Effets du climat sur la mortalité au Québec méridional de 1981 à 1999 et simulations pour des scénarios climatiques futurs

Nous présentons dans ce rapport des modèles statistiques qui quantifient la relation entre la mortalité toute cause et le climat pour quelques villes et régions du Québec méridional. Les données sanitaires et météorologiques de la période 1981-1999 sont utilisées pour établir ces résultats.

Ces modèles sont jumelés aux projections climatiques à long terme (en 2020, 2050, et 2080) établies par le consortium Ouranos afin d'estimer les variations de la mortalité future (dues aux changements climatiques) pour certaines villes (> 100 000 habitants) et régions sociosanitaires du Québec. On suppose pour établir ces scénarios que l'effet du climat sur la mortalité reste constant dans le futur (pas d'adaptation au niveau de la population). Deux hypothèses d'évolution des émissions de gaz à effet de serre sont considérées.

Les effets de l'âge et du vieillissement de la population sur le modèle sont analysés de façon semi-quantitative pour les villes de Montréal et Québec.

Des modèles par causes de décès pour la ville de Montréal sont aussi présentés.

Certains facteurs confondants sont considérés dont le contrôle pour l'effet des saisons. La robustesse des modèles face à ce contrôle est présentée.

L'évolution des modèles dans le temps est traitée en comparant les modèles obtenus pour la période 1981-1989 à ceux de la période 1991-1999.

Les principaux résultats sont :

  • Une augmentation de la mortalité estivale de l'ordre de 2 % pour la période 2020 et de 10 % pour 2080 ainsi qu'une augmentation de la mortalité annuelle de l'ordre de 0,5 % pour la période 2020 et de 3 % pour 2080.
  • Il ne semble pas y avoir de différence significative entre les villes quant à la vulnérabilité de leur population face aux changements climatiques.
  • L'augmentation de la mortalité pour la population âgée de 65 ans et plus est environ 2 à 3 fois plus importante que pour celle âgée entre 15 et 64 ans.
  • L'effet de la température sur la population 15 à 64 ans semble évoluer dans le temps. Ce groupe d'âge est plus vulnérable à l'augmentation des températures dans la période 1991-1999 que dans la période 1981-1989. L'augmentation de la pollution atmosphérique pourrait expliquer en partie ce constat.
Auteur(-trice)s
Diane Bélanger
Ph. D., Institut national de la recherche scientifique et Centre de recherche du Centre hospitalier universitaire de Québec
Pierre Gosselin
M.D., MPH, Institut national de santé publique du Québec, Institut national de la recherche scientifique
ISBN (électronique)
2-550-48272-7
ISBN (imprimé)
2-550-48271-9
Notice Santécom
Date de publication