Compression de la mortalité et rectangularisation de la courbe de survie au Québec au cours du XXe siècle

Au cours du XXe siècle, la baisse de la mortalité s’est accompagnée d’un changement marqué de son profil selon l’âge et selon la cause. À une forte mortalité infantile a succédé une mortalité se produisant principalement chez les personnes âgées de 65 ans et plus. Cette amélioration notable de la survie aux jeunes âges, accompagnée d’un report des décès à des âges plus avancés et se produisant généralement dans un intervalle d’âges de plus en plus petit (compression de la mortalité), fait normalement en sorte que la courbe de survie devient progressivement rectangulaire (rectangularisation de la courbe de survie). C’est ce qu’on a observé au Québec à l’aide d’indicateurs sélectionnés de façon systématique. Même si elle continue de progresser, on constate cependant que la compression de la mortalité ralentit son rythme depuis 1960; quant à la rectangularisation de la courbe de survie, elle est de plus en plus visible aux âges élevés. Lorsque la compression de la mortalité au Québec est comparée à celle de divers pays, on constate qu’elle est plus prononcée au Québec qu’au Danemark, aux États-Unis et en Hongrie, mais moins qu’au Japon, aux Pays-Bas et en Suède. Selon les données de la période 1995-1999, la rectangularisation de la courbe de survie est plus prononcée au Québec que dans les trois premiers pays mentionnés et moins que dans les trois derniers. Les deux phénomènes étudiés sont aussi prononcés au Québec que dans l’ensemble du Canada.
Auteurs (Zotero)
Martel, Sylvie; Bourbeau, Robert
Date de publication (Zotero)
janvier, 2003
URL (Zotero)
http://www.erudit.org/fr/revues/cqd/2003-v32-n1-cqd594/007411ar/