Traitement accéléré des partenaires (TAP) de personnes atteintes d’infection à Chlamydia trachomatis ou à Neisseria gonorrhoeae
Le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) vient de finaliser les travaux et les outils pour soutenir les cliniciens et les pharmaciens à intégrer le TAP dans leur pratique. Ces travaux ont été réalisés en étroite collaboration avec des représentants du Collège des médecins du Québec (CMQ), de l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ), de l’Ordre des pharmaciens du Québec (OPQ) et de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ). Ils font suite à la publication :
- d’un avis scientifique sur le traitement accéléré des partenaires (TAP) des personnes atteintes de Chlamydia trachomatis (CT) et de Neisseria gonorrhoeae (NG), de l’INSPQ (février 2018) et
- d’un avis conjoint MSSS-CMQ-OIIQ énonçant que des travaux étaient nécessaires pour mieux définir les bonnes pratiques relativement au TAP (juin 2018).
Pertinence du TAP
Le dépistage et le traitement des partenaires sexuels des personnes atteintes est un élément important pour prévenir la réinfection de la personne atteinte, la survenue de complications chez la personne exposée et la propagation de l'infection au sein d'une population.
Quand ils détectent une infection à CT ou à NG, les cliniciens doivent soutenir la personne atteinte pour qu'elle avise ses partenaires afin qu'ils consultent un médecin ou une infirmière pour recevoir l'ensemble des interventions préventives adaptées à leur situation (évaluation, dépistage des ITSS, traitement épidémiologique, vaccination, counseling préventif, etc.).
Lorsqu’il est improbable que le partenaire consulte, le TAP peut être envisagé pour que ce dernier puisse recevoir malgré tout un traitement épidémiologique. Cependant, le TAP ne lui permettra pas de recevoir les meilleurs soins préventifs. Le TAP doit demeurer une mesure d’exception et requiert une analyse judicieuse des avantages et des inconvénients.
Programme de gratuité pour le traitement des ITSS de la RAMQ
Le programme de gratuité pour le traitement des ITSS de la RAMQ inclue maintenant un code spécifique pour le TAP, le code M. Cela va permettre au pharmacien d’identifier que la personne n’a pas été évaluée par un professionnel de la santé et de lui offrir une intervention adaptée à sa situation.
Rappel à propos des autres codes de ce programme :
- Le code K s’applique pour le traitement d’une personne atteinte d’une ITS couverte par le programme.
- Le code L s’applique à un partenaire de personne atteinte d’une ITS visée par ce programme. Dorénavant, le code L devra être utilisé seulement lorsque le prescripteur a procédé à l’évaluation clinique du partenaire.
Outils pour les professionnels
Cet aide-mémoire rappelle les conditions requises, les exclusions, les avantages et les inconvénients de cette approche et apporte certaines précisions sur la rédaction de l’ordonnance et la note à verser au dossier.
Cet aide-mémoire présente l’intervention adaptée à la situation lorsque le pharmacien reçoit une ordonnance avec le code M identifiant que la personne visée n’a pas été évaluée par un médecin ou une infirmière.
- Protocole national pour le traitement d'une infection à Chlamydia trachomatis ou à Neisseria gonorrhoeae chez une personne asymptomatique (INESSS)
Ce protocole a été modifié afin de permettre aux infirmières ayant le droit de prescrire d’appliquer le TAP sans qu’une évaluation clinique de la ou du partenaire ne soit requise.
Documentation à remettre dans le cadre du soutien à la notification des partenaires
Des publications destinées aux personnes atteintes d’infection à CT ou à NG et à leurs partenaires, ont été mises à jour avec les informations sur le TAP et seront disponibles dans cette nouvelle version au courant du mois de janvier 2020.
Elles peuvent être commandées gratuitement sur le site internet du MSSS ou être consultées par voie électronique.
Pour en savoir plus
Vous trouverez une section TAP sur la FAQ de l’Espace ITSS de l’INSPQ.
Deux webinaires seront offerts par l’INSPQ au mois de mars 2020 pour soutenir la mise en œuvre du TAP : l’un pour les cliniciens (médecins et infirmières) et l’autre pour les pharmaciens.
Pour le choix du traitement, se référer à l’Algorithme décisionnel pour le traitement épidémiologique des partenaires asymptomatiques de l’INESSS.