Les maladies du coeur et les maladies vasculaires cérébrales : prévalence, morbidité et mortalité au Québec

Les maladies du cœur, les maladies vasculaires cérébrales et les autres formes de maladies vasculaires ont joué un rôle dévastateur sur la vie des Québécois depuis plusieurs années. En dépit de la diminution des taux de mortalité au cours des 30 dernières années, elles demeurent l'une des principales causes de mortalité et d'invalidité au Québec, de même que dans la plupart des pays industrialisés.

Sur le plan de la santé cardiovasculaire, l'intérêt est souvent porté vers les indicateurs de mortalité. Cependant, puisqu'un grand nombre de personnes vivent avec une maladie cardiovasculaire, il importe de s'intéresser également à la prévalence et à la morbidité de la maladie ainsi qu'aux facteurs de risque dans la population. Le lecteur trouvera dans ce rapport une analyse détaillée du portrait des maladies cardiovasculaires pour le Québec en 2003 et son évolution entre 1990 et 2003. Les indicateurs de santé publique liés à l'hospitalisation et à la mortalité y sont présentés de façon à mettre en évidence les variations selon l'âge et le sexe. Des comparaisons entre régions sociosanitaires sont également fournies. De plus, les causes spécifiques de maladies cardiovasculaires sont présentées, à savoir les cardiopathies ischémiques, l'infarctus aigu du myocarde, les maladies vasculaires cérébrales, l'insuffisance cardiaque et les maladies vasculaires périphériques. Le présent rapport permet donc de mieux connaître l'ampleur des maladies cardiovasculaires et son importance par rapport aux autres problèmes de santé pour l'ensemble du Québec et ses régions sociosanitaires.

Les résultats présentés dans cet ouvrage ont été élaborés à partir de données administratives de type épidémiologique. Ils sont destinés à toute personne intéressée par la surveillance des maladies cardiovasculaires qu'elle soit décideur, clinicien ou chercheur en quête d'informations. La compréhension de ces données est facilitée par l'ajout de commentaires et d'une analyse commentée pour chaque cause spécifique de maladies cardiovasculaires. Dresser le portrait des maladies cardiovasculaires au Québec devient non seulement un atout important, mais un outil essentiel pour faire des choix éclairés. Cette étude constitue d'ailleurs la première phase d'un mandat confié à l'Institut national de santé publique par le ministère de la Santé et des Services sociaux permettant de faire la surveillance des maladies cadiovasculaires (MCV) dans le but de le supporter dans la mise en œuvre d'orientations et de programmes pour prévenir les maladies du cœur et réduire ses complications.

Les maladies cardiovasculaires présentent un fardeau énorme sur le système de santé québécois…

  • Au Québec, les maladies cardiovasculaires entraînent un très grand nombre de décès chaque année et sont aussi l’une des raisons principales d’engorgement de nos urgences. Elles demeurent la catégorie de maladie la plus coûteuse sur le système de santé.

En termes de prévalence…

  • Une enquête menée par Statistique Canada (Statistique Canada, 2003) révèle que la prévalence des maladies cardiovasculaires atteint 6,4 % de la population québécoise âgée de plus de 25 ans et que cette prévalence rejoint même 19,4 % des 65 ans et plus.
  • Dans les décennies à venir, on s’attend à ce que les maladies cardiovasculaires prennent de plus en plus d’ampleur étant donné le nombre grandissant de personnes âgées, parmi lesquelles la maladie cardiovasculaire est la plus commune.

Mortalité…

  • Les maladies cardiovasculaires ont été la cause de 15 948 décès au Québec en 2003, soit 29,1 % de tous les décès.
  • Le plus grand pourcentage de décès pour maladies cardiovasculaires est attribuable aux cardiopathies ischémiques avec 9 012 décès en 2003 (16,5 % de tous les décès).
  • Les maladies vasculaires cérébrales occupent le deuxième rang derrière les cardiopathies ischémiques, réclamant la vie de 2 856 personnes en 2003 (5,2 % de tous les décès). L’accident vasculaire cérébral est la première cause d’invalidité dans la population adulte.

Hospitalisations…

  • Les maladies cardiovasculaires sont à l’origine d’un peu plus de 90 000 hospitalisations au Québec en 2003 (19,4 % de toutes les hospitalisations).
  • La durée de séjour moyenne à l’hôpital est passée de 13,0 jours en 1990 à 9,3 jours en 2003.

Des profils de risque différents entre les hommes et les femmes…

  • Les maladies cardiovasculaires affectent différemment les hommes et les femmes. Le risque de développer une maladie cardiovasculaire est certes plus élevé chez la gente masculine, et de façon générale, les taux de mortalité pour maladies cardiovasculaires chez les hommes sont presque deux fois plus élevés que chez les femmes. Cependant, le risque de cette dernière rejoint très progressivement celui de l’homme, plusieurs années après la ménopause. Même si les taux de mortalité spécifiques pour l’âge sont plus élevés chez les hommes, le nombre de décès, tout âge confondu, est équivalent chez les deux sexes.
  • En 2003, quelques 8 012 femmes sont décédées à la suite d’une maladie cardiovasculaire contre 7 936 hommes. En fait, plus de femmes décèdent d’une cause de MCV que du cancer du sein (1 265 décès en 2003) ou du cancer du poumon (2 041 décès).

Les maladies cardiovasculaires reposent essentiellement sur des facteurs de risque évitables…

  • En 2003, plus de 4,3 millions de québécois et québécoises (85,2 % de la population adulte de 25 ans et plus) possédaient au moins un des facteurs de risque cardiovasculaire suivant : obésité, diabète, hypertension, tabagisme, sédentarité et mauvaises habitudes alimentaires, ce qui représente environ 9 hommes sur 10 et 8 femmes sur 10. De plus, environ 1 personne sur 4 en cumulait 3 ou plus.
  • En 2003, 14,9 % des québécois et québécoises de 25 ans et plus étaient obèses alors que la moitié des québécois présentaient un surplus de poids.
  • En 2003, 5,6 % des québécois et québécoises de 25 ans et plus ont déclaré avoir reçu un diagnostic de diabète par un professionnel de la santé.
  • En 2003, 17,8 % des québécois et québécoises de 25 ans et plus ont déclaré avoir reçu un diagnostic d’hypertension par un professionnel de la santé.
  • En 2003, 26,9 % des québécois et québécoises de 15 ans et plus fumaient.
  • En 2003, 27,7 % des québécois et québécoises de 25 ans et plus étaient considérés comme sédentaires.
  • En 2003, 56,6 % des québécois et québécoises de 25 ans et plus avaient une consommation quotidienne de fruits et légumes inférieure aux apports recommandés, soit moins de 5 portions par jour.
Auteur(-trice)s
ISBN (électronique)
978-2-550-49167-5
ISBN (imprimé)
978-2-550-49166-8
Notice Santécom
Date de publication