Paternité - Fiche complète

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Cette fiche s’adresse aux professionnels de la santé et des services sociaux qui transmettent de l’information aux parents pendant la grossesse et jusqu’à la période postnatale. L’objectif de cette fiche est de les soutenir dans une approche inclusive des pères. Le contenu rassemble de l’information appuyée scientifiquement pour présenter la réalité, le point de vue et les besoins plus vécus spécifiquement par les pères en contexte de périnatalité.

Plusieurs réalités vécues par les pères peuvent aussi être similaires à celles des mères. Toutefois, cette fiche a pour but de se centrer sur la réalité des pères, qu’ils soient des pères biologiques, d’adoption ou une figure masculine qui joue un rôle parental significatif.

Les pères décrivent leur transition à la paternité comme un processus dynamique, qui débute pendant la grossesse et qui se poursuit au cours des premiers mois de vie de l’enfant. Contrairement aux femmes qui vivent les changements corporels associés à la grossesse dès les premiers moments, de nombreux pères expriment plutôt un décalage initial à percevoir la grossesse comme étant réelle (1–3). Le fait de ne pas vivre la dimension physique de la grossesse contribue aussi à créer une impression de distance pour les pères, comme s’ils n’étaient pas réellement parties prenantes, mais plutôt observateurs d’une expérience qui leur est, à ce moment-là, inaccessible (1, 4). Ils sont plusieurs à mentionner que de voir le ventre de la mère s’arrondir, d’entendre le cœur du bébé, d’être présent lors de l’échographie, ainsi que de percevoir les mouvements de l’enfant en touchant le ventre de la mère, leur permettent graduellement de rendre l’existence de l’enfant plus concrète et de commencer à créer des liens avec ce dernier (3, 5–7).

Alors qu’ils s’attendaient généralement à vivre des émotions positives au cours de la grossesse, certains hommes sont surpris d’éprouver des émotions négatives ou contradictoires (6). Ainsi, même s’ils perçoivent devoir soutenir et protéger leur conjointe pendant la grossesse, plusieurs hommes affirment se sentir impuissants et frustrés de ne pas pouvoir alléger les inconforts de celle-ci, leur donnant l’impression d’être inutiles (4) ou inadéquats (5). Certains hommes affirment aussi que la grossesse est une période au cours de laquelle ils ressentent diverses inquiétudes en lien avec la santé de la mère et de l’enfant à naître (2, 5, 6) et ils appréhendent l’ampleur du rôle et des responsabilités qui les attendent (3, 6). Toutefois, plusieurs préfèrent garder pour eux ces émotions et ces inquiétudes, notamment afin de « protéger » leur conjointe (5), mais surtout parce qu’ils perçoivent l’expression de leurs propres difficultés comme déraisonnable ou illégitime, face à celles de leur conjointe (4, 8).

C’est aussi au cours de la grossesse que de nombreux hommes posent un regard critique sur leurs habitudes de vie et les modèles de pères auxquels ils ont été exposés (6). Plusieurs veulent adopter un style de vie plus favorable à la santé, afin de protéger la santé de l’enfant (5) et de s’adapter plus facilement aux exigences de leur nouveau rôle (3). De nombreux hommes désirent aussi devenir un modèle pour leur enfant; ils réfléchissent alors à la façon dont leur propre père a joué son rôle et à la manière dont ils veulent le reproduire ou s’en distancier (1, 6).

Bien que la naissance consolide le statut de père, certains s’avouent surpris, voire déçus, que le lien affectif avec leur enfant ne soit pas instantané (2). Au cours des premières semaines, certains nouveaux pères rapportent ne pas trop savoir quoi faire pour prendre soin de l’enfant ou soutenir leur conjointe, notamment devant les difficultés de l’allaitement, ce qui peut perpétuer le sentiment d’impuissance et d’inutilité vécu lors de la grossesse (2, 6). En prenant exemple sur leur conjointe et en procédant par essai-erreur, ces hommes gagnent graduellement confiance en leurs capacités de s’occuper de leur nouveau-né et se sentent valorisés par le développement du lien avec leur enfant (2, 6). Lorsqu’ils retournent au travail après leur congé de paternité, plusieurs nouveaux pères expriment une difficulté à trouver un équilibre entre les exigences familiales et celles de l’emploi, ce qui pousse certains d’entre eux à délaisser des activités de loisirs ou à revoir leur horaire de travail (9).

Bien que de nombreux éléments soient communs à plusieurs pères, chaque homme définit sa façon bien personnelle d’assumer son nouveau rôle parental et de s’engager auprès de son enfant et de sa famille. L’engagement paternel s’entend comme « la participation et la préoccupation continues du père biologique, adoptif, du beau-père ou du père substitut, envers le développement physique, psychologique et social de son enfant » (31, p.82). Les manifestations les plus visibles de cet engagement sont évidemment les interactions directes entre le père et son enfant. Les hommes peuvent se préoccuper et contribuer au développement de l’enfant de multiples façons, qu’ils soient en présence, ou non, de ce dernier.

Cette définition présente l’avantage de considérer les nouvelles structures familiales en y intégrant toute figure paternelle significative pour l’enfant, dont celles issues d’un contexte de séparation conjugale ou de recomposition familiale. L’engagement paternel est donc possible malgré les séparations conjugales, ou autres situations limitant l’accès du père à l’enfant, ainsi qu’en présence d’enfants qui ne sont pas biologiquement les siens. Au Québec, plusieurs chercheurs et intervenants conçoivent et mesurent l’engagement paternel selon différentes dimensions (10). Ces dimensions sont identifiées à titre indicatif, bien que de nouvelles se soient ajoutées avec les années telles que le père citoyen, le père éducateur, le père coéquipier de la mère, etc. :

  • Père pourvoyeur;
    • Contribue au soutien financier et matériel de l’enfant;
  • Père responsable;
    • Prend en charge l’organisation et participe aux activités relatives au développement et à l’éducation de l’enfant;
  • Père en interaction;
    • Est accessible et disponible pour l’enfant, prend part à des moments de qualité avec lui;
  • Père qui prend soin;
    • Participe activement aux soins et aux tâches liées à l’enfant;
  • Père affectueux;
    • Exprime son amour et son affection à son enfant par des gestes et des mots;
  • Père évocateur;
    • Pense à son enfant et parle de lui lorsque ce dernier est absent.

Ces dimensions caractérisent les façons dont les pères peuvent manifester leur engagement. Elles n’ont toutefois pas à être toutes présentes pour qu’un père soit considéré comme engagé. Par exemple, les pères qui ne travaillent pas et restent à la maison par choix ne sont peut-être pas pourvoyeurs en termes de salaire, mais ils peuvent pourvoir autrement aux besoins de la famille (chasse, pêche, etc.), être grandement investis dans les interactions et les démonstrations d’affection envers l’enfant ou assumer une grande partie des tâches associées aux soins et à l’éducation. À l’inverse, les pères séparés n’ayant pas la garde ou ceux qui s’absentent de longues périodes pour le travail, comme les militaires par exemple, peuvent avoir moins d’occasions d’interagir avec l’enfant et d’assumer les tâches liées aux soins et à l’éducation; mais ils peuvent tout de même contribuer à répondre aux besoins matériels ainsi qu’interagir et démontrer leur affection grâce à divers moyens de communication (téléphone, courriel, appels vidéo). Au-delà de la quantité de temps, du type d’activités ou d’interactions entre le père et l’enfant, l’engagement paternel se manifeste aussi par la qualité des relations que le père établit avec son enfant et les autres personnes qui ont à cœur l’intérêt de ce dernier. Il n’existe donc pas un seul modèle de père engagé, ni de modèle idéal ou de seuil minimal d’engagement, mais bien une diversité de modèles façonnés selon les caractéristiques propres à chaque contexte familial.

Qu’est-ce qui influence l’engagement paternel ?

De nombreux éléments de la vie des hommes contribuent à façonner, tant les contours que l’intensité de leur engagement auprès de leur enfant et de leur famille (11). Ces déterminants sont généralement regroupés selon leur sphère d’influence : les caractéristiques du père (individu), celles de son milieu familial et celles de l’environnement social élargi (12).

Caractéristiques du père

Plusieurs hommes s’interrogent sur la façon dont leur propre père a joué son rôle et à la manière dont ils voudront le reproduire ou s’en distancier (1,6). Il semble que ceux qui ont été exposés à un modèle paternel positif ont tendance à vouloir s’en rapprocher, tandis que les hommes exposés à un modèle qu’ils considèrent comme négatif veulent plutôt compenser ce déficit en s’impliquant davantage que leur propre père (13). Chez les nouveaux pères qui ont eu la chance d’avoir un père plus engagé, il semble que leur propre engagement parental en soit facilité (14), mais qu’ils cherchent malgré tout à être encore plus engagés que la génération précédente (15).

De manière générale, les pères sont plus engagés dans les soins donnés à l’enfant si, en période prénatale :

  • ils entretenaient davantage d’intentions de s’investir dans ces soins (16);
  • ils étaient davantage confiants à l’égard de leur capacité à prendre soin d’un enfant (17).

Participer activement aux soins de l’enfant au cours du premier mois de vie permet aussi de consolider cette confiance paternelle à propos de la capacité à prendre soin du nouveau-né, ce qui favorise alors le maintien du niveau d’engagement à un an (17).

D’une façon ou d’une autre, entretenir des croyances plus égalitaires à l’égard des rôles de genre (18) et des rôles parentaux (16, 19, 20) favorise l’engagement paternel. En effet, les hommes qui n’adhèrent pas aux normes masculines traditionnelles sont plus enclins à (18) :

  • valoriser l’engagement paternel;
  • participer aux tâches liées aux soins et à l’éducation des enfants;
  • démontrer leur affection et offrir du soutien émotionnel à l’enfant;
  • utiliser des pratiques parentales moins coercitives.

Les hommes qui perçoivent que les pères sont importants pour le développement de l’enfant et qu’ils devraient être aussi impliqués que les mères ont davantage l’intention de s’impliquer dans le quotidien de l’enfant dès la période prénatale (16) et, une fois l’enfant né, ils prennent effectivement plus part aux soins, aux activités éducatives, aux moments de jeu et aux différentes responsabilités liées à l’enfant, et ce, malgré des contraintes de temps liées à l’emploi (20).

Santé mentale et troubles mentaux

Les hommes qui présentent une intensité de symptômes dépressifs élevée, démontrent un portrait d’engagement (tâches instrumentales, affection/soutien, pratiques coercitives) similaire à celui des hommes qui adhèrent le plus aux normes masculines traditionnelles (21). De plus, la présence de symptômes dépressifs plus élevés en période postnatale est associée au risque que les pères développent de l’hostilité de manière durable envers l’enfant (22) et que la relation père-enfant soit plus conflictuelle à l’âge de 3 ans (23). Peu importe l’âge de l’enfant, les pères qui présentent des symptômes de détresse psychologique adoptent plus souvent des comportements qualifiés de négatifs (hostilité, coercition, critique, etc.) et moins souvent des comportements dits positifs (affection, sensibilité, soutien, etc.) (24, 25). De façon générale, les hommes souffrant de dépression (26) et éprouvant un stress parental élevé (27, 28) sont significativement moins engagés auprès de leurs enfants. On a ainsi intérêt à bien dépister ces symptômes chez les pères, ce qui nécessite de bonnes capacités d’observation. Pour plus d’informations sur la santé mentale en période périnatale, visitez la fiche Santé mentale et troubles mentaux.

Caractéristiques du milieu familial

Les croyances et les attitudes de la mère de l’enfant peuvent aussi favoriser ou limiter la participation active du père dans les tâches reliées aux enfants. Les hommes les plus engagés sont ceux en couple avec une conjointe qui considère que les hommes savent tout aussi bien s’occuper des enfants qu’elle (16). Les pères sont ainsi plus engagés au sein de familles dont les mères entretiennent des croyances moins traditionnelles, donc plus égalitaires, à l’égard des rôles familiaux (29). Les pères interagissent aussi davantage avec l’enfant lorsque la mère de l’enfant les encourage à le faire d’une manière qui leur convient à eux, mais pas lorsqu’elle leur demande explicitement de passer plus de temps avec l’enfant (30). Accorder la latitude nécessaire et encourager les pères à trouver eux-mêmes leur manière de s’investir auprès de leurs enfants semble ici une clé au soutien à l’engagement paternel.

La qualité de la relation conjugale entre le père et la mère influence aussi le niveau d’implication du père à l’égard de l’enfant. Le fait de percevoir sa relation conjugale comme harmonieuse ou satisfaisante est associé à un niveau d’engagement plus élevé (31). À l’opposé, vivre des conflits avec sa conjointe est associé à moins de moments de jeu avec l’enfant (32), et l’insatisfaction conjugale, à une moindre implication dans les tâches et les décisions liées aux enfants (33). La qualité de la relation entre les parents est d’autant plus importante pour l’engagement des pères lorsqu’il y a séparation conjugale avec la mère de l’enfant, leur engagement étant confronté à davantage d’obstacles en présence de conflits dans leur relation avec la mère de l’enfant (34, 35).

Finalement, le fait que la mère occupe un emploi favorise un plus grand investissement du père dans les tâches reliées aux enfants (36), et ces pères sont aussi plus susceptibles de réaliser seuls les tâches liées aux soins, lorsque la mère n’est pas présente (37). L’augmentation du nombre d’heures travaillées par la mère est proportionnelle à la participation des pères dans les soins des enfants (12, 17, 38, 39) et au partage des tâches reliées à la gestion familiale, telles qu’assurer le transport des enfants ou planifier les rendez-vous (37). De la même manière, lorsque la mère a un horaire de travail différent de celui du père, ce dernier tend à prendre davantage en charge les soins des enfants, que lorsque leurs horaires sont compatibles (40).

Caractéristiques de l’environnement social

Unique au Canada : les hommes québécois bénéficient d’un congé de paternité réservé de 3 à 5 semaines selon le régime choisi, en plus de pouvoir partager le congé parental de 25 à 32 semaines avec la mère de l’enfant (41). En 2017, 81 % des pères admissibles à ces congés s’en sont prévalus (42) et 30 % partagent une partie du congé parental avec la mère (43). Davantage de pères aimeraient utiliser une partie du congé parental bien qu’ils aient l’impression que ce serait priver la mère de ce privilège (44, 45). Plusieurs perçoivent ainsi que la décision concernant le partage du congé revient d’office à la mère et ce partage fait donc l’objet de discussions limitées au sein des couples (44, 46). Le facteur économique joue aussi un grand rôle dans le partage du congé parental; le père ayant généralement le salaire le plus élevé, il devient financièrement plus difficile de justifier son congé pour les familles (44, 46).

Pour d’autres pères, c’est plutôt pour des raisons professionnelles qu’ils choisissent de ne pas prendre une partie du congé parental. De nombreux pères, surtout ceux qui travaillent dans des milieux traditionnellement masculins, rapportent devoir négocier la durée et le moment du congé ou encore compenser leur absence (47, 48). Un congé prolongé est perçu comme un inconvénient majeur par certains milieux d’emploi, les employeurs exigeant parfois de diviser ou de reporter les semaines de congé à des moments jugés plus opportuns ou encore de poursuivre le travail pendant le congé (48). D’un autre côté, certains pères perçoivent une absence prolongée comme un frein à l’avancement de leur carrière, limitant leur volonté de prendre congé pendant la première année de vie de l’enfant (47, 48).

Les pères qui ont l’occasion de prendre un congé parental plus long seraient plus engagés auprès de l’enfant (38, 49, 50). Ceci pourrait notamment s’expliquer par le fait qu'un partage plus égalitaire du congé parental semble réduire le stress associé au rôle de père (51), ce qui en retour favorise une paternité plus engagée (52), mais aussi parce que les pères qui prennent davantage de congés parentaux accordent une grande valeur à leur rôle de père (53) et entretiennent des attitudes de genre plus égalitaires (38, 54). Une autre explication réside dans le fait que les pères qui prennent un long congé, sans la présence de la mère, ou qui sont seuls, affirment qu’en plus d’avoir l’occasion de développer les habiletés nécessaires à l’exécution des soins, ils peuvent aussi développer une meilleure compréhension de tout ce qu’implique être parent au quotidien (44, 45). Ils ont l’impression que, contrairement à d’autres couples qu’ils observent, ils sont plus que de simples assistants ou soutien à la mère. De plus, en étant en congé quelques semaines après la naissance, les pères constatent qu’ils ont beaucoup moins de temps libre que prévu, que leur nouveau rôle est beaucoup plus exigeant qu’ils ne l’avaient imaginé, ce qui leur permet de mieux reconnaître les défis auxquels leur conjointe fait face lorsqu’ils retournent au travail et de valoriser davantage le travail qu’elles font à la maison (45).

De retour au travail, éprouver des difficultés à concilier le travail et la famille, notamment en raison de longues heures de travail, affecte négativement le temps que les pères peuvent consacrer aux soins aux enfants (20,36). Au-delà du nombre d’heures travaillées, ceux qui vivent un niveau de conflit élevé de conciliation famille-travail sont moins nombreux à jouer avec leurs enfants au moins une fois par jour et plus nombreux à perdre patience, à se mettre en colère ou à élever la voix (55). Ils sont aussi moins satisfaits de leur rôle parental et s’estiment moins efficaces comme parents (55).

Les bénéfices de l’engagement paternel pour les enfants

En étant impliqués dès la période prénatale, les pères contribuent déjà à la santé de leur enfant. En effet, lorsque les pères des enfants à naître sont présents dans leur vie, les femmes enceintes sont plus susceptibles de recourir aux soins de santé prénataux de façon précoce et, lorsqu’elles fument, de limiter leur consommation de tabac par la suite (56,57). D’ailleurs, les mères adolescentes sont moins susceptibles d’accoucher prématurément ou de donner naissance à un bébé de petit poids si le père reconnaît légalement sa paternité, ce qui selon la documentation scientifique recensée est un indicateur relativement fiable d’engagement (58). De la même façon, la présence du père dans la vie de la mère pourrait prévenir jusqu’à 75 % des cas de mortalité néonatale (28 premiers jours de vie) et 70 % des cas de mortalité infantile (première année de vie), potentiellement grâce au soutien et aux ressources qu’il apporte à la mère et à l’enfant (56). En période postnatale, les mères qui sont soutenues par leur conjoint sont aussi plus susceptibles de commencer et de poursuivre l’allaitement sur une période de six mois (59). Grâce à sa présence et son soutien à la mère, le père contribue donc à la santé physique de son nouveau-né.

Bien que les deux parents contribuent grandement au développement de leurs enfants, les enfants dont le père est engagé dans les soins et l’éducation démontrent un avantage sur les plans langagier et cognitif, ainsi que sur la régulation émotionnelle au cours de la petite enfance (60). En effet, bien que les pères et les mères dialoguent ou parlent autant les uns que les autres avec leurs enfants d’âge préscolaire, les pères tendent à demander un peu plus d’informations (qui, quoi, comment, où, pourquoi) ainsi qu’à demander plus souvent à l’enfant de clarifier ce qu’il a dit (61). En étant des partenaires de conversation un peu plus exigeants, les pères auraient ainsi un apport indépendant de celui des mères dans le développement du vocabulaire et le développement cognitif de l’enfant (62). Les démonstrations d’affection du père ainsi que sa participation à des activités éducatives avec l’enfant d’âge préscolaire (lecture, jeux, etc.) contribuent aussi de manière indépendante au développement de ses habiletés en lecture et en mathématiques vers l’âge de huit à dix ans (63). Les pères qui sont plus investis dans le quotidien de leur enfant au cours de la période de la petite enfance sont plus susceptibles d’être impliqués dans son parcours scolaire par la suite (64), permettant ainsi de compter sur la présence et le soutien du père tout au long de ce parcours, ce qui constitue en soi un facteur de réussite (65).

En plus des habiletés cognitives, un père qui prend part à une variété d’activités avec son enfant favorise le développement socioaffectif de ce dernier (66). Les jeunes enfants dont le père a davantage participé aux soins lorsqu’ils avaient neuf mois démontrent moins de difficultés sur les plans émotionnels et comportementaux (67). Les jeunes enfants dont le père fait preuve de sensibilité parentale, c’est-à-dire qu’il répond adéquatement et en temps opportun aux besoins de l’enfant, sont aussi plus susceptibles de maîtriser leurs émotions devant une situation difficile (68). Cette sensibilité paternelle se manifeste notamment par la modulation de ses interactions (adoucir son ton de voix, reléguer le contrôle à l’enfant lors de jeux physiques, choisir des activités adaptées à l’intérêt ou au développement de l’enfant, etc.) et par l’encouragement et le soutien à la prise de risque (69). D’ailleurs, à quatre ans, les enfants qui sont encouragés par leur père à prendre des risques et à explorer leur environnement lors de périodes de jeu se montrent moins anxieux (70). Longtemps sous-estimés, les jeux de bataille entre les enfants de quatre ans et leur père sont d’ailleurs associés à moins de difficultés émotionnelles chez les enfants, ce type de jeu étant une occasion propice pour l’enfant d’apprendre à reconnaître les émotions et à gérer l’agressivité (71). Ceci s’explique par le fait que les jeux physiques, tels que les jeux de batailles, sont des moments excitants et déstabilisants où les enfants sont encouragés à prendre des risques dans un contexte sécuritaire et où ils apprennent à gérer de façon autonome des situations qui leur sont moins familières (72).

Une fois adolescents, un niveau d’engagement paternel plus élevé auprès des jeunes est associé à moins de symptômes d’hyperactivité et de difficultés socioaffectives chez ces derniers (73). De la même manière, avoir un père plus disponible et pouvoir prendre fréquemment part à des activités conjointes avec lui est associé à la présence d’une meilleure estime personnelle chez ces jeunes (74).

Les bénéfices de l’engagement paternel pour les parents

La participation du père dans les soins apportés aux enfants est liée à moins de stress parental chez les mères (75,76), même lorsque les parents ne forment plus un couple (76,77). De leur côté, les pères plus investis auprès de leurs enfants ont une plus grande estime d’eux-mêmes, un meilleur sentiment d’auto-efficacité, et par conséquent, vivent moins de détresse psychologique (78). Selon plusieurs hommes, s’engager auprès de leurs enfants améliore leur bien-être personnel (79).

Plus la participation du père dans une variété d’activités (soins, jeux, tâches domestiques) augmente, plus les deux parents se disent satisfaits de leur relation conjugale (80–82). Lorsque les mères perçoivent qu’elles et le père de l’enfant s’entendent sur la façon de l’élever et partagent ensemble les responsabilités associées, ils rapportent une relation conjugale de meilleure qualité (81). De ce fait, une étude longitudinale démontre que la relation conjugale serait plus stable à long terme et moins sujette aux séparations, lorsque les pères s’occupent des enfants seuls au moins quelques fois par semaine lors de la première année de vie de l’enfant (83).

Les études font ressortir de multiples déterminants de l’engagement paternel, dont ceux relatifs au contexte socioculturel. Il devient ainsi intéressant de se centrer de façon plus spécifique sur les réalités propres au contexte québécois.

Selon les données recensées en 2017, c’est en moyenne vers 28 ans que les hommes canadiens deviennent pères pour la première fois (84). De façon plus spécifique, chez les pères du Québec (85) :

  • 70 % vivent en couple et parmi eux, 16 % vivent au sein d’une famille recomposée;
  • 46 % vivent au sein d’une famille avec un seul enfant, 39 % avec deux enfants et 15 % avec trois enfants ou plus.

Une forte majorité de pères sont sur le marché du travail, ce qui occasionne parfois différents défis de conciliation entre leurs différentes responsabilités. Parmi les pères d’enfants de 0-5 ans en 2015 (86) :

  • 91 % occupent un emploi et 0,8 % restent à la maison par choix;
  • Seulement 7 % d’entre eux travaillent à temps partiel, la majorité travaille à temps plein et 33 % travaillent plus de 40 heures par semaine;
  • 44 % affirment vivre fréquemment deux situations de stress ou plus comme devoir courir toute la journée, être physiquement épuisé à la fin de la journée, avoir l’impression de ne pas avoir assez de temps pour soi ou pour les enfants et être préoccupé par le comportement ou les difficultés de leur enfant;
  • 15 % de ceux qui occupent un emploi vivent un niveau élevé de conflit famille-travail;
  • 23 % des pères perçoivent le revenu familial comme insuffisant pour subvenir aux besoins de base de la famille.

On retient surtout que chaque père vit sa paternité à sa façon, selon les ressources et les défis qui s’offrent à lui. Certaines réalités familiales comme l’immigration, la séparation, l’homoparentalité, la précarité financière ou le jeune âge au moment de devenir parent teintent différemment l’expérience paternelle et permettent de constater que, bien que des groupes d’hommes partagent des expériences similaires, les réalités paternelles sont plurielles et diversifiées et demandent ainsi un accompagnement adapté aux besoins spécifiques de chaque homme. Nous présentons ainsi brièvement certaines de ces réalités afin de mieux apprécier les défis qui y sont associés sur le plan parental.

Les pères ayant vécu l’immigration

Parmi les pères québécois recensés en 2011, 17 % d’entre eux sont nés à l’extérieur du Canada (87) et cette proportion grimpe à 25 % chez les familles qui comptent au moins un enfant âgé de 0 à 5 ans (86). Ces familles se retrouvent partout au Québec, mais 87 % d’entre elles habitent les régions de Montréal, de Laval et de la Montérégie et diffèrent de celles natives du Québec sur quelques points (87) :

  • Elles sont plus nombreuses : 25 % d’entre elles comportent 3 enfants ou plus;
  • Uniquement 5 % sont issues d’une recomposition familiale;
  • Les parents sont en moyenne plus âgés et plus scolarisés (53 % des familles sont formées de deux parents détenant au moins un diplôme d’études collégiales, comparativement à 37 % des familles natives du Québec);
  • Elles sont moins nombreuses à avoir deux parents en emploi (50 % comparativement à 77 %);
  • Elles sont plus nombreuses à compter au moins un parent au chômage.

Malgré une diversité de réalités au sein d’un groupe partageant une même origine ethnique, certains pères issus de pays où les rôles familiaux sont plus traditionnels peuvent expérimenter une forme de désorientation quant à leur rôle de père (88) :

  • Pour plusieurs de ces hommes, le rôle de pourvoyeur est central à leur identité de père. Certains expérimentent toutefois des difficultés à intégrer le marché de l’emploi, notamment en raison de problèmes, parfois d’impossibilité à faire reconnaître leurs qualifications et expériences professionnelles obtenues dans le pays d’origine. Un certain nombre d’entre eux doit alors envisager un retour aux études ou la perte de leur statut professionnel antérieur.
  • Les valeurs égalitaires du Québec et l’intégration des femmes au marché du travail peuvent accroître l’autonomie des femmes. Certains pères immigrants craignent alors pour la survie de leur couple, tandis que d’autres affirment plutôt s’être rapprochés de leur conjointe.
  • La famille se trouvant souvent plus isolée, certains pères apprécient avoir l’opportunité d’interagir davantage et de tisser des liens plus forts avec leurs enfants, mais expriment parfois une perte de repères quant aux façons de les discipliner.
  • Finalement, certains d’entre eux expérimentent différents obstacles d’accès aux services qui pourraient leur être bénéfiques : une barrière de langue, une méconnaissance des ressources, une différence de valeurs ou une difficulté à demander de l’aide.

Les pères en contexte de séparation

Plus d’un couple sur trois avec des enfants risque éventuellement de vivre une séparation conjugale (89). Une étude portant sur les ordonnances de pension alimentaire au Québec a démontré qu’en 2008 (90) :

  • 60,5 % des mères obtiennent la garde exclusive des enfants, soit 18,5 % moins souvent qu’en 1998;
  • 13,5 % des pères obtiennent la garde exclusive des enfants, soit 8,1 % plus souvent qu’en 1998;
  • 19,7 % des familles optent pour la garde partagée, où chacun des parents exerce au moins 40 % du temps de garde, ce qui représente une hausse de 11,6 % depuis 1998.

Les parents séparés sont plus susceptibles d’opter pour une garde partagée lorsque (91) :

  • Le niveau de conflit entre les parents est plus faible au moment de la séparation;
  • Le père apprécie son rôle de parent : il se sent efficace comme parent, prend plaisir à jouer ce rôle et perçoit différentes qualités chez son enfant;
  • La mère est moins disponible pour les enfants en raison d’un emploi à temps plein ou de symptômes élevés de dépression;
  • Les enfants sont plus âgés et les parents ont un niveau d’éducation plus élevé.

La décision officielle de se séparer serait plus souvent prise par les mères, et plusieurs pères affirment alors vivre un choc puisqu’ils ne l’avaient pas anticipée (92). Certains pères vivent la séparation plus difficilement que d’autres, notamment lorsqu’ils se retrouvent avec des difficultés financières importantes liées à la séparation (93), ou que leur conjointe était leur principale source de soutien social. Certains peuvent avoir tendance à éviter la souffrance liée à la séparation et à fuir leurs difficultés en s’investissant dans le travail, en consommant davantage d’alcool ou de drogues ou en adoptant des comportements à risque (94). Afin d’éviter les conflits avec la mère des enfants et par crainte de perdre l’accès à ces derniers, certains pères évitent de négocier le partage des biens et de la garde des enfants suite à la séparation (93), ce qui, paradoxalement, contribue à réduire leurs chances d’obtenir une garde partagée lors de procédures judiciaires (92). De plus, les situations conflictuelles sont plus propices à l’adoption de pratiques de veille parentale (gatekeeping) visant à contrôler, à limiter ou à cesser l’accès aux enfants, notamment en appliquant l’entente de garde avec rigidité ou encore en refusant les contacts entre le père et l’enfant en dehors de son temps de garde établi (95). Les situations de conflits post-séparation risquent ainsi d’entraver l’engagement paternel à long terme.

Les pères de familles homoparentales

Ces familles sont issues de recompositions, à la suite d’une relation hétérosexuelle antérieure, d’adoption, de procréation assistée (avec mères porteuses pour les pères) ou encore de coparentalité à trois ou quatre avec une personne, ou un couple, de sexe opposé (96). Certains hommes gais racontent qu’ils ont toujours su qu’ils tenteraient d’avoir des enfants, alors que pour d’autres, la concrétisation de leur projet parental leur semblait initialement impossible, en raison de leur orientation sexuelle (97–99). Bien que plusieurs pères soient ouverts et à l’aise d’afficher leur orientation sexuelle avec leur enfant et leur entourage, certains mentionnent avoir constamment besoin de dévoiler à nouveau leur orientation sexuelle pour expliquer l’absence de mère (97), et d’autres appréhendent le jour où l’enfant ira à l’école et vivra peut-être des difficultés en raison de la différence de sa structure familiale (97, 98).

Au Québec, sur les 2200 familles constituées de parents de même sexe recensées en 2016, 20 % sont formées de deux pères, et ces derniers sont plus âgés que les familles composées de deux mères (85). Ces familles se retrouvent partout au Québec, mais le tiers d’entre elles habitent les régions de Montréal et de la Capitale-Nationale. Ces familles diffèrent des familles hétéroparentales sur quelques points (100) :

  • Les parents sont en moyenne plus scolarisés (49 % des familles homoparentales sont formées de deux parents détenant au moins un diplôme d’études collégiales, comparativement à 32 % des familles hétéroparentales);
  • Elles sont plus nombreuses à avoir deux parents en emploi (74 % comparativement à 66 %).

Au sein de familles homoparentales, les parents adoptent un partage des tâches relativement égalitaire et, bien qu’une majorité reconnaisse qu’un des deux conjoints en fait davantage que l’autre, ils s’avouent satisfaits et considèrent ce partage comme équitable (101). Auprès de leurs enfants, les pères homosexuels adoptifs font preuve de sensibilité parentale (102) et s’impliquent dans les soins, le soutien émotionnel et les jeux physiques (101). Les enfants adoptés par deux pères ont un niveau d’attachement à leurs parents et un niveau de problèmes de comportement comparables aux autres enfants de la population générale (102).

Les pères en situation de précarité financière

Parmi les familles québécoises comptant au moins un enfant âgé de 0 à 5 ans, 24 % d’entre elles ont un revenu familial inférieur à la mesure du faible revenu (86). Ces familles sont proportionnellement plus nombreuses à Montréal qu’ailleurs au Québec (86). Les parents sont plus à risque d’être sous le seuil d’un faible revenu s’ils (86) :

  • sont à la tête d’une famille monoparentale (davantage s’il s’agit d’une femme);
  • sont nés à l’extérieur du Canada;
  • n’ont aucun diplôme (risque plus élevé si aucun des deux parents n’a de diplômes);
  • n’occupent pas d’emploi (risque plus élevé lorsque les deux parents sont sans emploi).

Les parents de ces familles sont proportionnellement moins nombreux à (86) :

  • percevoir être fréquemment soutenus par leur réseau social;
  • utiliser les services périnataux, comme les rencontres prénatales ou les services de soutien à l’allaitement;
  • bénéficier des services d’un médecin de famille pour leurs jeunes enfants.

Certaines études ont démontré qu’au sein des familles à faible revenu, les parents tendent à adopter une vision un peu plus traditionnelle des rôles parentaux, où les soins aux enfants sont davantage confiés à la mère et le fait de subvenir aux besoins financiers de la famille serait assumé par le père (103–105). Sans être centrale à leur identité et à la façon dont ils conçoivent leur rôle parental, la dimension de pourvoyeur demeure toutefois importante aux yeux des pères en situation de précarité économique et la difficulté à subvenir adéquatement aux besoins financiers de leur famille peut engendrer différentes conséquences négatives pour leur santé psychosociale. En effet, les pères de familles à faible revenu sont moins susceptibles de se sentir compétents comme parents (106) et plus susceptibles de présenter des symptômes dépressifs (23). Les symptômes dépressifs sont aussi plus présents chez les pères sans emploi (23) et ces derniers expriment davantage vivre de stress parental (107). Finalement, advenant une séparation avec la mère de leur enfant, leur précarité d’emploi complexifie grandement leur capacité à concilier leur disponibilité pour l’enfant et le besoin de maintenir une stabilité financière (103).

Les hommes qui deviennent pères à un plus jeune âge

Certains hommes vont devenir pères avant l’âge de 25 ans, à une période de vie au cours de laquelle peu d’entre eux ont à assumer de grandes responsabilités comme celles qui accompagnent la venue d’un enfant. Pour plusieurs jeunes hommes interrogés lors d’études québécoises, la grossesse était souvent non planifiée et certains ont eu l’impression de s’en faire imposer la poursuite par la mère de l’enfant avec qui ils étaient en couple depuis peu (108–110). Plusieurs de ces pères n’ont pas de diplôme d’études secondaires, occupent des emplois précaires et vivent un stress financier plus important au cours de la première année de vie de l’enfant (108–110).

La qualité des relations avec la mère de l’enfant et avec les grands-parents s’avère déterminante pour leur permettre d’être présents auprès de l’enfant. Ainsi, en présence de conflits, leur accès à l’enfant devient plus difficile, mais lorsque la relation est soutenante, il leur est plus facile de voir leur enfant fréquemment, même en cas de séparation conjugale (108, 109). Pour plusieurs de ces jeunes hommes, devenir père s’est avéré une grande motivation à modifier certaines habitudes de vie ou de consommation, à rechercher une stabilité financière et d’emploi ainsi qu’à devenir plus responsables qu’ils ne l’étaient auparavant (108, 109).

Les différentes caractéristiques décrites viennent ainsi influencer la dynamique vécue au sein du couple parental. On peut ainsi s’interroger sur la façon dont ce couple se coordonnera pour bien répondre aux besoins de l’enfant. On s’intéresse ainsi aux enjeux relatifs à la coparentalité.

La coparentalité est un concept qui a été mis de l’avant au début des années 1980 en réponse aux nombreuses transformations que connaissait la famille, principalement en regard de l’augmentation des séparations et des divorces (111). La coparentalité représentait alors le maintien d’une relation entre les parents à la suite de la séparation du couple.

Aujourd’hui, il est reconnu qu’une relation coparentale s’établit lorsqu’au moins deux individus ont une responsabilité conjointe à l’égard du bien-être d’un enfant, peu importe la structure familiale (112). Une relation coparentale peut donc s’établir entre deux personnes qui forment aussi un couple ou encore entre deux personnes n’ayant jamais formé un couple amoureux. Essentiellement, la coparentalité représente la capacité des parents à travailler en équipe pour le bien de l’enfant. La communication est essentielle à l’établissement d’une relation coparentale coopérative et cette dernière s’observe lorsqu’il y a (113) :

  • accord sur l’éducation des enfants; degré d’entente et partage des valeurs similaires entre les figures parentales quant à la manière d’élever et de socialiser les enfants;
  • soutien de l’autre parent; reconnaissance et respect, contrairement au dénigrement et à la critique de la compétence, de la contribution et des décisions de l’autre parent;
  • répartition des tâches et responsabilités; partage satisfaisant des tâches et responsabilités liées aux enfants pour chacun des parents;
  • gestion conjointe des dynamiques familiales; contribution de chaque parent à des relations familiales équitables et harmonieuses, par exemple en évitant d’exposer l’enfant aux conflits conjugaux, en n’impliquant pas d’autres membres de la famille (enfants, grands-parents) dans les décisions et conversations qui concernent les parents ainsi qu’en maintenant un équilibre entre les moments d’interactions de chaque parent avec l’enfant.

Un sondage québécois révèle que 92 % des pères jugent important de faire équipe avec l’autre parent pour s’occuper des enfants (114). Les bases de ce travail d’équipe s’établissent dès la grossesse. En effet, les parents qui se soutiennent davantage et utilisent moins de stratégies de dénigrement lorsque l’enfant est âgé de 9 mois sont ceux qui, au moment de la grossesse, étaient déjà en mesure de démontrer une relation coparentale de qualité lors d’une période de simulation avec une poupée (115). Parmi d’autres facteurs influant sur la capacité des parents à se soutenir et à coopérer dans leurs rôles parentaux, le stress (27, 116) et la présence de symptômes dépressifs (117) auraient une influence négative. Chez les parents en couple, la qualité de la relation conjugale favorise la relation coparentale (33, 118), mais l’inverse est aussi valable (81, 119).

Établir une relation coparentale de qualité favorise le bien-être des enfants et des parents, et facilite le maintien de la relation père-enfant lors d’une rupture conjugale. En effet, les enfants dont les parents s’entendent et se soutiennent dans l’exercice de leur rôle parental démontrent moins de symptômes d’anxiété et de dépression, moins de problèmes de comportement, une plus grande estime personnelle et de meilleures performances académiques (120–122). De leur côté, les parents qui perçoivent être dans une relation coparentale soutenante expriment moins de stress lié à leur rôle de parent (119, 123). Les parents qui peuvent compter sur le soutien de leur conjoint pour exercer leur rôle parental sont aussi plus susceptibles de lire ou de raconter des histoires à leurs enfants et sont moins à risque d’élever la voix, de se mettre en colère ou de crier (86). Chez les pères qui n’habitent pas avec la mère de leur enfant, une relation coparentale coopérative favorise davantage de contacts avec ce dernier (124, 125), ainsi qu’un engagement de plus grande intensité (126). L’intérêt du concept de coparentalité est de porter un regard appréciatif sur les contributions respectives et complémentaires des deux parents. Cette perspective incite inévitablement à s’interroger sur cette contribution dans un contexte de rapports égalitaires entre chacun des parents.

Les pères d’aujourd’hui sont plus engagés dans les soins aux enfants et les tâches domestiques que ne l’étaient leurs propres pères; non seulement ils sont plus nombreux à prendre part aux activités domestiques, mais ils y consacrent aussi plus de temps qu’avant, rétrécissant ainsi l’écart entre les pères et les mères (127). Les études qui recensent l’utilisation du temps des adultes démontrent qu’il existe certaines différences entre les hommes et les femmes. Notamment, on retient que les hommes consacrent plus de temps hebdomadaire aux activités professionnelles que les femmes et que ces dernières assument davantage de responsabilités sur le plan des soins aux enfants et des tâches domestiques, sauf en ce qui a trait aux rénovations et travaux extérieurs (127, 128).

Au Québec, trois familles sur quatre dont le plus jeune enfant a moins de six ans sont composées de deux parents en emploi (129). Même lorsqu’elles occupent un emploi à temps plein, de manière générale, les mères tendent à accomplir une plus grande part des tâches liées aux enfants et à la maison (128, 130), surtout en ce qui concerne les soins et l’éducation des enfants, la période de l’année scolaire étant particulièrement chargée pour elles (127, 130). Les mères sont aussi majoritairement celles qui s’absentent du travail lorsque les enfants sont malades (131). Elles expriment, plus souvent que les hommes, ressentir davantage de pression liée au manque de temps (132) et sont aussi plus nombreuses que les pères à affirmer vivre fréquemment du stress et être moins satisfaites du partage des tâches (86). Ce phénomène pourrait notamment s’expliquer par le fait qu’elles effectuent, de manière générale, plus souvent que les pères d’autres tâches tout en s’occupant simultanément des enfants et qu’elles effectuent une plus grande part des tâches routinières, qui doivent être répétées tous les jours (aide aux devoirs, préparations des repas et des lunchs, bains des enfants, etc.), contrairement aux pères qui s’occupent plus souvent de tâches plus ponctuelles comme les travaux ou réparations extérieures (127). Elles sont aussi proportionnellement plus nombreuses à vivre un niveau plus élevé de conflit famille-travail (55), bien que les pères consacrent, en proportion, plus de temps qu’elles aux activités professionnelles (127).

L’inégalité du partage des tâches domestiques ou celles liées à la famille ne concerne pas que le temps passé à effectuer lesdites tâches, mais il représente aussi tout le travail invisible de gestion et de planification, travail communément appelé « charge mentale ». En effet, de manière générale, les femmes sont davantage responsables de réfléchir à ce qui doit être accompli et à organiser comment et par qui ce sera fait (133, 134). Elles sont généralement celles qui dressent les listes, prennent les rendez-vous et s’assurent que les tâches sont réalisées, par elles ou quelqu’un d’autre.

Il a été démontré que les hommes qui ont l’occasion de prendre un congé parental plus long ou en l’absence de la mère saisissent mieux cet aspect invisible de la parentalité et prennent davantage en charge une part équitable des activités et des responsabilités domestiques, même une fois de retour au travail (44, 45, 49). Chez les familles dont la mère prend la majorité du congé parental, ces dernières tendent à assumer la majeure partie des tâches liées aux enfants en raison de leur disponibilité pendant le congé, contribuant à installer des rôles plus traditionnels qui perdurent une fois le congé terminé (133). La promotion de rapports égalitaires au sein des familles peut débuter dès la période prénatale, notamment en encourageant une discussion ouverte sur les possibilités de partager le congé parental. Grâce à un partage équitable des tâches et des responsabilités parentales, les enfants seront aussi exposés à des modèles moins stéréotypés, favorisant aussi l’adoption de rapports égalitaires chez les générations futures (135).

Lorsqu’on les questionne directement, les pères éprouvent de la difficulté à nommer leurs propres besoins en période périnatale (136). Ils doutent de la légitimité de leurs besoins, c’est-à-dire qu’ils perçoivent que ceux-ci sont peu importants ou ne sont pas prioritaires comparativement à ceux de la mère (4, 8, 136).

Néanmoins, le récit des pères québécois de leur transition à la paternité met en lumière qu’ils ont besoin d’être reconnus comme parent à part entière, d’être informés sur ce qui les attend dans leur nouveau rôle, de prendre leur place et se sentir utiles auprès de leur famille et finalement d’être soutenus tout au long de cette transition (137).

Être reconnus

Tout au long de la période périnatale, les pères affirment l’importance que leur présence et leur expérience soient reconnues. Au Québec comme ailleurs, certains pères expriment se sentir complètement invisibles, ignorés par les différents professionnels de la santé qui ne leur adressent pas la parole, bien qu’ils soient aux côtés de la mère (1, 3–5, 136). Cette attitude contribue au sentiment des pères d’être des parents de second plan, d’être « de trop » (2, 4). Ces pères expriment alors une forte dissonance entre le discours social sur l’importance d’être engagés auprès de leur famille et l’accueil qui leur est réservé au sein des services périnataux (138). À l’opposé, les pères qui se sont sentis accueillis, alors que les professionnels s’adressaient directement à eux, ont eu l’impression que leur présence était souhaitée et qu’ils avaient la légitimité de poser leurs questions; ces pères sentaient qu’ils étaient reconnus comme parent à part entière (5, 138).

Les sujets abordés au cours des rendez-vous de santé ou des rencontres prénatales de groupe contribuent aussi au sentiment d’être reconnu ou non. Plusieurs pères affirment que lorsque ces rencontres abordent principalement, voire uniquement, ce qui concerne la mère et la naissance, ils ont l’impression de ne pas trouver de réponses à leurs besoins spécifiques (136, 139, 140). Ces hommes vivent aussi une forme de dissonance entre le discours prônant l’importance du soutien qu’ils doivent offrir à leur conjointe tout au long de la période prénatale et le manque d’information et de soutien qui leur est offert pour jouer ce rôle de manière satisfaisante (136). Plusieurs pères expriment le besoin que certaines rencontres ou discussions prénatales soient spécifiquement dédiées aux réalités paternelles, leur permettant d’être davantage outillés et de se sentir plus engagés dans le processus (139).

De plus, des pères déplorent que plusieurs rendez-vous et rencontres auprès des services sociaux et de santé se déroulent pendant leurs journées de travail ou alors qu’ils doivent prendre soin des autres enfants à la maison, limitant leur capacité à y prendre part et à recevoir des informations qui leur seraient essentielles (136, 139, 141). D’ailleurs, un père d’enfant d’âge préscolaire sur quatre affirme ne pas bénéficier de mesure de conciliation famille-travail (55) et une proportion équivalente de pères affirment se sentir jugés par leurs supérieurs lorsqu’ils demandent des congés ou des aménagements pour répondre à leurs obligations familiales (142). L’absence des pères lors des rendez-vous ne doit donc pas être perçue comme un simple manque d’intérêt ou de motivation de leur part, mais plutôt comme le reflet de leur besoin d’être encouragés et soutenus à demander et à se prévaloir des mesures de conciliation famille-travail qu’ils jugent nécessaires.

Être informés

Un des besoins des pères, le plus fréquemment mentionné dans la documentation scientifique recensée est un besoin d’information. Proportionnellement, les pères rapportent un peu moins de besoins en information que les mères, et ces dernières consultent plus fréquemment différentes sources d’information qu’eux (86).

En période périnatale, les pères canadiens souhaitent prioritairement recevoir des informations à propos des soins que requiert le nouveau-né (143), type d’information qui semble essentielle aux yeux des pères de tous horizons (144, 145). Au-delà de connaissances générales à propos de la santé et du développement de l’enfant, les pères expriment avoir besoin de connaissances sur les aspects pratiques des soins à prodiguer (2, 146). Les pères affirment aussi devoir apprendre comment soutenir leur conjointe au cours de la grossesse, de la naissance et de l’allaitement (143–145).

Puisque plusieurs pères ont été surpris des changements au sein de leur relation de couple, à la suite de l’arrivée de leur premier enfant, ils sont nombreux à indiquer qu’il serait important de les informer à ce propos afin qu’ils s’y préparent en période prénatale (2, 143, 145). Informer les pères à propos du fait que le temps et l’énergie — autrefois consacrés au couple — seront grandement réinvestis dans les soins au nourrisson au cours des premiers mois leur permettrait d’entretenir des attentes plus réalistes à l’égard de leur relation conjugale et de la sexualité en période postnatale (147). Après avoir accordé une priorité aux informations concernant leur enfant et leur conjointe, les pères canadiens expriment enfin un besoin d’être informés en lien avec leur propre bien-être, c’est-à-dire obtenir des informations concernant leur adaptation sur le plan émotif, à la suite de la naissance de l’enfant, la conciliation famille-travail ainsi que des outils pratiques pour mieux gérer les problèmes de sommeil et le stress (143).

Prendre leur place et se sentir utiles

Tout au long de la grossesse (5), la naissance (148) et l’allaitement (149, 150), les pères perçoivent devoir principalement jouer un rôle de soutien auprès de la mère de l’enfant (1, 4, 136). Puisqu’ils ne partagent pas la dimension physique de la transition, les pères ne peuvent qu’être témoins des inconforts, de la douleur ou, dans le cas de l’allaitement, de l’ampleur de la tâche vécue par les mères. Plusieurs cherchent alors à compenser cette iniquité en offrant un soutien moral, en réprimant leurs propres émotions afin d’afficher une sorte d’assurance et d’être sécurisants pour elles et en augmentant leur part du travail domestique (136, 148–151).

Toutefois, nombreux sont ceux qui rapportent se sentir inadéquats et sans ressources dans ce rôle de soutien. Ils aimeraient être davantage informés et accompagnés (1, 4, 136, 148, 152). Lorsque les professionnels les guident en leur expliquant des moyens concrets de prendre soin de leur partenaire, les pères ont davantage confiance en leur capacité d’être soutenants (153). Ils perçoivent aussi être plus utiles et sont plus satisfaits de leur expérience lorsqu’ils sont en mesure de jouer un rôle actif, d’être concrètemet impliqués dans le processus et de poser des gestes significatifs qui soulagent le fardeau de la mère (3, 148, 151, 152).

Les pères veulent aussi se sentir utiles et jouer un rôle actif auprès de leur enfant, notamment au cours de la période d’allaitement, période au cours de laquelle ils affirment avoir plus de difficulté d’accès à l’enfant et de la difficulté à établir un lien aussi fort que la mère avec lui (150, 154). Bien qu’ils aient particulièrement hâte à la période à laquelle ils pourront aussi nourrir leur enfant, les pères veulent prendre leur place et cherchent à y parvenir autrement que par l’alimentation; ils lui parlent doucement pendant l’allaitement, s’occupent de ses soins d’hygiène, le réconfortent en chantant, en le berçant ou en le massant, jouent avec lui pendant ses moments d’éveil et apprécient les moments où ils sont seuls avec lui (150, 154). En donnant aux pères l’impression d’être mieux outillés pour calmer l’enfant et soutenir la mère dans les soins du bébé (155), le massage du nourrisson pourrait aussi aider certains pères à se sentir plus confiants dans les soins (155) et moins stressés en regard de leur nouveau rôle (156).

Être soutenus

Les pères expriment le besoin d’être soutenus dans leur transition à la paternité grâce à la reconnaissance de leur existence et de leur expérience, à une information adaptée à leurs propres besoins et à un accompagnement qui les outille à prendre leur place auprès de leur conjointe et de leur enfant. Toutefois, certains pères vivent davantage de difficultés au cours de la période périnatale et pourraient bénéficier d’un soutien professionnel accru.

Une étude menée au Québec a démontré que jusqu’à 13 % des pères manifestent des symptômes élevés de dépression au cours du dernier trimestre de grossesse (157), ainsi qu’à deux et six mois post-partum (158). Les hommes qui éprouvent des problèmes de sommeil, des difficultés au sein de leur relation conjugale, ceux qui vivent du stress relié à leur rôle de parent et ceux qui se perçoivent peu efficaces ou compétents comme pères sont plus à risque d’éprouver des symptômes dépressifs au cours de la période périnatale (157–161). Jusqu’à 16 % des hommes manifestent aussi des symptômes élevés d’anxiété au cours de la période prénatale et jusqu’à 18 % en période postnatale (162). Les études suggèrent que les pères séparés (163) et les pères réfugiés ou immigrants (164) sont plus à risque de souffrir de détresse psychologique. Plutôt que de parler spécialement de dépression, d’anxiété ou de difficultés émotionnelles, plusieurs pères décrivent généralement ces symptômes en faisant référence au stress et à des symptômes physiques ou comportementaux comme des maux de tête, de la difficulté à se concentrer, une fatigue extrême ou de l’irritabilité (8).

Puisque les hommes consultent généralement moins les services de santé et les services sociaux que les femmes lorsqu’ils éprouvent une difficulté (165), dépister et offrir du soutien aux pères qui en auraient besoin représente donc un défi pour les intervenants qui doivent adopter des stratégies plus proactives, notamment en abordant les spécificités et en évaluant systématiquement la santé mentale des pères, au même titre que celles des mères, lors des rencontres prénatales ou des rendez-vous de suivi de santé. Pour plus d’informations sur la santé mentale en période périnatale, le lecteur est invité à consulter la fiche Santé mentale et troubles mentaux.

Outre la prévention, le dépistage et la prise en charge de difficultés psychologiques, les pères qui vivent dans différents contextes de vulnérabilité qui peuvent fragiliser leur bien-être et leur adaptation au rôle parental (immigration récente, séparation conjugale ou précarité socioéconomique, etc.) expriment parfois avoir besoin de soutien pour développer leur sentiment de compétence parentale ou retrouver une stabilité financière (166). Ces pères trouvent des bénéfices, lorsque les intervenants les accompagnent, en fonction de leurs forces et de leurs besoins distincts, en les mettant en relation avec les ressources de leur communauté ou en offrant des activités pères-enfants, des services d’aide à l’emploi, des groupes de discussion ou d’entraide, de l’aide pour trouver un logement, etc. (166).

Différentes modalités de soutien propres ou inclusives aux réalités paternelles existent au Québec et leur nombre tend à s’accroître avec les années, principalement dans le milieu communautaire (166). Qu’il s’agisse de services destinés aux parents de manière générale, soit les rencontres prénatales, les suivis prénataux, les soins lors de la naissance, le suivi postnatal, les activités familiales, ou d’autres ciblant des pères vivant dans des contextes particuliers, les jeunes pères, les pères défavorisés sur le plan économique, les pères immigrants, les pères séparés, etc., le soutien offert par les intervenants au cours de la période périnatale peut contribuer à l’engagement des pères auprès de leur famille.

Certaines caractéristiques de l’accompagnement des intervenants sont plus particulièrement appréciées par les pères et permettent une réponse efficace à leurs besoins en favorisant leur adaptation tout au long de la période périnatale.

Selon un récent sondage, les médecins joueraient un rôle clé pour les pères : ils forment non seulement le groupe de professionnels de la santé et des services sociaux les plus consultés par les hommes du Québec, mais leur pouvoir d’influence est plus grand que celui de la conjointe ou des amis lorsqu’ils recommandent aux hommes de consulter un intervenant psychosocial (167), par exemple. De plus, les hommes sont plus enclins à consulter s’ils perçoivent que la situation a un impact sur leurs enfants (167); il s’agit ici d’un levier important sur lequel l’ensemble des intervenants accompagnant les familles au cours de la période périnatale peut s’appuyer pour mieux sensibiliser, mobiliser et soutenir les pères qu’ils rencontrent.

En période prénatale

Au cours de la période prénatale, les pères peuvent bénéficier de différentes formes de soutien formel. Les suivis de grossesse offerts par les médecins, les infirmières et les sages-femmes en sont un exemple. Inviter les pères à exprimer leurs besoins, leurs attentes et leurs inquiétudes, leur rappeler l’importance de préserver un espace pour le couple au sein de l’expérience de la parentalité et les aider à trouver les rôles qu’ils souhaitent jouer lors de la naissance sont des moyens mentionnés par les sages-femmes pour créer un espace dédié aux pères et adopter une perspective familiale dans leur pratique (168).

Les rencontres prénatales de groupe constituent une autre forme de soutien fréquemment utilisée par les pères. Ces rencontres sont généralement appréciées par les pères, surtout lorsqu’ils apprennent de façon concrète comment soutenir leur conjointe pendant la naissance, grâce aux massages ou aux autres actions qu’ils peuvent accomplir (153, 169). De nombreux pères se sentent particulièrement interpellés par les activités de mise en pratique ou les informations qui concernent des gestes concrets qu’ils auront à poser (170). Les pères qui prennent part à des rencontres les préparant à la naissance physiologique, à la gestion de la douleur et au soutien qu’ils peuvent offrir à leur conjointe pendant l’accouchement (171) :

  • participent plus dans la salle d’accouchement et sont plus satisfaits du soutien qu’ils offrent à leur conjointe;
  • sont plus nombreux à qualifier l’expérience de la naissance comme étant positive;
  • présentent des niveaux d’anxiété moins élevés, deux heures après la naissance;
  • rapportent vivre moins de stress lié à leur rôle de parent, trois mois après la naissance.

Toutefois, les pères sont nombreux à déplorer le fait que les rencontres prénatales soient principalement centrées sur la grossesse, l’accouchement et l’allaitement, en fonction des besoins des mères, et très peu en fonction de leurs propres besoins et de leurs réalités (139, 172, 173). Plusieurs pères apprécient beaucoup les sessions réservées aux pères, puisqu’ils peuvent alors discuter de leur propre perspective avec ceux qui partagent leurs réalités (1, 5, 147, 169, 170). Ces hommes aimeraient aussi être mieux préparés à tout ce qui vient après la naissance : comment soutenir leur conjointe pendant l’allaitement, comment reconnaître les besoins du nouveau-né et assumer ses soins ou encore comment retrouver l’équilibre au quotidien (c’est-à-dire comment faire face à la fatigue, à la conciliation famille-travail, à l’impression de perte de contrôle, etc.) et au sein de la relation conjugale (2, 147, 173) ?

Les pères qui ont pu bénéficier de rencontres prénatales de couple les aidant à développer des attentes réalistes à propos de la parentalité, différentes habiletés de communication, de résolution de problèmes et de gestion de conflit, ainsi que leur capacité à travailler en équipe :

  • rapportent une meilleure communication avec leur conjointe et moins de détresse psychologique six semaines après la naissance (174);
  • démontrent une plus grande capacité à contribuer à une relation coparentale de qualité en période postnatale (175).

En période de travail et d’accouchement

Au cours du travail et de l’accouchement, nombreux sont les pères qui veulent être des participants actifs et pouvoir poser des gestes concrets tels que guider et encourager leur conjointe, l’aider à relaxer ou contribuer à soulager sa douleur (148, 151). Plusieurs sont conscients que des complications sont possibles au cours de la naissance; ils ont à cœur la sécurité de leur conjointe et de leur enfant et cherchent à assurer leur protection tout en négociant le respect du plan de naissance (151, 152). Les hommes perçoivent généralement l’expérience de la naissance de manière plus positive et satisfaisante lorsque les professionnels de la santé :

  • ont une attitude accueillante, calme et aidante (151);
  • les informent régulièrement à propos de la progression du travail et les rassurent sur le déroulement des événements (151, 152, 176);
  • les guident à propos des moyens concrets d’aider leur conjointe, en leur indiquant quand et comment procéder (148, 151, 152);
  • leur expliquent les interventions obstétricales requises et les incluent dans le processus décisionnel menant à ces interventions (148, 151, 152), particulièrement lorsqu’ils envisagent une césarienne non planifiée (176, 177).

Au moment de la naissance, certains pères apprécient pouvoir accueillir eux-mêmes leur enfant, couper le cordon et pouvoir enfin tenir leur enfant dans leurs bras ou encore le prendre en peau à peau (151, 152). Chez les pères d’enfants prématurés, la pratique du peau à peau est particulièrement appréciée, puisqu’elle leur permet de développer leur identité de père et leur lien avec leur enfant, tout en leur donnant l’impression de faire quelque chose de bénéfique pour ce dernier (178, 179). Grâce à cette pratique, ces pères ont aussi l’impression de jouer un rôle tout aussi important que celui de la mère auprès de l’enfant prématuré (180).

En période postnatale

Plusieurs pères rapportent que le conflit d’horaire entre les services offerts au cours de la période périnatale et leur travail constitue un obstacle majeur à leur participation au sein des services destinés aux familles (136, 173, 181–183). Grâce au congé de paternité, les intervenants du Québec disposent d’une opportunité unique au Canada pour soutenir les pères en période postnatale. Une fois le congé terminé, nombreux sont les pères qui apprécient la flexibilité et la souplesse des modalités de soutien, leur permettant d’y prendre part tout en respectant leurs autres engagements (166). Les rencontres de groupe n’étant pas toujours possibles, appréciées ou indiquées, des pères expriment la nécessité de pouvoir bénéficier d’une diversité de sources d’information et de services qui intègrent les besoins des pères : vidéos, documents écrits, ressources en ligne, rencontres en personne (2, 173). 

Généralement, les pères recherchent des services qui répondent à un besoin concret (166, 173, 182), et ces besoins sont plus souvent orientés vers des dimensions pratiques (difficulté de comportement ou de sommeil chez l’enfant, emploi, information juridique en cas de séparation, etc.), que vers des difficultés émotionnelles (93, 173, 182, 184). Toutefois, une réponse rapide au besoin exprimé permet le développement d’un lien de confiance envers l’intervenant et peut servir de tremplin vers la réponse à d’autres besoins par la suite (93, 166, 184).

Plusieurs pères sont particulièrement réticents à discuter de leurs difficultés personnelles et à se montrer vulnérables; ils craignent d’être jugés et perçus comme faibles (93, 173, 181, 182, 185). Lors de rencontres de groupe, ils peuvent être alors initialement peu participatifs et préférer adopter un rôle d’observateur afin de développer leur confiance envers les intervenants et les autres participants (93, 185, 186). Une fois la confiance établie, plusieurs pères apprécient le soutien que leur offrent les rencontres de groupe entre hommes; ils s’échangent des conseils pratiques, bénéficient de l’expérience de ceux qui ont vécu des expériences semblables, s’offrent mutuellement du soutien et développent parfois des liens d’amitié (93, 182, 185, 186).

De nombreux pères insistent sur le fait qu’ils préfèrent des services avec une ambiance plus décontractée, où ils n’ont pas l’impression d’assister à un cours magistral (182, 183, 186) et où l’humour permet de détendre l’atmosphère, malgré des discussions portant parfois sur des enjeux sérieux (93, 185). En période postnatale, plusieurs pères ont une préférence pour les activités père-enfant centrées sur le jeu, mais où il serait possible de recevoir en même temps différentes informations concrètes sur le développement de l’enfant, la discipline, la sécurité, la conciliation famille-travail, la coparentalité ou la séparation, par exemple (183).

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Auteure
Kate St-Arneault, Université de Montréal

Collaborateurs
Diane Dubeau, Université du Québec en Outaouais
Carl Lacharité, Université du Québec à Trois-Rivières
Raymond Villeneuve, Regroupement pour la valorisation de la paternité

Chargée de projet
Pascale Turcotte, INSPQ

Sous la coordination de
Roseline Olivier-Pilon, INSPQ

Mise en page et relecture
Marie-France Lepage, INSPQ
Sophie Michel, INSPQ
Anouk Sugàr, INSPQ

Date de création : novembre 2019