Hospitalisations et complications attribuables à l’influenza : rapport de surveillance 2017-2018
Le projet de surveillance des hospitalisations et complications attribuables à l’influenza est mené par l’INSPQ depuis 2011 pendant les pics de circulation du virus de l’influenza dans 4 hôpitaux de soins aigus. Au cours des 9 semaines de surveillance de 2017-2018, un virus de l’influenza a été détecté chez la moitié (49 %) des 733 patients avec des symptômes respiratoires inclus dans l’analyse, 28 % des virus étaient de type A (86 % de sous-type A(H3N2)) et 21 % de type B. Plus de la moitié des patients adultes influenza-positifs (59 %, 178/304) avaient 75 ans et plus. La proportion de détection des virus de l’influenza était plus faible chez les enfants (30 %) que chez les adultes (55 %), alors qu’un virus respiratoire non-influenza (VRNI) a été détecté plus souvent chez les enfants (64 %) que chez les adultes (19 %).
La proportion d’admissions aux soins intensifs parmi les enfants avec une infection influenza a été de 4 %; elle était de 7 % chez les 18-74 ans et de 3 % chez les 75 ans et plus. Aucun décès n’a été constaté chez les enfants atteints de la grippe, mais 10 décès l’ont été chez les adultes, soit 1 (1 %) patient entre 65 et 74 ans (influenza de type B) et 9 (5 %) patients de 75 ans et plus (6 cas avec influenza A(H3N2) et 3 cas avec influenza de type B). Tous les décès influenza positifs présentaient des maladies sous-jacentes.
Autant chez les enfants que chez les adultes, la grippe n’était pas associée à une maladie plus sévère que les patients avec VRNI ou sans virus détecté en ce qui concerne la durée de séjour, la présence d’une pneumonie confirmée ou probable à la radiographie, l’admission aux soins intensifs et la mortalité.
Une surveillance prospective systématique annuelle des patients hospitalisés avec des symptômes respiratoires dans les hôpitaux de soins aigus est nécessaire, afin de quantifier l’impact des changements dans la circulation des différents types et sous-types des virus de l’influenza sur la morbidité hospitalière à court et à long terme. Elle doit être poursuivie à chaque année, afin de :
- assurer la pérennité et la comparabilité des indicateurs obtenus lors des saisons grippales antérieures;
- permettre l’estimation du fardeau hospitalier de la grippe à des fins de programmation et
- répondre aux questions du Ministère et du Réseau de santé publique.