L'usage de substances psychoactives chez les jeunes québécois : portrait épidémiologique
Au Québec, de nombreuses personnes sont interpellées par l'usage non médical de substances psychoactives (SPA) chez les jeunes et par les conséquences possibles de cet usage sur leur développement et leur épanouissement. Qu'ils proviennent du réseau scolaire ou de la santé, des milieux universitaires ou communautaires, qu'ils agissent en réadaptation, en prévention ou en recherche, tous tentent de mieux comprendre ce phénomène dans le but de mieux intervenir.
Le présent travail s'ajoute aux actions entreprises en ce sens et vise essentiellement à rassembler l'information existante pour tracer un état de situation le plus fidèle possible de l'usage de SPA chez les jeunes québécois, des conséquences de cet usage et des interventions probantes en matière de prévention. Il s'inscrit dans le cadre d'une entente entre la Direction générale des services sociaux (DGSS) du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS), l'Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) et l'Institut de la statistique du Québec (ISQ). Ce mandat découle de la mise en oeuvre du Plan d'action interministériel en toxicomanie 2006-2011 qui priorise le volet de la prévention. Dans le but de développer une expertise québécoise de santé publique dans le domaine des dépendances, le ministère confiait à l'INSPQ et l'ISQ, en novembre 2006, le mandat de réaliser les analyses nécessaires pour appuyer les politiques gouvernementales et soutenir la mise en oeuvre des interventions efficaces en prévention auprès de groupes spécifiques de la population.
L'organisation du travail nécessaire à cet état de situation s'est inspirée du modèle logique PRECEDE-PROCEED de Green et Kreuter (2005). Il correspond spécifiquement à l'étape PRECEDE du modèle qui détaille les éléments essentiels d'une analyse de situation préalable à l'implantation et à l'évaluation d'interventions dans le domaine de la santé. Les éléments que ces auteurs suggèrent de documenter sont illustrés à la figure 1. Plus précisément, l'usage de SPA chez les jeunes est un comportement qui peut avoir des conséquences sur la santé et la qualité de vie des jeunes. Ce comportement est lié à différents facteurs personnels et contextes environnementaux pouvant agir comme facteurs de risque ou de protection et sur lesquels il est possible d'agir par différentes stratégies.