Éclosion de légionellose dans la ville de Québec durant l’été 2012; rapport du directeur de santé publique (DSP)
Le 6 décembre dernier, le directeur de santé publique de la Capitale-Nationale a rendu public son rapport relatif à l’épidémie de légionellose qui a frappé la ville de Québec, en juillet-août 2012. La légionellose est une grave maladie pulmonaire qui peut entraîner la mort chez environ 10-15 % des personnes atteintes. À Québec, la maladie a été déclarée chez 181 personnes, ayant entraîné 13 décès. Les personnes atteintes faisaient partie des groupes considérés plus vulnérables face au risque : moyenne d’âge de 62 ans, deux fois plus d’hommes que de femmes, présence de facteurs comme le tabagisme, consommation importante d’alcool et présence de maladies chroniques. Le secteur le plus touché par l’épidémie a été une partie du centre-ville de Québec, appelé Basse-Ville.
Après le signalement de quelques cas à la fin de juillet, la direction régionale de santé publique (DRSP) a rapidement considéré qu’une tour aérorefroidissante (TAR) pouvait en être la cause, compte tenu d’un historique à cet effet relativement à ce type d’installation. L’absence de registre de ces équipements a cependant engendré un certain nombre de problèmes, notamment leur localisation dans le centre-ville de Québec, cela étant requis pour effectuer leur échantillonnage. Dès que ces équipements ont été localisés, à la suite d’un travail de vérification fait par la DRSP et la ville de Québec, une procédure de nettoyage/désinfection d’urgence a été réalisée dans toutes les TAR identifiées. Parallèlement, des échantillons d’eau ont été prélevés afin d’identifier la bactérie Legionella pneumophila, laquelle est responsable de la maladie. Une identification plus précise jusqu’à la souche (dans ce cas, le pulsovar) a cependant dû être réalisée afin de faire la comparaison avec la souche clinique isolée des malades. Vers la mi-septembre, la souche virulente a été identifiée dans une TAR de la Basse-Ville; cette installation a dès lors été fermée pour la saison afin de faire l’objet de travaux d’entretien et de nettoyage.
Au terme de son rapport, le DSP précise que les procédures d’échantillonnage et de nettoyage des TAR ont mis en évidence que plusieurs étaient visuellement en mauvais état alors que les résultats de laboratoire ont révélé une importante contamination par la bactérie légionelle dans plusieurs installations. Le directeur conclu à la nécessité d’avoir un répertoire provincial de ces équipements ainsi que l’obligation réglementaire d’un programme d’entretien et de nettoyage périodique, le tout devant être validé par un contrôle de la qualité de l’eau, notamment par la recherche de la présence de la bactérie Legionella pneumophila.
Le rapport est disponible sur le site web de l’Agence de la santé et des services sociaux de la Capitale-Nationale. [PC]