Surveillance du trouble du déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) au Québec
Ce rapport présente les données sur le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) tirées du Système intégré de surveillance des maladies chroniques du Québec (SISMACQ). Il renferme les plus récentes données disponibles du SISMACQ (2015-2016), ainsi que les données sur les tendances et les variations temporelles (2000-2016) du TDAH chez les personnes âgées de 24 ans et moins.
- Les estimations obtenues à partir du SISMACQ montrent un accroissement constant du TDAH dans le temps. En 2015-2016, il y avait au Québec 240 535 enfants de 1 à 24 ans avec un diagnostic de TDAH. La prévalence à vie s’établit à 11,3 % avec un ratio de deux garçons pour une fille.
- La proportion de personnes avec TDAH diffère selon l’âge des personnes et varie entre les régions, allant de 6,9 % à 16,6 %. Les différences interrégionales pourraient être associées, en partie, à la disponibilité des ressources et des équipements en santé, et aux trajectoires de soins dans les régions qui conduiraient à une sous ou sur évaluation des cas de TDAH.
- Les données du SISMACQ indiquent une prévalence moindre du TDAH chez les personnes issues de familles très favorisées sur le plan matériel (scolarité, emploi et revenu). Cependant, aucune différence n’a été observée sur le plan social (structure familiale et état matrimonial).
- Le taux d’incidence du TDAH s’élevait à 1,3 % en 2015-2016 au Québec, les garçons étant plus diagnostiqués que les filles. Toutefois, cet écart de taux entre les deux sexes se réduit avec l’avancement en âge pour atteindre à peu près un ratio égal à 1 chez les personnes dans la catégorie des 18-24 ans.
- L’examen des maladies physiques et mentales concomitantes effectué au cours de la vie indique, de manière générale, une prévalence plus importante parmi les personnes avec un TDAH en comparaison à la population générale sans TDAH.
- Les omnipraticiens et les pédiatres sont les médecins les plus consultés par les personnes avec un TDAH. L’examen du profil hiérarchique d’utilisation des services révèle qu’avec le passage à l’âge adulte, les personnes avec un TDAH ont moins recours aux pédiatres et aux psychiatres, mais consultent davantage aux urgences.
- Le taux de mortalité par suicide chez les personnes avec un TDAH est deux à trois fois plus élevé que dans la population générale sans TDAH.
L'information issue de ce rapport permet de dresser un portrait du TDAH au Québec sur la base des nouveaux indicateurs de surveillance développés dans le cadre du SISMACQ et fournit de nombreuses pistes pour de futures recherches.