Résultats rapportés et interprétation

Résultats rapportés

L’appareil est généralement calibré pour une essence donnée de bois (ex. : pin, sapin) (13,36). Les lectures pour ce type d’appareil sont habituellement rapportées en pourcentage (%), et correspondent à des « mesures relatives du contenu en moiteur » (relative reading in moisture content) ou à des « équivalents en contenu de moiteur du bois » (wood moisture equivalent) lorsque les mesures sont effectuées sur un substrat autre que le bois (telles les plaques de plâtre). Les mesures réalisées sur les matériaux suspectés d’être humides sont généralement accompagnées de mesures prélevées sur des matériaux similaires non suspectés d’être humides, aux fins de comparaison et d’interprétation.

Interprétation

  • L’analyse et l’interprétation des résultats sont habituellement réalisées en se basant sur plusieurs mesures et en comparant le matériau présumé humide avec des mesures comparatives prélevées sur un matériau similaire présumé non humide, si possible sur le même mur (voir exemple dans le rapport type présenté à l’annexe 5).

En effet, une mesure prise à un seul moment ou à un seul endroit donne peu d’indications sur la présence de moiteur excessive et le risque de contamination fongique. Divers paramètres peuvent faire varier les lectures, notamment (3,13,14,36,38) :

  • les conditions de température et d’humidité relative. Par exemple, les fluctuations de température au cours d’une journée peuvent affecter la teneur en moiteur des matériaux. La saison et les conditions météorologiques peuvent également faire varier les lectures (ex. : les matériaux peuvent présenter une teneur en moiteur plus élevée l’été, lorsque l’humidité relative est plus importante);
  • les types de matériaux examinés, qui peuvent présenter des caractéristiques distinctes quant au mouillage et au séchage et des susceptibilités différentes aux problèmes de moiteur;
  • la présence de sels dissous ou de métaux dans les matériaux, qui pourrait conduire à de faux résultats positifs (selon le type de détecteur de moiteur utilisé).

De plus, le contenu en moiteur des matériaux peut varier de façon importante sur de courtes distances (quelques centimètres)[1] (3). Il n’est donc pas juste d’assumer qu’une mesure prise à un endroit précis est la même quelques centimètres plus loin.

  • La détection de moiteur excessive dans un matériau n’est pas forcément accompagnée d’une contamination fongique.

Elle signifie plutôt une condition qui, sur une longue période ou si elle s’avère chronique, peut favoriser la croissance de moisissures. Par exemple, une mesure de moiteur élevée (lorsque comparée à une mesure effectuée sur un matériau considéré non humide), observée en association avec une source potentielle d’humidité excessive (ex. : défaut d’étanchéité, fuite de tuyauterie), peut indiquer la présence d’une situation favorable à la contamination fongique.

  • L’absence de problème de moiteur dans les matériaux lors de l’inspection des lieux n’exclut pas la présence de contamination fongique. Il demeure donc important d’interpréter les résultats des mesures de la moiteur en considérant l’ensemble des informations disponibles.

Les résultats peuvent conduire à de faux résultats négatifs en présence d’un problème passé ou intermittent (ex. : une zone qui n’est plus mouillée, mais où il persisterait toutefois une contamination fongique entre les murs) (13,14,18). Conséquemment, de la même manière que pour les mesures de l’humidité relative, il est important de considérer que les mesures de la moiteur reflètent uniquement les conditions présentes au moment de la prise des mesures, ces dernières pouvant être différentes si prises à un autre moment.

Résumé des informations à vérifier

En accompagnement des résultats de mesures de la moiteur, certaines informations devraient être indiquées dans le rapport et peuvent être vérifiée afin d’assurer une interprétation adéquate, en particulier :

  •  
  • les éléments essentiels au mode d’emploi de l’appareil (dont le degré de précision de l’appareil et les plages de lecture des mesures, qui peuvent varier selon le modèle);
  • les résultats des mesures comparatives, c’est-à-dire des mesures prises sur un matériau similaire considéré non contaminé (ou non humide) provenant de la même pièce ou d’une autre pièce, dont les valeurs obtenues serviront de référence (13,14);
  • les conditions météorologiques extérieures (ex. : journée pluvieuse, température, humidité relative, etc.);
  • les caractéristiques et conditions présentes à l’intérieur au moment de la prise de mesures et qui peuvent influencer les lectures, en particulier la température et l’humidité relative;
  • les endroits précis où les mesures ont été effectuées, par exemple à l’aide de photos.

Le document Lignes directrices pour la mesure sur place de la teneur en humidité des matériaux de construction en bois fournit des informations sur les types d’humidimètres électriques (SCHL, 2003, p. 2).

L’annexe 4 présente, sous forme de grille, les sections et contenu types d’un rapport d’investigation de la contamination fongique d’un bâtiment. Les informations générales qu’il devrait contenir sont exposées section par section, c’est-à-dire : contexte, objectifs, méthodologie (en particulier lorsque des appareils sont utilisés), résultats et interprétation (notamment les informations qui devraient figurer dans la légende accompagnant les photographies), recommandations et conclusions, références.

 

[1]     Ce constat est particulièrement observé avec les matériaux poreux (13).