La population est exposée à une multitude de contaminants par l’entremise de l’air, de l’eau, des sols, des aliments ou des produits de consommation. La biosurveillance consiste en la mesure des concentrations de composés chimiques ou de leurs biomarqueurs dans le corps humain, plus particulièrement dans les matrices biologiques comme le sang et l’urine. Elle permet d’évaluer l’exposition des populations aux contaminants chimiques présents dans l’environnement et, à ce titre, fournit les bases scientifiques nécessaires à la prévention et à la réduction de cette exposition.
Les sources d'exposition aux contaminants chimiques dans l'environnement
À titre d’outil d’aide aux décisions en santé publique, la biosurveillance permet de :
- déterminer l’exposition de base de la population par la définition de l’imprégnation, c’est-à-dire la mesure des concentrations dans le sang et dans l’urine d’individus exposés au bruit de fond environnemental ;
- détecter de nouveaux contaminants faisant leur apparition dans le profil d’exposition de la population et, ainsi, de mettre en lumière des problématiques émergentes ;
- réaliser le suivi de tendances temporelles grâce à des mesures répétées dans le temps et de déceler des variations géographiques, ou bien de populations vulnérables ou à risque ;
- planifier et d’évaluer l’efficacité d’interventions en santé publique.
Stratégie québécoise de biosurveillance
La Stratégie de biosurveillance vise une meilleure compréhension de l’exposition de la population québécoise aux contaminants environnementaux. Elle répond aux besoins exprimés par l’ensemble des acteurs et actrices du domaine de la santé environnementale en matière d’actions concertées en biosurveillance. Plus précisément, la Stratégie vise à harmoniser les actions en biosurveillance et à favoriser les échanges entre les parties prenantes du milieu de la santé sur cette question.
Cette stratégie a été élaborée par l’INSPQ avec la collaboration du ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec (MSSS) et la participation de la Table de concertation nationale en santé environnementale (TCNSE). Elle est le résultat d’une réflexion collective sur la place de la biosurveillance en santé publique.
L’atteinte des objectifs décrits dans la Stratégie de biosurveillance est assurée par le Groupe scientifique sur la biosurveillance.
Services offerts en biosurveillance
Groupe scientifique sur la biosurveillance
Le Groupe scientifique sur la biosurveillance est constitué de professionnelles et de professionnels ainsi que de médecins travaillant au sein de la Direction de la santé environnementale, de la toxicologie et au travail de l’INSPQ. Il rassemble ainsi différentes expertises nécessaires à la biosurveillance, soit la santé publique, l’épidémiologie, la toxicologie et la chimie analytique.
Ce groupe scientifique contribue au développement d’activités de biosurveillance concertées, à la consolidation des compétences du réseau de santé publique en la matière et à la promotion de l’innovation dans les diverses disciplines concernées par la biosurveillance.
Pour répondre aux besoins du réseau de la santé publique, l’offre de service du groupe scientifique s’articule autour de l’expertise-conseil, la production et la diffusion de données de biosurveillance et le développement d’outils et de méthodes analytiques.
Services offerts
Expertise-conseil destinée aux acteurs de la santé environnementale
- Produire des avis d’expertise à la demande des DSPublique ou du MSSS sur des sujets liés à la biosurveillance.
- Formuler des recommandations quant à la pertinence d’avoir recours à la biosurveillance pour répondre à une question de santé publique.
- Examiner la faisabilité et la portée d’études de biosurveillance, ainsi qu’en énoncer les avantages, les limites et les pièges à éviter.
- Réviser ou participer à l’élaboration de devis d’études de biosurveillance afin de soutenir les DSPublique qui souhaitent mettre en place de telles études, dans le cadre d’une enquête épidémiologique ou d’un projet de recherche.
- Fournir des réponses sur divers aspects de la biosurveillance, notamment en ce qui a trait au choix des biomarqueurs à analyser1, aux matrices biologiques à échantillonner, aux méthodes analytiques les plus appropriées et aux considérations statistiques à prendre en compte.
- Conseiller, orienter ou accompagner les DSPublique dans l’élaboration de chartes de projet ou dans la conception de montages financiers en lien avec la réalisation d’activités de biosurveillance.
- Appuyer les demandeurs dans l’interprétation, la communication des résultats et la détermination d’enjeux éthiques qui s’y rapportent.
Production et diffusion de données de biosurveillance
- Produire des données de biosurveillance de qualité, notamment sur les niveaux d’imprégnation de la population québécoise (ou de sous-groupes de cette population).
- Analyser les données de biosurveillance de la population québécoise et les interpréter de manière descriptive ou selon une approche basée sur la santé.
- Assurer une veille scientifique sur la biosurveillance ainsi que sur les disciplines qui la soutiennent, notamment l’épidémiologie, la toxicologie et la chimie analytique.
Développement d’outils et de méthodes analytiques
- Concevoir et réaliser des activités de transfert de connaissances.
- Proposer des outils de communication adaptés aux différents publics cibles.
- Développer des méthodes analytiques pour des substances émergentes.
- Élaborer des approches analytiques moins coûteuses et utilisant des matrices biologiques moins invasives
Soumettre une demande au Groupe scientifique sur la biosurveillance
- Pour soumettre une demande d’expertise au groupe scientifique, remplissez le Formulaire de demande , puis envoyez-le au groupe au moyen de son adresse courriel : [email protected].
- À la suite de la réception de la demande, vous recevrez un accusé de réception. Un retour plus complet vous sera ensuite fait afin de cadrer la demande et, si nécessaire, de préciser certains éléments de la requête.
- Le groupe scientifique s’assurera ensuite de constituer une équipe de projet à même de répondre à la demande. Au besoin, des expertes et experts externes (du milieu universitaire par exemple) pourront être contactés en vue de mobiliser l’expertise requise.
- Pour chacune des demandes, un échéancier réaliste visant à répondre aux besoins des diverses parties prenantes sera alors établi avec vous, tout comme la forme de la production qui sera réalisée par le groupe (ex. : recension d’écrits scientifiques, court avis, réponse par courriel, etc.).
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Seuls les frais associés à l’expertise-conseil sont assumés par l’INSPQ et non les coûts associés aux analyses de laboratoire que réaliserait le CTQ à la suite de recommandations du groupe scientifique.