Projet de loi sur la sécurité civile : l’INSPQ souligne l’apport de la santé publique

Dans son mémoire présenté à l’Assemblée nationale concernant la Loi édictant la Loi sur la sécurité civile visant à favoriser la résilience aux sinistres et modifiant diverses dispositions relatives notamment aux centres de communications d’urgence et à la protection contre les incendies de forêt, l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) propose au gouvernement québécois de miser davantage sur son expertise en la matière.

« Analyse de colis suspects et bioterrorisme, tragédie ferroviaire de Lac-Mégantic, inondations printanières de 2019, feux de forêt de 2023 et bien sûr, la pandémie de COVID-19 : l’INSPQ a toujours répondu présent, peu importe l’aléa, son ampleur, la complexité des enjeux. Réagir agilement à une menace à la santé de la population, en misant sur son équipe interdisciplinaire pour poser des diagnostics précis et nuancés, et soumettre des pistes d’interventions robustes et durables, voilà la contribution de l’INSPQ », souligne son président-directeur général, Pierre-Gerlier Forest.

L’Institut croit que la santé publique peut contribuer à réduire les incertitudes lors d’interventions en sécurité civile. « La gestion des risques, la préparation aux urgences et le rétablissement des populations font intrinsèquement partie de fonctions de santé publique », estime monsieur Forest.

L’INSPQ détient non seulement une expertise sur les changements climatiques et leurs impacts, mais également sur bon nombre d’autres menaces infectieuses, chimiques et radiologiques. L’Institut effectue la surveillance de certains indicateurs de santé et de facteurs d’inégalités. Ces données peuvent servir tant au rétablissement de communautés qu’à prévenir certains risques. De plus, il assure une garde permanente en sécurité civile sur les urgences en santé environnementale et il offre des services de laboratoire en cas d’urgence ou de sinistre.

« L’Institut a créé un système de vigie et de surveillance pour avertir les autorités régionales de santé publique en cas d’événements météorologiques extrêmes pour qu’elles puissent s’y préparer. Au-delà des conséquences matérielles, l’INSPQ a développé une expertise sur les impacts psychologiques et sociaux résultant de sinistres. Par exemple, il a travaillé sur les effets des relocalisations domiciliaires et d’événements comme la tragédie ferroviaire de 2013 à Lac-Mégantic », renchérit monsieur Forest.

Nos sociétés font face à des risques inédits, en raison d’évolutions techniques, socioéconomiques ou démographiques. Les changements climatiques, la perte de biodiversité, les avancées en génomique et les migrations internationales pourraient favoriser l’émergence naturelle ou même la fabrication humaine d’agents pathogènes et le risque de pandémie. Le recours à l’intelligence artificielle pourrait créer de nouvelles menaces et vulnérabilités (p. ex., cyberattaque, manipulation algorithmique), alors que le vieillissement de la population et la pénurie de main-d’œuvre pourraient réduire la capacité en sécurité civile et la résilience des populations.

Ces tendances accroissent la probabilité que plusieurs risques se produisent simultanément ou dans un laps de temps trop serré pour permettre à une communauté de se rétablir. « Les urgences s’enchaînent parfois et les interventions d’urgence deviennent de plus en plus complexes. Tout cela démontre bien la nécessité de se préparer à ce type de situations », conclut Pierre-Gerlier Forest.

20 mars 2024