Distribution géographique et saisonnière des espèces de tiques d’importance médicale autres qu’Ixodes scapularis au Québec
Cette étude dresse un portrait de la diversité, de l’abondance et de la distribution spatiotemporelle des différentes espèces de tiques d’importance médicale et permet d’identifier la population à risque d’être piquée par les différentes espèces de tiques présentes au Québec. Au total, 13 espèces de tiques ont été collectées par des activités de surveillance acarologique entre 2007 à 2015. Les efforts québécois de surveillance ont jusqu’à présent focalisé sur l’I. scapularis, l’espèce de tique responsable de la maladie de Lyme. Toutefois, cette étude démontre la présence d’autres espèces de tiques d’importance médicale sur le territoire québécois.
Les autres espèces à surveiller
Les quatre espèces de tiques autres qu’I. scapularis prélevées sur les humains et les animaux au Québec les plus fréquemment soumises au Laboratoire de santé publique du Québec dans le cadre de la surveillance passive et dont l’importance médicale est documentée sont :
- Ixodes cookei (91,1 %)
- Dermacentor variabilis (4,1 %)
- Rhipicephalus sanguineus (4 %)
- Amblyomma americanum (0,7 %)
La surveillance active, quant à elle, a permis de détecter des populations établies d’H. leporispalustris, mais l’humain ne semble pas être un hôte pour cette espèce. Parmi les personnes piquées par une tique autre qu’I. scapularis au Québec, les enfants de moins de 15 ans représentent 41,1 % du total du taux d’incidence de toute la population piquée. Les maladies transmises par les tiques sont l’aboutissement d’une chaine complexe de processus environnementaux. Les changements climatiques et les changements environnementaux contribuent à l'expansion géographique des tiques et des agents pathogènes qu’elles transportent, notamment par le reboisement, l'expansion des animaux hôtes et la migration des oiseaux. Au Québec, plusieurs études ont démontré l’expansion des aires d’établissement de la tique I. scapularis vers le nord, et ce, à une vitesse estimative de 33 à 55 km par année.
Le risque d’acquisition pour l’humain d’une maladie vectorielle à tique est directement relié à l’abondance de vecteurs et de réservoirs animaux, à la fréquence des rencontres humains-tiques et la mise en œuvre de mesures de protection personnelles, à la présence de surveillance et la réactivité du secteur de la santé et des communautés locales pour s’adapter aux changements de risques.
Certaines de ces espèces de tiques peuvent être vectrices de maladies. Il n’existe présentement aucune surveillance provinciale quant à la détection moléculaire des pathogènes qui pourraient être présents dans ces différentes espèces, ce qui limite l’évaluation du risque quant à leur rôle dans la transmission de maladies vectorielles à tique.
Voir aussi : Guide d'identification des tiques du Québec