La santé cognitive des personnes aînées : pourquoi et comment la préserver?
Depuis longtemps, la santé physique et la santé mentale occupent une place importante dans le réseau de la santé. Plus récemment, la santé cognitive est devenue un sujet d’intérêt en gérontologie. Les démences de type Alzheimer, qui constituent la majorité des troubles neurocognitifs majeurs, augmentent avec l’avancement en âge. Le nombre et la proportion de personnes âgées de 65 ans et plus croissent rapidement au Québec, reflet, entre autres, du vieillissement de la forte cohorte des baby-boomers. Actuellement, il n’existe pas de traitement curatif pour ces maladies. Toutefois, il serait possible d’agir en amont pour prévenir ou retarder certaines atteintes cognitives et ainsi diminuer leurs impacts.
Dans le cadre du Plan d’action 2018-2023 Un Québec pour tous les âges issu de la politique Vieillir et vivre ensemble, chez soi, dans sa communauté au Québec, l’Institut national de santé publique du Québec collabore à « promouvoir auprès des intervenants en promotion de la santé dans les établissements du réseau de la santé et des services sociaux les conditions qui favorisent une bonne santé cognitive, afin de permettre à ceux-ci de bonifier leurs interventions auprès des aînés » (mesure 32).
Ce court document synthèse s'adresse aux acteurs du réseau de la santé et des services sociaux, plus particulièrement ceux œuvrant en santé publique ainsi qu'à leurs partenaires. Il permet de réfléchir aux cibles et leviers qui sont à leur portée pour mettre en place des interventions liées au maintien ou à la préservation de la santé cognitive au cours de la vie et en particulier chez les personnes de 50 ans et plus. Dans le cas du déclin cognitif, il serait possible de le retarder et dans le cas des démences de type Alzheimer, de les prévenir ou de les retarder. La synthèse vise à éclairer et à outiller ces acteurs afin de mieux comprendre l'enjeu que représente la santé cognitive au Québec. D’autres publications portant sur la santé cognitive suivront dans les prochains mois.
Messages clés
- La population québécoise connait un vieillissement accéléré. En 2019, les personnes de 65 ans et plus représentaient 19,3 % de la population. En 2031, ce pourcentage atteindra 25 %.
- Les conséquences personnelles, familiales et sociétales des atteintes cognitives sont importantes, particulièrement chez les aînés les plus âgés.
- Adopter une approche populationnelle en intervenant auprès des individus et des environnements, avant et pendant la période de latence, pourrait modifier le cours de la maladie.
- Généralement, les personnes atteintes d’un trouble neurocognitif majeur sollicitent au moins deux proches aidants.
- Les mécanismes pour préserver la santé cognitive touchent la réserve cognitive et la santé vasculaire :
- L’activité physique et la participation sociale agiraient pour les deux mécanismes.
- La stimulation et l’entraînement cognitif, ainsi que la saine alimentation interviendraient pour l’un des deux mécanismes de préservation de la santé cognitive.
- L’intérêt porté à la santé cognitive est relativement récent et nécessite de composer avec d’importants défis. La période silencieuse de 15 à 20 ans précédant les manifestations cliniques des troubles neurocognitifs majeurs de type Alzheimer implique de longues périodes d’observation pour vérifier l’efficacité des différentes interventions touchant les facteurs de risque et de protection.