Paramètres de confort

Température

De manière générale, l’American Society of Heating, Refrigerating and Air-Conditioning Engineers (ASHRAE) recommande de maintenir la température de 20 °C à 24 °C (68,5 °F à 75 °F) l’hiver, et de 24 °C à 26,5 °C (75 °F à 80,5 °F) l’été (ANSI/ASHRAE Standard 55-2013) (NIOSH, 2015).

Selon une enquête de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL), les ménages canadiens règlent leur thermostat en hiver autour de 20 °C à 21 °C (68 °F à 70 °F), alors que les températures estivales peuvent varier de plusieurs degrés selon que la maison est climatisée ou non (SCHL, 2016b). La plage de confort optimale pour satisfaire 90 % des occupants se situerait entre 20 et 23,5 °C (Nguyen, Beaudry, Renzi et Donnini, 2007).

Outre la température, plusieurs facteurs peuvent influencer le confort thermique des occupants, dont l’âge, le métabolisme individuel, l’habillement, la vitesse de déplacement de l’air, etc. Dans le domaine de l’habitation, l’humidité relative de l’air est un facteur très important qui module la perception de la température ambiante et qui affecte le confort des occupants à l’intérieur d’une habitation.

Humidité relative

L’humidité relative (HR) représente la quantité de vapeur d’eau présente dans l’air à une certaine température. Les mesures (en pourcentage) indiquent la quantité de vapeur d’eau que contient l’air relativement à ce qu’il peut contenir à saturation, aux conditions de température et de pression au moment de la prise de la mesure.

De faibles taux d’HR (< 30 %) peuvent occasionner des problèmes de confort pour les occupants (p. ex. assèchement des yeux, des voies nasales et de la gorge) (SCHL, 2015). Ils peuvent aussi constituer un environnement approprié pour la survie de différents types de virus, dont les rhinovirus, le virus de l’influenza et les rotavirus humains (Arundel, Sterling, Biggin et Sterling, 1986).

Des taux élevés d’HR sur une période prolongée (> 60 %) peuvent quant à eux créer des conditions favorables au développement et à la prolifération de certains contaminants biologiques tels les acariens, les moisissures et certains types de bactéries (MSSS, 2001; Nguyen et al., 2007; Santé Canada, s.d.), et prolonger la survie de certains virus, notamment les adénovirus et les virus Coxsackie (Arundel et al., 1986). Une humidité élevée peut également mener à la condensation d’eau sur les fenêtres, sur ou à l’intérieur des murs, et ainsi causer des dommages à la structure du bâtiment. De plus, une température et une HR élevées peuvent contribuer à l’augmentation des émissions de COV dans l’air intérieur par dégagement gazeux de certains matériaux ou produits présents dans les habitations, le formaldéhyde étant le plus souvent rapporté (Arundel et al., 1986; Lajoie et al., 2015; Markowicz et Larsson, 2015; Santé Canada, s.d.).

© Élèves CFP Maurice-Barbeau

Ainsi, selon plusieurs organismes1, l’HR optimale se situe entre 30 et 50 %. Selon la période de l’année et la température intérieure et extérieure, il arrive que l’HR varie en deçà ou au-delà de ces valeurs. Le maintien d’une HR optimale devrait cependant être recherché à long terme pour assurer l’intégrité des composants du bâtiment et le confort des occupants.

Les principales sources d’eau et d’humidité excessive dans les habitations sont notamment (Huppé, Leclerc, Legris et Marchand, 2016) :

  • l’eau de pluie qui s’infiltre à l’intérieur du bâtiment en raison d’un mauvais drainage ou de défauts dans la fondation ou l’enveloppe (p. ex. un toit qui fuit, des fenêtres non étanches ou des fondations fissurées ou poreuses);
  • les refoulements d’égouts;
  • les fuites de plomberie, en raison, par exemple, d’un bris de tuyauterie, d’un joint non étanche ou d’une valve défectueuse;
  • la condensation, résultant entre autres du contact entre une surface froide (p. ex. isolation discontinue causant un pont thermique2) et de l’air humide, ou d’une HR très élevée favorisée par une ventilation insuffisante, voire absente;
  • la vapeur d’eau, provenant par exemple des habitudes et des activités des occupants (p. ex. douches multiples et/ou longues, cuisson prolongée des aliments, utilisation inadéquate d’humidificateurs, etc.);
  • les problèmes de conception, d’utilisation et d’entretien du bâtiment, dont l’absence de ventilation dans le vide sanitaire, l’utilisation de matériaux de construction insuffisamment asséchés ou encore l’absence, l’installation inappropriée, le fonctionnement inadéquat ou la mauvaise utilisation de systèmes de ventilation mécanique à l’intérieur du bâtiment (centralisé, salles de bain, cuisine, etc.).

Odeurs

Les odeurs peuvent également être considérées comme un paramètre de confort. Les principales odeurs généralement retrouvées dans les habitations sont celles associées aux occupants (odeurs corporelles, etc.), à leurs comportements et activités (cuisson des aliments, fumée de tabac, produits d’entretien ménagers, etc.), aux matériaux (nouveaux matériaux émettant des COV, etc.) et au manque de ventilation.

Les odeurs sont perçues différemment selon les individus, une odeur agréable pour quelqu’un pouvant être considérée comme désagréable par quelqu’un d’autre. Plusieurs facteurs peuvent moduler la perception des odeurs, dont l’âge, le sexe, le tabagisme, certaines allergies et certains états de santé (Gingras, Guy et Page, 2003). Il peut même y avoir une grande variabilité de l’acuité olfactive chez une même personne d’une journée à l’autre, notamment en fonction de l’intensité de l’odeur perçue.

Des mesures d’atténuation des odeurs peuvent être mises en place dans les bâtiments, notamment en rendant les cloisons plus étanches entre les logements ou entre les pièces afin de limiter la diffusion des odeurs. Une ventilation adéquate (naturelle et mécanique) contribuera également à diluer les odeurs indésirables dans l’habitation.

  1. Pour plus d’informations, consultez la fiche Écarts d’humidité relative recommandés de l’Outil d’aide à l’interprétation de rapports d’investigation de la contamination fongique (Huppé, Leclerc, Legris et Marchand, 2016).
  2. Un pont thermique est un point faible dans l’isolation thermique des bâtiments. Un pont thermique peut se retrouver aux endroits où l’isolation est absente, où un mur intérieur est en contact avec un mur extérieur, lorsque l’isolation est traversée par des canalisations, etc. Ces « failles » de l’isolation provoquent généralement des zones plus froides, celles-ci pouvant favoriser la condensation et, ultimement, la contamination fongique.