Faits saillants sur l'intimidation
De quoi parle-t-on?
- Le terme intimidation est souvent utilisé à tort pour nommer différents gestes d’agression posés en personne ou en ligne. Cette mauvaise utilisation du terme a une influence sur la compréhension du problème et sur la manière de le mesurer. Elle peut mener à une surestimation de son ampleur.
- L’intimidation est un type de violence interpersonnelle qui se caractérise par une inégalité des rapports de force entre l’auteur et la victime, une répétition des gestes posés et par le fait que les gestes qui sont généralement délibérés ont pour effet de nuire ou de faire du mal. Ces caractéristiques sont semblables pour l’intimidation et la cyberintimidation, mais peuvent s’exprimer différemment.
- Les gestes d’intimidation peuvent être directs en visant directement la victime ou être indirects lorsqu’ils sont posés en son absence. Ils sont généralement posés en présence de témoins.
- Puisqu’une différence perçue chez l’autre est souvent à la base des gestes d’intimidation, il faut tenir compte du contexte dans lequel les personnes évoluent et des normes sociales qui y prévalent afin de mieux comprendre le problème et de pouvoir le prévenir.
- L’intimidation peut entraîner différentes conséquences pour les auteurs et les victimes. Ces conséquences peuvent perdurer dans le temps et aller même parfois jusqu’aux idéations suicidaires. Il faut cependant garder à l’esprit que l’impact de l’intimidation sur les idéations ou les comportements suicidaires seraient modulés par certains facteurs tels que la dépression et l’anxiété. Il faut également éviter de considérer l’intimidation comme étant la seule et unique cause d’un suicide.
L'intimidation chez les jeunes
- Environ 20 % des jeunes Canadiens seraient victimes d’intimidation.
- Les jeunes en seraient principalement la cible en raison de leur apparence, de leur poids, de leur expression de genre ou en raison d’un handicap physique, de la couleur de leur peau, de leur religion, de leur pays d’origine ou de leur sexe, c’est-à-dire principalement en raison de leurs différences.
- Afin de mieux comprendre l’intimidation et de pouvoir la prévenir, il faut aller au-delà des caractéristiques individuelles des jeunes et s’intéresser au contexte dans lequel ils évoluent.
- L’intimidation peut entraîner différentes conséquences pour les auteurs et les victimes qui peuvent même perdurer dans le temps. Par ailleurs, certains facteurs communautaires, relationnels ou individuels peuvent parfois les atténuer.
- La prévention de l’intimidation chez les jeunes passe par la mise en place de différentes stratégies visant à prévenir la violence telles que la modification des normes sociales qui cautionnent l’intimidation et le développement des compétences personnelles et sociales des enfants et des adolescents, ainsi que par la mise en place de programmes de prévention ciblés.
La cyberintimidation chez les jeunes
- La cyberintimidation est un phénomène relativement récent et peu documenté.
- En raison du caractère anonyme et potentiellement viral de certains gestes de cyberintimidation, les conséquences pourraient être encore plus importantes pour les jeunes qui en sont victimes.
- La cyberintimidation est intimement associée à une utilisation fréquente d’Internet et plus spécifiquement des réseaux sociaux.
- La prévention de la cyberintimidation repose sur un ensemble d’actions qui peut inclure la modification des normes sociales qui cautionnent l’intimidation, l’enseignement de stratégies pour développer des relations sociales respectueuses dans tous les contextes de vie et des programmes ciblant la cyberintimidation ou l’intimidation.
L'intimidation en contexte sportif
- Environ 10 % à 15 % des jeunes évoluant dans un contexte sportif seraient victimes d’intimidation dans le cadre des entraînements, des compétitions ou de tout autre événement en lien avec la pratique du sport.
- Pour mieux comprendre et prévenir l’intimidation en contexte sportif, il faut aller au-delà des caractéristiques individuelles et s’intéresser au contexte dans lequel les jeunes évoluent.
- L’intimidation peut entraîner des conséquences importantes sur la santé psychologique des jeunes athlètes (ex. : anxiété, colère, dépression, tristesse, faible confiance en soi). De plus, les personnes victimes ont souvent moins d’amis et rapportent davantage de sentiments d’isolement.
- L’intimidation en contexte sportif peut avoir des conséquences sur l’implication sportive des jeunes athlètes qui en sont victimes, telles que l’abandon ou le changement de sport ou une distance dans les relations avec leur entraîneur et leurs coéquipiers.
- Différentes stratégies ciblant les individus et les organisations peuvent être mises en place pour prévenir l’intimidation et les comportements violents en contexte sportif.
L'intimidation chez les adultes
- L’intimidation chez les adultes est une problématique peu documentée.
- Différentes manifestations d’intimidation peuvent faire partie de phénomènes plus larges comme la violence conjugale ou la maltraitance envers des adultes en situation de vulnérabilité.
- Les adultes peuvent être victimes de cyberintimidation.
- Certaines stratégies, telles que le changement des normes sociales, peuvent contribuer à prévenir l’intimidation à l’âge adulte.
L'intimidation vécue par les populations autochtones
- L’intimidation au sein des populations autochtones s’inscrit bien souvent dans un contexte de violence plus large qui tient sa source de traumatismes collectifs passés et contemporains et du cumul des difficultés sociales, économiques et de santé vécues par ces populations.
- L’intimidation commise par des personnes non autochtones envers des Autochtones s’exprime bien souvent par des préjugés et des stéréotypes liés à l’exclusion sociale, économique, politique et culturelle et se remarque davantage à l’extérieur des communautés autochtones.
- L’intimidation vécue entre personnes d’origine autochtone renvoie à différentes formes de comportements tels que les ragots, les querelles, la violence physique. Elle s’exprimerait davantage dans les communautés autochtones.
- L’intimidation a d’importantes conséquences sur la santé et le bien-être des individus, des familles et des communautés. Elle compromet également la confiance des Autochtones à l’égard des institutions publiques.
- La prévention de l’intimidation au sein des populations autochtones requiert d’agir en amont sur différents déterminants sociaux de la santé, de favoriser le renforcement du capital social, d’agir précocement sur les plans individuel et familial et de soutenir les initiatives scolaires et parascolaires.
L'intimidation vécue par les personnes de la diversité sexuelle ou de genre
- Les personnes de la diversité sexuelle ou de genre sont plus à risque d’être victimes d’intimidation que les personnes hétérosexuelles et cisgenres en raison des préjugés qui les ciblent. Néanmoins, elles ne forment pas un groupe homogène et certains sous-groupes sont davantage à risque.
- Les personnes de la diversité sexuelle ou de genre peuvent vivre de l’intimidation à différents stades de leur vie. Cette intimidation peut prendre encrage dans différents préjugés dont l’hétérocisnormativité, c’est-à-dire la présomption que l’hétérosexualité est la norme valide, et que les relations hétérosexuelles sont la référence pour la détermination de ce qui est normal (valide) ou non.
- L’information disponible concerne principalement les personnes lesbiennes, gaies ou bisexuelles. Très peu d’information concerne l’intimidation vécue par les personnes trans ou en questionnement.
L'intimidation envers les personnes aînées
- L’intimidation vécue par les personnes aînées demeure un problème peu connu et peu documenté. L’information disponible porte principalement sur l’intimidation vécue entre personnes aînées.
- Aucune étude ne permet d’évaluer l’ampleur de l’intimidation ou de la cyberintimidation vécue par les personnes aînées.
- Quoique l’intimidation et la maltraitance soient des problèmes qui peuvent survenir de façon distincte, elles ne sont pas mutuellement exclusives. Selon la compréhension actuelle de la maltraitance et de l’intimidation, seuls les gestes ou les absences d’actions appropriées posés en dehors d’une relation de confiance seraient des gestes d’intimidation.
- Les programmes de prévention ou d’intervention les plus diffusés sont des activités de sensibilisation qui visent notamment à informer la population et à proposer des pistes d’action, particulièrement en milieux de vie collectifs.
La prévention de l'intimidation
- Différentes stratégies appropriées pour prévenir la violence peuvent contribuer à prévenir l’intimidation. Le changement des normes sociales qui favorisaient jusqu’alors la violence, le développement des compétences personnelles et sociales des jeunes, et le développement et le maintien de relations sûres, stables et épanouissantes entre les enfants et leurs parents en sont trois exemples.
- De bonnes pratiques pour prévenir l’intimidation chez les jeunes existent, dont certaines dimensions peuvent s’appliquer à d’autres groupes de populations.
- La cyberintimidation est une problématique relativement récente et peu documentée. L’information concernant la prévention est axée sur les jeunes.
- Puisque le fait d’être une personne auteure ou victime d’intimidation est un facteur associé à la cyberintimidation, les programmes visant la prévention de l’intimidation pourraient contribuer à prévenir la cyberintimidation.
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