Avis sur l’utilisation d’une 2e dose de vaccination contre les oreillons chez les travailleurs de la santé

Depuis novembre 2016, des cas d’oreillons ont été rapportés parmi les médecins résidents de la région de Québec (1 cas), de l’Estrie (5 cas) et du Saguenay–Lac-Saint-Jean (1 cas). À la suite de l’apparition de cas secondaires parmi des médecins résidents du Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke (CHUS), les autorités du CHUS ont pris la décision d'administrer une 2e dose du vaccin contre les oreillons à un nombre restreint de résidents, soit une quarantaine de résidents. Cette décision avait pour but d'augmenter l'immunité dans cette cohorte née entre 1980 et 1996 qui n'a souvent reçu qu'une seule dose de vaccin contre les oreillons.

La Direction de la santé publique du CIUSSS de l'Estrie-CHUS a donc demandé au Comité sur l’immunisation du Québec (CIQ) son avis sur l'administration d'une 2e dose du vaccin contre les oreillons à un cercle plus élargi de médecins résidents dans un contexte d'éclosion en milieu de soins, dans le but d'augmenter l'immunité de cette cohorte en prévision des vagues subséquentes de l'éclosion.

La littérature révisée démontre que la transmission des oreillons en milieu hospitalier est rare et que les éclosions, lorsqu’elles surviennent, sont d’une ampleur limitée. De plus, le risque de transmission d’un travailleur de la santé à un patient est encore plus faible. Bien que la majorité des travailleurs de la santé âgés de 21 à 40 ans n’aient reçu qu’une dose de vaccin contre les oreillons  et même si l’administration d’une seconde dose de vaccin, tel que recommandé par le Comité consultatif national de l’immunisation, diminuait leur vulnérabilité, elle apporterait très peu de bénéfices aux individus et aux patients.

En conséquence, contrairement au Comité consultatif national de l’immunisation, le CIQ ne recommande pas d’administrer deux doses de vaccins RRO aux travailleurs de la santé, que ce soit dans le cadre d’un rattrapage systématique pour les travailleurs n’ayant reçu qu’une seule dose de vaccin RRO ou dans le cadre d’une éclosion. Il serait toutefois pertinent de mettre à jour la vaccination des travailleurs de la santé non vaccinés. 

Types of Publication
ISBN (Digital)
978-2-550-77832-5
Santecom Number
Date de publication