Gestion durable des eaux pluviales

La perméabilisation des villes, par l’implantation d’ouvrages végétalisés ou non, améliore la gestion des eaux pluviales. Cette gestion durable offre des avantages multiples qui vont au-delà de l’atténuation des problèmes d’inondations et de débordements d’égouts. En effet, la gestion durable des eaux pluviales permet de lutter contre les effets des changements climatiques et les phénomènes exacerbés par ces derniers, comme les îlots de chaleur urbains, en rafraîchissant l’air ambiant. De plus, l’implantation d’une telle gestion permet notamment :

  • La réduction des volumes et des débits des eaux de ruissellement urbaines;
  • La réduction de l’érosion des sols;
  • La filtration de l’eau;
  • L’amélioration de la biodiversité;
  • La diminution des coûts reliés aux infrastructures de drainage et de traitement des eaux.

Tous ces effets contribuent à la fois à une meilleure qualité de l’environnement et à une réduction des effets délétères à la santé.

C’est quoi la gestion durable des eaux pluviales?

Cette approche vise à simuler l’écoulement naturel de l’eau sur un territoire, un site ou un terrain avant son développement. Elle utilise différentes techniques d’aménagement, dont la mise en œuvre de mesures de gestion des eaux pluviales et l’application de stratégies d’aménagement contribuant à diminuer l’imperméabilisation. Source : MAMH, 2010 La gestion durable des eaux de pluie : Guide de bonnes pratiques sur la planification territoriale et le développement durable.

Selon des scénarios d’imperméabilisation modérée et intense du sol urbain, le risque d’inondation ou de refoulement d’égouts serait susceptible d’augmenter de l’ordre de 2 et 4 fois respectivement, et ce, sans tenir compte des changements climatiques. Une augmentation de la perméabilisation des sols, entre autres par l’intermédiaire de mesures de verdissement, pourrait stabiliser ou réduire ces risques.

Arbres et toits verts

La gestion durable des eaux pluviales peut intégrer la promotion du verdissement. Concernant les arbres et les végétaux, l’infiltration de l’eau dans le sol est grandement maximisée grâce au système racinaire des arbres. De façon générale, les arbres interceptent davantage la pluie, suivis des arbustes, des arbrisseaux puis des herbacées.

Quant à eux, les aménagements végétalisés peuvent capter une grande quantité des eaux pluviales, ce qui compense la présence de bâtiments au sol. Par exemple, les toits verts retiennent l’eau, notamment, grâce à :

  • La profondeur de leur substrat;
  • La pente du toit;
  • Le type de plantes qui les composent.

Les toits verts extensifs pourraient retenir jusqu’à 45 % d’eau, alors que les toits intensifs en retiendraient jusqu’à 75 %.

Tableau - Classification des types de toits verts
 


Toit vert extensif


Toit vert semi-intensif


Toit vert intensif

EntretienFaiblePériodiqueRégulier
IrrigationAucunePériodiqueRégulière
Type de végétationMousse, sedum, herbes et graminéesGazon, herbes et arbustesPelouse, vivaces, arbustes et arbres
CoûtFaibleMoyenÉlevé
Poids60-150 kg/m2120-200 kg/m2180-500 kg/m2
UtilisationCouche de protection écologiqueToit vertJardin de type parc
Épaisseur du système60-200 mm120-250 mm150-400 mm

Source : traduit et adapté de Besir et Cuce (2018)

Agir comme une éponge

Dans un quartier à haute densité, le taux de ruissellement d’une pluie peut s’élever jusqu’à 55 %, tandis qu’en milieu naturel, il est d’environ 1 à 10 %. Des simulations concernant l’implantation de zones de biorétention (avec ou sans toits verts) ont permis de déterminer les réductions des volumes et des débits de pointe d’eau pluviale. Par exemple, sur des sites de l’arrondissement de Beauport à Québec, un contrôle efficace des volumes d’eau de ruissellement a retenu 95 % et plus d’une pluie de 26 millimètres d’une durée de six heures.

Revêtements perméables

La surface poreuse de certains types de béton et d’asphalte permet de capter les précipitations et le ruissellement de surface. Cette porosité favorise ainsi l’infiltration de l’eau dans le sol, lorsque ce dernier est lui-même perméable. Parmi les types de revêtements perméables se retrouvent l’asphalte poreux, le béton perméable (béton drainant), les pavés perméables autobloquants et les pavés alvéolés. De plus, ces revêtements réduisent la chaleur urbaine.

Les pavés alvéolés

Les pavés alvéolés
Crédit photo : Afonkin Yuriy

Pour en savoir plus

Consultez nos publications pour accéder aux références dans ce texte :

Le site du ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP) répertorie les principales publications et références d’intérêt en lien avec la gestion durable des eaux pluviales, ainsi que des guides et documents de référence d’aide à la conception. Parmi les publications les plus pertinentes sur le sujet : consultez le chapitre sur les infrastructures vertes du Guide de gestion des débordements et des dérivations des eaux usées paru en 2023.

Des outils synthétiques, réalisés par Les Ateliers Ublo, peuvent aussi vous accompagner dans l’implantation de mesures de gestion durable des eaux pluviales, soit :

La plateforme Répert’EAU découle d’un partenariat entre le Regroupement des organismes de bassins versants du Québec et différents collaborateurs municipaux et ministériels. Elle répertorie les meilleures pratiques municipales en matière de gestion durable des eaux pluviales sous la forme de fiche d’expérience synthèse.

Finalement, consultez La gestion durable des eaux de pluie : Guide de bonnes pratiques sur la planification territoriale et le développement durable du ministère des Affaires municipales et de l'Habitation.

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