Analyse des décès par suicide en contexte de violence conjugale
Faits saillants
Afin de mieux comprendre la violence conjugale et de mieux la prévenir, le Comité d’examen des décès liés à la violence conjugale a été mis sur pied au Québec en 2017. Il a pour mandat d’étudier les décès liés à la violence conjugale.
Tous les décès survenus en contexte de violence conjugale ne sont pas catégorisés comme tels. C’est le cas des décès par suicide qui ne sont pas précédés de l’homicide d’une ou de plusieurs personnes. Les coroners peuvent recueillir des informations concernant l’identité de la personne décédée, la date, le lieu, les causes et les circonstances du décès. Toutefois, le rapport d’investigation d’un décès par suicide ne contient pas nécessairement de mention claire permettant de déterminer s’il est survenu ou non en contexte de violence conjugale.
Pour avoir une meilleure compréhension des facteurs associés aux décès par suicide en contexte de violence conjugale et en connaître l’ampleur, il importe tout d’abord d’être en mesure de les repérer. Pour ce faire, une analyse des décès par suicide survenus au Québec en 2020 sur une période de six mois a été réalisée, à partir des rapports d’investigation des coroners.
La première étape consiste à lire les rapports publics d’investigation des décès par suicide afin de repérer deux catégories d’éléments pouvant indiquer la présence de violence conjugale, soit : 1) des éléments en lien avec un contexte de séparation, récente ou imminente, et 2) des éléments en lien avec un conflit ou un problème conjugal.
La seconde étape consiste à consulter les rapports complets d’investigation des décès par suicide pour lesquels la présence de violence conjugale est suspectée afin d’en confirmer la présence. Des preuves factuelles de violence conjugale doivent être mentionnées dans les rapports (p. ex., mention d’une intervention policière pour un événement en lien avec de la violence conjugale) pour que le décès par suicide soit considéré comme étant survenu en contexte de violence conjugale.
Parmi les 507 rapports publics d’investigation de décès par suicide survenus au Québec en 2020 consultés, 142 faisaient mention d’éléments pouvant indiquer la présence de violence conjugale. La consultation des rapports complets d’investigation de ces 142 décès a permis de confirmer le contexte de violence conjugale pour 26 de ces décès, soit le décès de cinq victimes et de 21 personnes auteures de violence conjugale. Ces décès s’ajoutent aux quatre décès par suicide survenus dans la même période déjà catégorisés en contexte de violence conjugale.
La lecture des rapports complets d’investigation des décès par suicide comportant des éléments en lien avec un contexte de séparation, récente ou imminente, ou des éléments en lien avec un conflit ou un problème conjugal a permis d’identifier davantage de décès par suicide survenus en contexte de violence conjugale que le nombre de décès initialement répertoriés.