Mesures individuelles et collectives pour prévenir la transmission du virus du Nil occidental : éléments pour un plan global d'intervention

La présence du virus du Nil occidental (VNO) présente une réalité avec laquelle nous devons maintenant composer. Grâce au développement récent des connaissances, il est possible de tracer un premier tableau des facteurs de risque individuels et environnementaux de l'infection, à partir desquels, des interventions ont été mises sur pied. En l'absence de vaccin, la principale mesure de prévention individuelle a consisté à aviser la population de se prémunir contre les piqûres de moustiques pendant la saison chaude.

À la lumière des données examinées ici, quelques constats s'imposent. Si certaines interventions de communication ont déjà montré leur efficacité (par exemple l'impact des activités de communications sur la notoriété au sein de la population générale), force est de constater le peu d'impact de ces activités sur les changements de comportements individuels. L'examen des données scientifiques et des avis d'experts indique l'existence de plusieurs lacunes dans les connaissances scientifiques de base que ce soit du vecteur, de l'environnement et de la maladie ainsi que de celles associées à la mesure de l'efficacité des mesures proposées sur la prévention de la transmission de la maladie. De plus, nous constatons un écart considérable entre la perception du risque associé au VNO du public et celle des professionnels et experts de la santé et de l'environnement. Nous ne sommes pas en mesure non plus d'affirmer qu'un consensus sur la définition du risque (acceptable) et des moyens de protection existe entre les divers professionnels intéressés par la problématique VNO.

Même si les scientifiques s'entendent pour dire que le virus du Nil occidental est au Québec pour y rester, il est actuellement impossible de prédire l'évolution de la situation épidémiologique. C'est pourquoi, plusieurs avenues peuvent être envisagées en fonction d'objectifs de santé définis en tenant compte des données de surveillance, des résultats des études en cours et du degré de priorité accordé au VNO par les responsables de la santé publique.

Il apparaît clair que des activités de prévention doivent être poursuivies ou entreprises que ce soit auprès des individus, des groupes, dans les communautés ainsi que dans l'environnement. Des stratégies ayant montré leur efficacité dans d'autres pays ou pour d'autres problématiques de santé comparables ici même devraient être mises de l'avant, en s'assurant que les intervenants sont suffisamment outillés pour mettre en oeuvre ces stratégies. Rappelons qu'en raison des lacunes importantes sur l'épidémiologie de cette maladie en émergence, il importe aussi de faire le suivi et de développer les connaissances dans le but d'améliorer la prise de décision sur le VNO. Enfin, les orientations adoptées devront respecter les valeurs (le contexte culturel) de la population.

Auteur(-trice)s
Claire Laliberté
M. A., M. Sc., conseillère scientifique, Institut national de santé publique du Québec
Céline Farley
Institut national de santé publique du Québec
Louise Lambert
Institut national de santé publique du Québec et Direction de la santé publique de la Montérégie
ISBN (électronique)
2-550-44946-0
ISBN (imprimé)
2-550-44945-2
Notice Santécom
Date de publication