La prochaine décennie pour les écoles favorisant la santé, le bien-être et la réussite éducative
Autres conférenciers principaux
Aléas climatiques : la question de la résilience sociétale
Pascal Acot
Pascal Acot, est chargé de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) en France et membre statutaire de l’Institut d’histoire des sciences et des techniques. Il s'intéresse particulièrement aux aléas hydrométéorologiques et aux vulnérabilités sociales, ainsi qu'aux nouvelles actions à mettre en place à ce niveau, de manière collaborative, que ce soit à l'échelle régionale ou internationale. Il a proposé en France des pistes d'action face aux aléas climatiques, qu'il tentera de transposer dans sa conférence. Consultez la bibliographie du conférencier.
Résumé de la conférence
Aléas climatiques : la question de la résilience sociétale
La question des aléas naturels de grande ampleur comme certaines catastrophes climatiques (cyclones, inondations, voire canicules) revêt de multiples aspects : organisationnels, lorsqu’il s’agit de coordonner l’action des équipes de secours et des forces chargées d’assurer la sécurité des personnes dans le chaos social qui peut suivre immédiatement le désastre ; psychologiques, lorsqu’il s’agit de soulager la souffrance de ceux qui ont « tout perdu » – selon une expression, hélas ! familière aux praticiens agissant en urgence ; matériels et juridiques, lorsqu’il s’agit de créer les conditions de la reconstruction des biens détruits. Il reste cependant une dimension littéralement essentielle, et pourtant difficile à qualifier : celle de la « reconstruction » des victimes, non plus au niveau de leurs pertes matérielles, ni même à celui de leur travail de deuil, mais parce qu’elles sont sinistrées au plus profond de leur être. Les victimes de grandes catastrophes naturelles expriment leur détresse par des silences, des blocages verbaux ou avec des mots qui rappellent, toutes proportions gardées, la manière dont s’expriment, ou pas, les victimes de violence. Il y a une raison à cet état de choses, qui touche à l’identité humaine, à l’humanité même des victimes, à « l’essence humaine » comme on dit en philosophie, comme si cette identité et cette humanité avaient été d’une certaine manière niées. C’est sur ce point précis, et sur le caractère particulier de ces dommages psychiques que P. Acot tentera de se pencher, avant de soumettre au public, non pas des solutions, mais plus simplement quelques pistes de réflexion.
Comment la santé publique peut-elle aider l'économiste à promouvoir la santé publique?
Michel Grignon
Michel Grignon est professeur agrégé au département d’Économie et au département Santé, vieillissement et société de l’Université McMaster. Il est aussi chercheur associé à l’Institut de recherche et documentation en économie de la santé (IRDES) de Paris. Français de naissance, il a décroché un équivalent de maîtrise à l’École nationale de statistique et d’économie de Paris, puis un doctorat à l’École des hautes études en sciences sociales de Paris. Il possède une vaste expérience internationale en matière de projets et d’activités de recherche en économie de la santé, en politiques de la santé, en assurance de la santé et en vieillissement. Ses recherches actuelles portent sur une palette étendue de sujets, dont l’impact d’une société vieillissante sur les dépenses en soins de santé au Canada et en France. Il contribue aussi aux recherches sur les iniquités dans l’utilisation des soins de santé et les politiques en santé du Canada, en plus de s’intéresser à l’équité et à l’efficacité par l’application de méthodes économiques expérimentales au financement des soins de santé.
Résumé de la conférence
Comment la santé publique peut-elle aider l'économiste à promouvoir la santé publique?
Les relations entre l'institution de la santé publique et la science économique sont souvent frustrantes, et, au total, dommageables pour l'objet "santé publique". Les économistes sont perçus, à tort, comme des budgétaires sans coeur, voulant contraindre les programmes de santé publique à la rentabilité monétaire. De leur côté, les économistes ont du mal à expliquer le concept de souveraineté du consommateur et rejettent trop souvent les arguments de la santé publique comme "paternalistes" et résultant du "gospel de la santé". Or, l'outillage de l'économie, notamment de l'économie des choix publics, permet bien plus souvent qu'on le pense de justifier des investissements publics en santé, y compris auprès des décideurs publics et des budgétaires. L'économiste pourrait donc aider la santé publique et obtenir que des programmes soient financés même s'ils coûtent plus qu'ils ne rapportent dans les caisses du financeur. Pour cela, il faudrait cependant que les économistes soient plus écoutés (et, donc, plus audibles) quand ils tentent de séparer des programmes de santé publique justifiant un financement public et des programmes qui ne devraient pas être financés publiquement, même s'ils sont efficaces.