Objectif: Cet article fait état d’un cas d’intoxication sévère avec un BCC ayant nécessité des doses d’insuline impressionnantes avec des apports minimes de dextrose. Résumé du cas: Une femme de 47 ans est amenée par les ambulanciers après avoir ingéré des doses massives de vérapamil. Somnolente, en choc, la patiente répond peu à l’administration de salin normal, d’atropine, de glucagon, de calcium et de bicarbonates. Les amines sont rapidement augmentées jusqu’à ce qu’un cardiostimulateur intraveineux soit installé, environ 3 h 20 après son arrivée à l’hôpital et que la perfusion d’insuline agisse. Cette dernière est augmentée jusqu’à 500 U/h avec des apports minimaux de dextrose, les glycémies demeurant malgré tout supérieures à 20 mmol/L. L’administration d’émulsion lipidique 20 % est également tentée sans succès. La patiente a développé une acidose métabolique avec une hyperlactatémie, une insuffisance rénale, une insuffisance hépatique et des signes de surcharge qui sont graduellement rentrés dans l’ordre. Discussion: L’amélioration de l’état de la patiente semble avoir été consécutive à l’installation du cardiostimulateur endoveineux qui a été utilisé moins de deux heures, la perfusion d’insuline ayant probablement permis la stabilisation des signes vitaux, le sevrage des amines et le retour à un rythme sinusal. L’administration d’émulsion lipidique se serait montrée infructueuse. Son impact sur l’efficacité des autres traitements tentés est toutefois difficile à mesurer. Conclusion: Le cas de cette patiente met une fois de plus en évidence l’importance de l’administration précoce du protocole d’insuline-glucose lors d’intoxications graves par les BCC. Mots-clés: Intoxication aigüe, bloqueur du canal calcique, vérapamil, insuline-glucose.