Encadré 1 − Les mauvais traitements subis par les élèves de la part des adultes de l’école
Les deux enquêtes menées par la CRSVME de l’Université Laval en 2013 et en 2015 ont également mis en évidence un phénomène préoccupant que l’EVEQ avait révélé au début des années 2000, à savoir les mauvais traitements que les élèves ont subis de la part d’adultes de l’école. Les enquêtes de 2013 et de 2015 présentent des chiffres sensiblement comparables de ce phénomène. Globalement, les élèves du secondaire rapportent dans une proportion plus élevée avoir été victimes de mauvais traitements3 de la part d’un adulte de l’école (environ 60 % de l’ensemble des actes de ce type rapportés, par rapport à 40 % pour les élèves du primaire). Même si le pourcentage d’élèves qui rapportent avoir subi de telles agressions souvent ou très souvent est très faible (entre 0,15 % et 2,35 % en fonction des différentes catégories), le phénomène de mauvais traitements que subissent les élèves ne saurait être gardé sous silence, d’autant plus qu’ils se produisent dans un milieu éducatif dont une des missions principales concerne justement la socialisation, ainsi que la sécurité et le bien-être physique et psychologique des élèves. L’influence et le rôle de modèle que jouent les adultes à l’école sont considérables. La relative importance de ces résultats mérite d’être soulignée. Ces résultats font également écho aux résultats obtenus par l’EVEQ une quinzaine d’années plus tôt. En effet, cette enquête avait révélé que 16 % des élèves du primaire et 29 % du secondaire auraient été ridiculisés ou insultés par un adulte de l’école au moins une fois pendant l’année, alors que près de 9 % des répondants au primaire et 7 % au secondaire rapportaient avoir subi au moins une agression physique intentionnelle de la part d’un adulte à l’école. Il convient de préciser que les catégories « Ignoré-e lorsque ridiculisé-e/insulté-e » et « Ignoré-e lorsque menacé-e/battu-e » ne figuraient pas dans les catégories proposées par le questionnaire de l’EVEQ, ce qui rend la comparaison des taux globaux avec ceux de l’enquête de la CRSVME plutôt hasardeuse. Toutefois, on peut affirmer sans trop se tromper que l’enquête de la CRSVME a permis de préciser les multiples facettes des mauvais traitements que certains élèves rapportent avoir subis de la part d’un adulte de l’école.