Enquête épidémiologique sur les travailleurs de la santé atteints par la COVID-19
Ce rapport présente les résultats finaux de l’enquête épidémiologique menée chez les travailleurs de la santé (TdeS) infectés par le SRAS-CoV-2 entre le 1er mars 2020 et le 29 mai 2021. Les objectifs sont de : 1) décrire l’évolution des caractéristiques des TdeS infectés par le SRAS-CoV-2 et, 2) identifier les facteurs liés au milieu de travail qui peuvent augmenter ou réduire le risque pour ces travailleurs. Les résultats sont présentés selon les 3 phases de l’enquête : du 1er mars au 15 juin 2020 (phase 1), du 12 juillet 2020 au 16 janvier 2021 (phase 2) et du 17 janvier au 29 mai 2021 (phase 3).
- Parmi l’ensemble des infections confirmées par le SRAS-CoV-2 dans la population québécoise, 25 %, 12 % et 7 % sont survenues chez des TdeS pour chacune des phases de l’étude respectivement, alors que le nombre moyen quotidien de cas passe de 101 à 120 et 64 cas.
- Le risque d’infection par le SRAS-CoV-2 chez les TdeS comparativement à celui des adultes non-TdeS âgés entre 20 et 69 ans est 9 fois plus élevé durant la phase 1, 3,1 fois plus élevé pendant la phase 2 et 1,8 fois pendant la phase 3.
- Le personnel infirmier et les préposés aux bénéficiaires sont les types d’emploi les plus touchés et constituent 29 % et 31 % des cas parmi les TdeS, respectivement.
- Parmi l’ensemble des TdeS infectés, la proportion de ceux qui travaillent en centres d’hébergement de soins de longue durée (CHSLD) est passée de 42 % à 25 % et à 16 % au cours des phases successives. Elle reste relativement stable pour les TdeS des centres hospitaliers (CH) (autour de 30 %) et en résidences privées pour aînés (RPA) (autour de 10 %).
- Le travail est la source probable de leur infection la plus fréquemment rapportée par les TdeS mais sa fréquence relative diminue au cours des différentes phases de l’étude. Le domicile/ménage comme source probable de leur infection est rapporté dans des proportions nettement plus faibles, quoique croissantes au fil des phases de l’étude.
- La formation en prévention et contrôle des infections (PCI), l’accès aux tests de dépistage dans les 24 h, le port constant du masque au travail et l’hygiène des mains toujours après un contact avec les patients s’améliorent durant les phases 2 et 3 par rapport à la phase 1.
- Le respect de la distanciation physique entre TdeS quand le masque n’est pas porté est rapportée par environ 40 % des cas entre juillet et septembre 2020 et autour de 60 % de décembre 2020 à mai 2021. Elle est moins respectée lors des pauses/repas, dans les vestiaires et espaces pour habillage et déshabillage et au poste d’infirmières.
- Le risque d’infection est entre 1,3 et 1,7 fois plus élevé pour les travailleurs de ≥ 45 ans, de sexe masculin, nés à l’étranger ou de langue maternelle autre que le français ou l’anglais. Le risque d’infection est 2,5 fois plus élevé pour les TdeS qui se définissent comme noir en comparaison à ceux qui se définissent comme blanc.
- Les expositions les plus fortement associées au risque de faire la COVID-19 sont : le contact avec un cas dans leur domicile/ménage (7,8 fois plus), l’exposition aux patients COVID-19 (2,7 fois plus) et la présence d’autres travailleurs infectés dans la même unité (2,2 fois plus).
- La vaccination avec au moins 1 dose remontant à plus de 14 jours diminue le risque d’infection de 80 %.