Surveillance des maladies infectieuses chez les utilisateurs de drogue par injection – Épidémiologie du VIH de 1995 à 2010 – Épidémiologie du VHC de 2003 à 2010
Les infections par le VIH et par le virus de l'hépatite C (VHC) chez les utilisateurs de drogue par injection représentent un enjeu de santé publique important au Québec.
Les données les plus récentes du réseau SurvUDI indiquent que la cocaïne demeure la drogue injectée par la plus grande proportion des participants (sauf à Ottawa où les opioïdes médicamenteux rattrapent la cocaïne), suivie par le Dilaudid, l'héroïne, la morphine, l'oxycodone et le crack/freebase. L'injection de certains opioïdes (Dilaudid, oxycodone) a augmenté de façon importante, de même que la consommation de crack/freebase non injecté.
Après une diminution observée entre 1995 et 2002, le taux d'incidence du VIH est maintenant relativement stable, mais demeure élevé. Le taux d'incidence du VHC, quant à lui, continue à osciller à des niveaux très élevés (entre 20 et 30 séroconversions par 100 personnes-année).
La proportion de participants qui déclarent avoir utilisé des seringues déjà utilisées par d'autres personnes est en constante diminution et à son plus bas en 2010. L'injection quotidienne semble être en augmentation, tandis que la cocaïne comme drogue la plus souvent injectée est en diminution.
Environ le quart des participants infectés par le VIH et/ou ayant des anticorps contre le VHC l'ignorent. Trop peu sont pris en charge et traités.
Ces données suggèrent que des moyens doivent être mis en place au Québec pour augmenter l'utilisation du matériel stérile d'injection, en tenant compte des changements dans les drogues consommées. La promotion du dépistage régulier du VIH et du VHC doit également demeurer une priorité.