Pandémie de COVID-19 : répercussions sur l’usage de médicaments et la polypharmacie
Faits saillants
La pandémie de COVID‑19 a eu un impact considérable sur les habitudes de vie, les contacts sociaux ainsi que sur l'offre et l'utilisation des services de santé, laissant présager certaines répercussions dans l’usage des médicaments. Ce rapport compare l’usage des médicaments observé durant la pandémie à celui auquel on aurait pu s’attendre en temps normal (usage prévu en absence de pandémie). Il examine la polypharmacie, soit la prise de cinq médicaments ou plus par une personne. Il s’intéresse aussi à diverses classes de médicaments (pour maladies chroniques ou aiguës) de même qu’à leurs différents contextes d’usage (amorce de traitement ou traitement en cours).
- L’amorce de traitements a diminué pendant la première vague de la pandémie. L’amorce de l’usage d’antibiotiques, des corticostéroïdes et des médicaments pour la maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC) et l’asthme est demeurée sous les prévisions jusqu’à la fin de l’étude en mars 2022. Pour d’autres médicaments, comme les antidiabétiques, on observe plutôt que l’amorce de leur usage a dépassé les prévisions de façon soutenue après la première vague.
- Lorsqu’on s’intéresse à l’ensemble des traitements en cours (amorcés récemment ou par le passé), on note que l’usage de la plupart des classes de médicaments visant les maladies chroniques est resté près des prévisions. Cette observation suggère que la plupart des gens déjà sous traitement pour ce type de maladies ont continué d’avoir accès à leurs médicaments, même pendant la première vague. Ce constat pourrait également expliquer pourquoi la diminution de la prévalence de la polypharmacie observée lors de la première année de la pandémie est demeurée assez faible.
- En somme, le système de soins semble avoir assuré l’accès continu à la plupart des classes de médicaments visant les maladies chroniques pour la majorité des personnes déjà diagnostiquées et traitées. Certains ralentissements dans l’amorce des traitements sont toutefois soupçonnés et pourraient avoir persisté deux ans après le début de la pandémie.
