Addenda à l'évaluation des risques toxicologiques associés à l'utilisation d'adulticides dans le cadre d'un programme de lutte vectorielle contre la transmission du virus du Nil occidental

Le virus du Nil occidental (VNO) a été signalé pour la première fois en territoire québécois à l'été 2002. De nombreux oiseaux infectés ainsi que des groupes de moustiques positifs ont été trouvés dans plusieurs régions de la province. Quelques mammifères infectés ont été identifiés et 16 cas humains, dont 2 décès, ont été confirmés. Le gouvernement du Québec avait adopté, en mai 2002, un plan d'intervention dans le but d'annoncer les dispositions gouvernementales en matière de surveillance, de prévention et de contrôle du VNO.

Parmi ces dispositions, l'utilisation de produits insecticides contre les larves de moustiques (larvicides) et, en derniers recours, contre les moustiques adultes (adulticides) a été proposée dans le cas où le risque d'épidémie au VNO serait significativement élevé dans la population québécoise et justifierait le contrôle des moustiques. À la demande du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS), l'Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) a procédé à une évaluation des risques toxicologiques pour la santé humaine associés à l'utilisation des adulticides. L'objectif était de quantifier les effets toxicologiques sur la population et les travailleurs advenant leur utilisation, telle qu'elle a été prévue dans les conditions normales des éventuelles procédures d'intervention du MSSS. Les résultats de cette évaluation devaient aider les autorités à prendre des décisions en mesurant les effets toxicologiques en comparaison aux conséquences d'une épidémie de VNO.

Pour effectuer cette évaluation, publiée en mars 2002, l'INSPQ a eu recours à un processus de modélisation environnementale par ordinateur afin d'estimer les concentrations retrouvées dans le milieu résultant de divers scénarios de pulvérisation (Valcke et Belleville, 2002). Le logiciel (ISCST3) utilisé, conçu pour estimer les concentrations environnementales provenant d'une source fixe d'émission, a généré des valeurs résultant de pulvérisations terrestres de pesticides. Il avait été prévu de recourir à un second logiciel, AgDrift, utilisé en milieu agricole et conçu pour estimer les concentrations résultant de pulvérisations aériennes et terrestres de pesticides. Les difficultés rencontrées lors de l'utilisation de ce logiciel, lequel devait générer des valeurs issues de la modélisation du comportement de fines gouttelettes, caractéristiques des scénarios de pulvérisation prévus, ont rendu impossible la production de résultats. Le consultant, la Société de protection des forêts contre les insectes et maladies (SOPFIM), a alors exploré l'utilisation d'un autre logiciel (PKBW2). D'après les résultats préliminaires obtenus lors de l'utilisation de ce logiciel, il semble que ce dernier serait en mesure de fournir les données requises initialement. Dans leur premier rapport, Valcke et Belleville (2002) ont recommandé de procéder ultérieurement aux modélisations manquantes afin, d'une part, de comparer les résultats avec ceux obtenus lors de la modélisation réalisée avec ISCST3 et d'autre part, de générer des valeurs de concentrations environnementales lors de pulvérisations aériennes d'adulticides, tâche qu'ISCST3 n'a pu accomplir. Ces modélisations ont donc été réalisées à l'aide de PKBW2. Le présent addenda fait état des résultats obtenus et de leurs répercussions sur les conclusions de l'évaluation du risque de Valcke et Belleville, publiée par l'INSPQ en 2002.

Auteur(-trice)s
Mathieu Valcke
Ph. D., conseiller scientifique spécialisé, Direction de la santé environnementale et de la toxicologie, Institut national de santé publique du Québec
Denis Belleville
Institut national de santé publique du Québec
ISBN (imprimé)
2-550-41427-6
Notice Santécom
Date de publication