Maltraitance envers les personnes aînées

Définition 

Proportion de la population de 65 ans et plus vivant à domicile ayant vécu de la maltraitance au cours des 12 derniers mois.  

Contexte 

Il y a maltraitance « quand une attitude, une parole, un geste ou un défaut d’action appropriée, singulier ou répétitif, se produit dans une relation avec une personne, une collectivité ou une organisation où il devrait y avoir de la confiance, et que cela cause, intentionnellement ou non, du tort ou de la détresse chez une personne adulte » (Ministère de la Santé et des Services sociaux, 2022). Selon les estimations à l’échelle mondiale, environ 1 personne aînée sur 6 subirait de la maltraitance au cours d’une année (Yon et al., 2017). Dans le contexte du vieillissement de la population, la maltraitance a le potentiel d’affecter un nombre de plus en plus grand de personnes aînées au Québec. 

Précisions méthodologiques  

• L’Enquête sur la maltraitance envers les personnes aînées du Québec (EMPAQ) porte sur les personnes de 65 ans et plus capables de répondre pour elles-mêmes et vivant à domicile ou dans certains milieux de vie collectifs comme les résidences privées pour aînés (RPA), les ressources intermédiaires et de type familial (RI-RTF). Un seul cycle de l’enquête est disponible à ce jour, soit celui de 2019.
• Certaines populations sont exclues de l’enquête, par exemple les personnes résidant dans les régions sociosanitaires du Nunavik ou des Terres-Cries-de-la-Baie-James ou dans les communautés autochtones. C’est aussi le cas des personnes incapables de répondre pour elles-mêmes (ex. : problème cognitif ou physique) ou de celles vivant en institution (ex. : CHSLD, hôpital, centre de réadaptation, centre de détention).
• Quatre types de maltraitance sous forme de violence (matérielle ou financière, physique, psychologique et sexuelle) ainsi qu’une forme de négligence (physique) sont considérés dans cet indicateur de l’EMPAQ. D’autres types de maltraitance, plus précisément la maltraitance organisationnelle, l’âgisme et la violation des droits ne sont pas documentés dans l’EMPAQ.
• Voici quelques exemples des types de maltraitance documentés dans l’EMPAQ :
  • La maltraitance matérielle ou financière : une personne prend le contrôle de l’argent ou des biens de la personne aînée sans son accord ou force celle-ci à modifier son testament; fraude ou vol d’argent.
  • La maltraitance psychologique : des gestes, des paroles ou des attitudes blessantes qui peuvent provoquer de la détresse comme des menaces, de la manipulation, ou se faire crier après.
  • La maltraitance physique : une personne retient de force la personne aînée, la bouscule, la pince ou la frappe.
  • La négligence physique : une forme de maltraitance physique qui consiste à ne pas se soucier des besoins d’aide de la personne aînée pour au moins une activité de la vie quotidienne (ex. : prendre ses repas, se laver, aller à la toilette, prendre ses médicaments).
  • La maltraitance sexuelle : être témoin d’exhibitionnisme ou de gestes obscènes qui rendent inconfortables, être forcé·e à regarder de la pornographie, être victime d’attouchements ou de rapports sexuels sans consentement.
• Une personne est considérée comme ayant vécu de la maltraitance au cours des 12 mois précédant l’enquête si elle a répondu « Oui » à au moins une des 33 questions sur les quatre types de maltraitance et une forme de négligence abordés.  
• L’indice de dépendance dans les activités quotidiennes (ou dépendance fonctionnelle) reflète le besoin d’aide de la personne aînée au cours des 12 mois précédant l’enquête pour réaliser les activités de la vie quotidienne (ex. : manger, s’habiller, se laver, aller à la toilette, prendre ses médicaments). L’indicateur a été séparé en deux catégories : ont besoin d’aide et n’ont pas besoin d’aide.
• Consultez les documents techniques de l’EMPAQ sur le site de l’Institut de la statistique du Québec pour plus de détails.

Limites méthodologiques 

• L’EMPAQ de 2019 ne permet pas de fournir des données représentatives pour les régions sociosanitaires.
• La fréquence de la maltraitance peut être sous-estimée. Certaines personnes peuvent être réticentes à rapporter les situations de maltraitance qu’elles vivent. De plus, l’enquête ne permet pas d’estimer la fréquence chez les personnes qui sont dans l’impossibilité de le faire par elles-mêmes, puisqu’une autre personne ne peut répondre à la place d’une personne aînée.
• Les personnes aînées peuvent vivre plus d’un type de maltraitance au cours de l’année précédant l’enquête. Au graphique 1.2, il n’est donc pas possible d’additionner les proportions selon les types de maltraitance pour estimer la fréquence globale de celle-ci.

• Maltraitance envers les personnes aînées (Page web mise à jour en juillet 2022).
• Prévenir la maltraitance pour un vieillissement en santé - Pistes de réflexion (mémoire publié en 2021).
• La maltraitance envers les personnes aînées (chapitre 5 du Rapport québécois sur la violence et la santé, 2018).