Chaque année, le Centre antipoison du Québec (CAPQ) reçoit autour de 4 000 appels pour des ingestions d’acétaminophène (paracétamol, APAP). Dans bon nombre de cas, l’heure de l’ingestion est connue et on réussit à prévenir l’atteinte hépatique en utilisant le nomogramme de Rumack-Matthew pour l’interprétation du résultat de dosage sanguin et en commençant au besoin le traitement avec la N-acétylcystéine (NAC) moins de 8 heures après l’ingestion. Il existe malheureusement des situations où le nomogramme sera inutile, voire dangereux, et d’autres où la NAC sera utilisée de façon sous-optimale. De plus, le protocole de NAC est relativement compliqué, ce qui favorise les erreurs. Le présent article a pour but d’illustrer, au moyen de quelques exemples, ces deux types de situations et de tenter de suggérer des pistes de solution dans un domaine où les données probantes ne sont pas légion.