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Retour des médicaments périmés ou inutilisés aux fins de destruction du point de vue de la santé publique

L’accumulation des médicaments à domicile est une problématique répandue qui a des conséquences sur la sécurité et la santé humaine et animale. Cette publication fera état de différentes initiatives de retour des médicaments au Québec, au Canada et ailleurs dans le monde; des méthodes utilisées par le public pour se débarrasser des médicaments périmés ou inutilisés; et de la sécurité et de l’impact écologique de l’élimination des médicaments non désirés. 

Ingestion accidentelle de capsules de tiotropium

Les erreurs thérapeutiques suivant l’ingestion non intentionnelle de capsules de tiotropium destinées à être administrées par inhalation sont plus fréquentes qu’on pourrait le croire. En effet, le Centre antipoison du Québec a reçu 455 appels à ce propos de 2008 à 2013, et la majorité des patients étaient des femmes âgées de 65 ans et plus. Malgré le fait que l’ingestion de ces capsules ne comporte pas un risque significatif de toxicité, il ne faut pas oublier qu’elle peut causer un échec thérapeutique et augmenter les coûts de santé.

Nouveau dispositif auto-injecteur pour l'administration de naloxone approuvé aux États-Unis

La Food and Drug Administration des États-Unis a approuvé, en avril 2014, un nouveau dispositif pour l’administration de naloxone visant à renverser une intoxication potentiellement fatale par les opioïdes. Cet auto-injecteur facilite la prise en charge des intoxications aiguës et incite à réfléchir sur la possibilité de prescrire la naloxone en prévention chez les individus à risque, tels les consommateurs de drogues illicites et les patients prenant des médicaments opioïdes pour des douleurs chroniques. Plusieurs programmes ont été mis sur pied aux États-Unis et au Canada afin d’encadrer la distribution de naloxone à des fins préventives. Un tel usage implique la formation non seulement du patient, mais également de ses proches qui seront chargés de lui administrer l’antidote s’ils sont témoins d’une situation d’urgence. Une intoxication par les opioïdes peut avoir des conséquences importantes pour la santé, voire causer la mort si elle n’est pas rapidement prise en charge. L’approbation d’un auto-injecteur de naloxone au Canada permettrait d’agir rapidement et de sauver des vies.

Les agents de contrôle de foule

Les agents de contrôle de foule sont caractérisés par la production d’une sensation d’inconfort extrême sans toutefois entraîner une mortalité ou une morbidité importante. Leurs effets irritants s’exercent principalement au niveau ophtalmique, respiratoire, muqueux et cutané. Au Québec, les deux principaux agents utilisés sont le o-chlorobenzylidène malononitrile (gaz lacrymogène) et l’oléorésine de Capsicum (poivre de Cayenne). Cet article revoit le mécanisme d’action, les signes et symptômes, la décontamination ainsi que le traitement de l’exposition à ces deux agents de contrôle de foule.

Changements aux indications de n-acétylcystéine au Royaume-Uni

En septembre 2012, le Medicines and Health Products Regulatory Agency du Royaume-Uni a abaissé le seuil de traitement pour une intoxication aiguë à l’acétaminophène à une concentration 4 heures postingestion de 100 mg/L (662 µmol/L). Dans TOXBASEmd, l’outil de gestion des centres antipoison britanniques, la dose d’ingestion potentiellement toxique a aussi été abaissée à 75 mg/kg et devient donc la dose en référence pour diriger un patient vers un centre hospitalier. Puisque l’acétaminophène est un analgésique couramment utilisé, il est souvent impliqué dans des intoxications intentionnelles et non intentionnelles. Le Centre antipoison du Québec a participé à une étude des implications qu’il risque d’y avoir en suivant les recommandations britanniques sur les appels qu’il reçoit concernant l’acétaminophène. Avant d’adopter les mesures préconisées par les instances britanniques, il est pertinent de considérer leurs coûts-bénéfices et de revoir l’évidence ayant, depuis plus de 30 ans, établi la dose toxique des ingestions aiguës à 150 mg/kg et la concentration 4 heures postingestion de 150 mg/L (1000 µmol/L) comme seuil de traitement à la n-acétylcystéine.