007). Les données ont été analysées en utilisant une théorie de « item-response » et des techniques d'analyses multiniveaux.

Résultats :
L'échelle comprenant 14 pratiques de vaccination proactives démontrait une forte consistance interne. Il existe une grande variabilité dans la réalisation des pratiques et plusieurs pratiques proactives ne sont pas adoptées par toutes les infirmières. Avoir plus d'expérience et de temps de travail en vaccination est associé à une pratique plus proactive.

Conclusion :
Une pratique de vaccination plus proactive est une mesure différente de la pratique d'administration adéquate de vaccins. Les pratiques de vaccination proactives peuvent être mesurées de façon fiable. Elles permettent l'identification de cibles possibles pour des interventions visant à ce que les pratiques de vaccination et les contextes d'organisation de vaccination soutiennent l'atteinte de niveaux de couvertures vaccinales suffisants pour la protection contre les maladies infectieuses.