Le traitement initial usuel du syndrome cholinergique comprend l’administration d’atropine intraveineuse. Le présent article fait toutefois état d’un cas de syndrome cholinergique traité temporairement par du tropicamide dans une région isolée d’un pays en développement. Ainsi, un enfant de 6 ans présentant un syndrome cholinergique s’est rendu dans un centre de santé d’Haïti. L’affection avait tout d’abord été traitée comme un sepsis, puis après quatre heures d’intervention, le diagnostic de syndrome cholinergique a été posé. En l’absence d’atropine, l’équipe de soins a administré au jeune patient 13 ml d’une solution ophtalmique de tropicamide de 1 % par voie intrarectale. L’amélioration initiale de la condition de l’enfant a permis son transfert dans un centre de soins plus avancés. Par la suite, une dose d’atropine lui a été administrée en raison de la réapparition des symptômes. Toutefois, 18 heures après l’administration du tropicamide et peu de temps après l’administration de l’atropine, l’enfant est décédé. Plusieurs hypothèses peuvent expliquer ce décès, dont un probable effet de vieillissement et l’inefficacité de l’atropine utilisée. Par ailleurs, il faut noter que le cas décrit dans cet article est le premier cas de syndrome cholinergique traité par une médication ophtalmique anticholinergique rapporté dans la littérature scientifique. De fait, lorsque les ressources sont limitées, ou dans l’éventualité où se produirait un incident comportant un grand nombre de victimes et que l’atropine intraveineuse serait insuffisante ou indisponible, l’usage de cette solution de rechange pourrait être indiqué.