Fièvres hémorragiques virales

Les fièvres hémorragiques virales (FHV) transmissibles entre humains sont parmi les maladies infectieuses les plus sévères. C’est pourquoi l’INSPQ surveille de près ces éclosions. Le risque d’importation de cas au Québec est cependant très faible, et aucun cas n’a été déclaré dans la province jusqu’à maintenant.

Que sont les fièvres hémorragiques virales?

Les FHV sont des maladies virales qui, dans leurs formes les plus sévères, peuvent entrainer des hémorragies et un état de choc mortel.

Plusieurs virus, appartenant à différentes familles, sont responsables de FHV.

Elles sont principalement des zoonoses (maladies transmises par des animaux), mais certaines peuvent également se transmettre entre humains. C’est le cas notamment de :

  • la maladie Ebola;
  • la maladie à virus de Marburg (MVM);
  • la fièvre de Lassa;
  • la fièvre hémorragique de Crimée-Congo (FHCC);
  • des FHV d’Amérique du Sud (virus Chapare, Guanarito, Junin, Machupo et Sabia).
  • L’Hantavirus des Andes et le virus Lujo ont aussi la possibilité de se transmettre entre humains.

Bien que non présentes au Canada, ces maladies constituent des maladies à surveillance extrême et à déclaration obligatoire au Québec.

Certains virus ne se transmettant pas entre humains peuvent également causer des syndromes hémorragiques, tels que les virus responsables de la dengue, de la fièvre jaune et de la fièvre de la vallée du Rift.

Épidémiologie

Maladie à virus de Marburg (MVM) : des éclosions sont déclarées sporadiquement dans les régions tropicales de l’Afrique subsaharienne. Ces éclosions sont généralement très limitées, la plupart comportant d’un à quelques cas, la plus importante ayant causé 252 cas.

Maladie Ebola : des éclosions sont déclarées sporadiquement dans les régions tropicales de l’Afrique subsaharienne. Le nombre de cas lors des éclosions varie habituellement entre quelques dizaines et quelques centaines. Une éclosion de plus grande envergure a eu lieu en Afrique de l’Ouest entre 2014 et 2016. Au total, cette épidémie a donné lieu à plus de 28 600 cas et plus de 11 300 décès. Elle a eu lieu principalement en Guinée, en Sierra Leone et au Liberia, mais des cas ont été documentés dans d’autres pays africains. Des cas importés ou liés à une transmission très limitée en milieu de soins ont été déclarés dans certains pays occidentaux, dont l’Italie et les États-Unis.

Fièvre hémorragique de Crimée-Congo (FHCC) : est endémique en Afrique, en Europe de l’Est, dans la région méditerranéenne et le sud de l’Europe, au Moyen-Orient, dans le sous-continent indien, en Asie centrale et dans le nord-ouest de la Chine. Une éclosion de grande ampleur, comportant autour de 800 cas, a eu lieu en Afghanistan en 2023.

Fièvre de Lassa : est endémique en Afrique de l’Ouest, particulièrement au Nigéria, au Libéria, en Sierra Leone, en Guinée et au Ghana. En 2024, le Nigeria a rapporté autour de 10 000 cas suspects et un peu plus de 1 300 cas confirmés.

Transmission

La transmission des FHV est principalement zoonotique (de l’animal à l’humain), mais la maladie Ebola, la MVM, la FHCC et la fièvre de Lassa peuvent également se transmettre entre humains par contact avec le sang et les autres liquides biologiques des personnes infectées.

Les virus causant la maladie Ebola et la MVM seraient retrouvés chez certaines espèces de chauves-souris et parfois chez des primates. Tout comme pour l’humain, la transmission se ferait par contact avec leur sang ou autres liquides biologiques.

Les animaux pouvant être infectés par le virus de la FHCC sont variés, par exemple les bovins, les moutons, les lièvres et les rongeurs. La voie principale de transmission de ce virus est par morsure de tique infectée.

Le virus de Lassa se retrouve chez des rongeurs, notamment dans leurs excréments.

Symptômes

Les FHV présentent la plupart du temps plusieurs phases au niveau clinique. Les symptômes initiaux sont non spécifiques :

  • fièvre,
  • fatigue,
  • maux de tête,
  • douleurs musculaires,
  • parfois vomissements et diarrhées.

Pour les cas sévères, s’ensuivent des symptômes liés aux dommages vasculaires, dont les hémorragies, jusqu’au choc avec défaillance de plusieurs organes.    

Plusieurs personnes infectées par les virus de Lassa et de la FHCC demeurent asymptomatiques.

Les taux de létalité varient de 1 % à 20 % pour la fièvre de Lassa, de 10 % à 40 % pour FHCC et de 25 à 90 % pour la maladie Ebola et la MVM. 

Traitement

Les traitements sont principalement de soutien. Parfois, des anticorps monoclonaux ou des antiviraux peuvent être utilisés.

Dans certaines circonstances, ces médicaments peuvent être recommandés en prévention pour les personnes exposées (prophylaxie).

Prévention

La meilleure façon de se protéger contre ces virus est de suivre les mesures de prévention et de contrôle des infections en présence de cas en milieux de soins.

Il est recommandé de prendre les précautions nécessaires face aux tiques et aux animaux qui pourraient être infectés dans les régions où ces virus circulent de façon endémique.

Un vaccin est autorisé au Canada contre l’Orthoebolavirus zairense (Ebola Zaïre). Ce vaccin est recommandé uniquement pour les personnes ayant été exposées au virus ou dans certaines circonstances pour des personnes qui pourraient être en contact avec des cas (p.ex. équipe médicale spécialisée, travailleurs humanitaires dans des zones en éclosion).

État de situation au Québec

Aucun cas n’a été déclaré au Québec en date de la dernière mise à jour de cette page. Advenant qu’un cas soit identifié, des mesures sont disponibles pour la prise en charge sécuritaire de ce cas et de ses contacts.

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