Autogestion de la santé à l’aide du cannabis : portrait qualitatif de la population québécoise âgée de 21 ans et plus

Faits saillants

L’usage de cannabis à des fins d’autogestion de la santé est l’une des motivations les plus fréquentes parmi les personnes qui en consomment. L’autogestion désigne les actions prises par un individu pour préserver sa santé ou améliorer son bien-être, sans que cela repose sur un avis médical. L’objectif de ce projet de recherche était d’explorer l’utilisation du cannabis comme méthode d’autogestion de la santé au sein de la population québécoise consommant cette substance. Ce rapport présente les résultats d’entretiens qualitatifs menés auprès de 45 personnes âgées de 21 ans et plus, qui font un tel usage du cannabis. Les principaux constats sont les suivants :

  • Les motifs d’usage de cannabis à des fins d’autogestion de la santé sont multiples : santé mentale, inconfort physique, alternative aux médicaments, recherche de bien-être, etc.
  • Les frontières entre l’usage du cannabis à des fins d’autogestion de la santé et à des fins récréatives sont souvent floues pour les personnes participantes.
  • L’usage du cannabis est majoritairement perçu comme bénéfique pour la santé et peu risqué en raison de son origine naturelle. Toutefois, plusieurs personnes ont signalé des effets indésirables, surtout lorsqu’elles en consomment en grande quantité ou de manière quotidienne.
  • Les personnes utilisant le cannabis à des fins d’autogestion de la santé se renseignent principalement sur l’utilisation de cette substance via Internet, les réseaux sociaux et leurs proches. Ces individus retiennent avant tout les aspects positifs du cannabis, tandis que les aspects négatifs semblent ignorés ou absents de ces sources d’information.
  • La Société québécoise du cannabis (SQDC) est leur principale source d’approvisionnement en produits de cannabis. Cependant, certaines personnes participantes estiment que les informations sur l’autogestion de la santé par le cannabis y sont insuffisantes.
  • Les personnes participantes ont soulevé des problèmes d’accès aux services psychosociaux et de communication avec les professionnels de la santé. Elles soulignent, notamment, le manque d’informations sur l’usage du cannabis dans la gestion de la santé, ainsi que la stigmatisation des personnes qui en consomment. Elles estiment que l’absence de prise en charge médicale et le manque d’accompagnement professionnel dans l’utilisation du cannabis peuvent entraîner une augmentation de cet usage pour l’autogestion de la santé.
  • Le cannabis séché et fumé est le mode de consommation le plus fréquent, avec une préférence pour celui contenant du Delta-9-tétrahydrocannabinol (THC) à haute concentration. L’usage régulier, de trois à sept jours par semaine, est courant parmi les personnes participantes. Les capsules, les tisanes et la vaporisation, contenant davantage de Cannabidiol (CBD), sont les moins utilisées par les personnes participantes, mais les plus souvent choisies par celles qui recourent au cannabis exclusivement pour l’autogestion de la santé.

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ISBN (Digital)

978-2-555-01719-1

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