Affection post-COVID-19 chez le personnel de la santé du Québec : fréquence, évolution et facteurs de risque
Faits saillants
Ce rapport présente les résultats de l’enquête épidémiologique menée pendant l’été 2023 chez les travailleurs et travailleuses de la santé et des services sociaux (TdeS) du Québec visant à estimer la fréquence de l’affection post-COVID-19 (APC), ainsi que ses facteurs de risque et les soins de santé souhaités et reçus. L’APC est définie comme la persistance de symptômes pendant au moins 12 semaines suite à un épisode aigu de COVID-19.
Plus des trois quarts des TdeS ont déclaré avoir eu au moins un épisode de COVID-19 entre le début de la pandémie et l’été 2023.
- Parmi les TdeS ayant rapporté avoir eu la COVID-19, environ 15 % ont présenté des symptômes persistant pendant 12 semaines ou plus après l’infection initiale. Au moment de l’enquête, on estime que 6 % de tous les TdeS du Québec présentaient encore des symptômes d’APC.
- Le risque cumulatif d’APC augmente avec le nombre d’infections passant de 13 % avec une infection, à 23 % avec deux infections et atteignant 37 % pour trois infections.
- Un quart des cas d’APC qui présentaient des symptômes au moment de l’enquête avaient seulement des symptômes légers, 42 % avaient au moins un symptôme modéré sans symptômes sévères et un tiers avaient au moins un symptôme sévère.
- Les symptômes les plus fréquents chez les cas d’APC qui présentaient des symptômes au moment de l’enquête étaient la fatigue (72 %), de l’essoufflement (53 %), des problèmes de concentration ou de mémoire (50 % et 48 %) et du brouillard mental (44 %).
- Le risque d’APC était plus élevé chez certains groupes de TdeS : les femmes, les personnes de 40 à 59 ans par rapport aux plus jeunes ou aux plus âgées, les TdeS porteurs de maladies respiratoires chroniques, d’un trouble dépressif ou d’obésité, les personnes défavorisées sur le plan économique, celles appartenant à certaines minorités raciales/ethniques, celles dont la COVID-19 avait été sévère (cas hospitalisés ou cas ambulatoires avec au moins trois symptômes sévères) et celles qui avaient été infectées en début de pandémie pendant la période de circulation de la souche ancestrale du SRAS-CoV-2.
- Des soins médicaux ont été souhaités par 67 % des cas d’APC, mais obtenus par 48 % d’entre eux, alors que des services de réadaptation et de suivi psychologique ont été souhaités par les tiers des cas, mais obtenus par seulement 12 % de ceux-ci.
- La demande de soins médicaux, de services de réadaptation et d’ergothérapie et de suivi psychologique était de deux à trois fois supérieure chez les individus présentant des symptômes sévères de l’APC par rapport à ceux avec des symptômes légers.